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Les civils syriens «poursuivit par les bombes » contraintes à une longue errance et aux départs forcés

Syrie des villes entièrement bombardéHandicap international, quinze jours après le nouveau qu’aura connue la pyramide de chaussure viens de publier son rapport, Everywhere the bombing followed us. (Partout, le bombardement nous a suivis). Un rapport confirmant l’utilisation massive d’armes explosives en zones peuplées en Syrie, forçant les civils à fuir à de multiples reprises provoquant des répercussions sociales et économiques à très long terme. Handicap international exhortant une nouvelle fois les parties prenantes au conflit à cesser d’utiliser des armes explosives en zones peuplées. L’association qui appelle également la communauté internationale à condamner avec fermeté cette pratique et à s’engager pour y mettre fin.

Déplacements forcés...
Reposant sur le témoignage de 205 Syriens réfugiés au Liban, le rapport Everywhere the bombing followed us met en évidence les déplacements forcés multiples provoqués par les bombardements. Près de la moitié des personnes interviewées ont fui dans un premier temps à l’intérieur de la Syrie. Plus de la moitié ont été forcées de se déplacer 1 à 3 fois dans différentes villes du pays, avant de trouver un refuge sûr au Liban.

Bombardements et pilonnages sont la première cause de leur départ forcé de leur ville de résidence (36 % des réponses), après les violences armées (25%) et la montée de la criminalité à l’intérieur du pays (23%). Ainsi l’état de santé ou avoir un proche tué par un bombardement, la destruction des résidences, des infrastructures publiques, ou comme le précise le CICR ces dix derniers jours « ce ne sont pas moins de dix hôpitaux qui aurait étaient endommagé, empêchant des centaines de milliers de personnes d’accéder aux soins de santé les plus élémentaires ». Mais aussi l’effondrement des moyens de subsistance, principalement dans les zones périurbaines, sont les causes essentielles de ces départs forcés en masse de la population syrienne.

Une fuite des Syriens qui « n’est jamais linéaire, mais multiple, suivant des détours compliqués. Ces déplacements forcés peuvent s’effectuer sur une longue période, allant jusqu’à plusieurs mois, ce qui ajoute à l’immense détresse des individus» », affirme Anne HERY, directrice du plaidoyer de Handicap international.

Des populations traumatisés...
Le rapport de l’ONG, qui met également en avant la paupérisation des populations, qui ont souvent tout perdu: 44 % des personnes affirment avoir perdu leurs moyens de subsistance (bétails, commerces, etc.) à cause des bombardements. Les personnes déplacées ont perdu une partie de leurs biens et de leurs moyens de subsistance à plusieurs reprises, à chaque fois qu’elles étaient victimées ou exposées à de nouvelles violences et forcées de se déplacer à nouveau. 90 % des Syriens réfugiés au Liban interrogé ont eu leurs maisons ou leurs moyens de subsistance détruits par l’utilisation des armes explosives.

Perte du domicile, des sources de revenus, appauvrissement brutal, perte des repères liée aux déplacements forcés, déscolarisation des enfants, dépendance nouvelle en l’aide caritative…, en mettant en lumière les conséquences dramatiques des bombardements massifs pour les Syriens, le rapport souligne le fort sentiment de perte de dignité exprimé par les personnes interviewées.

Après les risques physiques (50 % des réponses) et la destruction du domicile et des infrastructures publiques (36 %), les conséquences psychologiques comme la peur, le stress, la détresse sont mentionnées par les personnes interviewées comme le troisième impact collectif lié à l'utilisation des armes explosives en Syrie (35 %). Les destructions provoquées par les bombardements ont un impact spécifique sur les femmes, se traduisant par une plus grande vulnérabilité face au chaos social engendré par ces bombardements, l’effondrement de leurs moyens de défense, de leur intégrité physique, et une plus grande vulnérabilité aux actes criminels. Ce rapport fait suite au rapport Qasef: Escaping the bombs, publié en octobre 2016, qui montre que l’utilisation massive des armes explosives en zones peuplées est une des causes premières du déplacement massif des Syriens.

Des opérations militaires, dont aucune, ne peuvent trouver une justification et ne doivent être menées « sans tenir compte du sort des civils et des infrastructures essentielles à leur survie », a rappelé Robert MARDINI, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient. « La victoire à tout prix n’est pas seulement contraire au droit. Elle est également inacceptable dès lors qu’elle coûte la vie à autant de civils. Une fois encore, nous demandons instamment à toutes les parties au conflit syrien de faire preuve de retenue et de se conformer, aux règles essentielles du droit internationalPétition stopbombing lance par handicap international humanitaire » a-t-il ajouté.

Une campagne pour dire «Stop bombing»
Handicap international a lancé début septembre une campagne de mobilisation citoyenne Stop Bombing pour récolter un million de signatures et qui au 30 septembre dernier avait recolté 368 066 signatures afin d’alerter les États sur les effets dévastateurs pour les civils de l’utilisation des armes explosives en zones peuplées. L’organisation appelle les États à rejoindre une déclaration politique visant à mettre fin à l’utilisation des armes explosives en zones peuplées et à reconnaître les souffrances des civils. A cet effet, l’association a cofondé la coalition INEW (International Network On Explosive Weapons) qui rassemble plusieurs organisations internationales et nationales.

Stéphane LAGOUTIERE

Source : ONG Handicap International / CICR

 

Catégorie : SOCIÉTÉ & FAITS-DIVERS
Publication : 5 October 2017

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