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Les médecins engagent un bras de fer contre le projet de loi santé et Marisol TOURAINE

Panneau precisant la fermeture du cabinet pour cause de greveA la veille du retour en 2e lecture a l'assemblée nationale du projet de loi de modernisation de notre système de santé.de loi santé, les médecins ont eux décidé de se mettre en grève et s'opposer notamment a la mise en place de la généralisation du tiers payant d'ici à 2017. Une nouvelle grève et bras de fer, des syndicats de médecin jouant la carte de l'unité, dénoncent la mise en œuvre d'un dispositif « synonyme de calvaire administratif et d'impayés ».

Une pression pour lequel le CISS voit dans ce mouvement, une lutte illégitime contre un droit auquel d'autre professionnelle exerçant déjà ce mode paiement. Un argument repris par la ministre de la Santé, Marisol TOURAINE.

Une mobilisation généralisée...

C'est un bras de fer qui n'en finit plus. Généralistes, spécialistes et chirurgiens (CSMF, MG France, FMF, SML, Bloc) annonce faire font front commun, rejoint d'autres professionnels, comme les dentistes ou les infirmiers libéraux.

« Il y aura des blocages sérieux dans certaines villes où les médecins sont extrêmement motivés », comme à Toulouse, Lyon ou Grenoble, estime Lamine GHARBI, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), en « luttant » contre un texte visant à « réduire en miettes la médecine libérale et l'hospitalisation privée ». Les Français qui pourront eux se trouver vers les hôpitaux publics ainsi que vers les médecins réquisitionné par les préfets.

Les plus radicaux, comme le Bloc ou l'association de médecins UFML, appellent déjà à un arrêt d'activité "de plusieurs jours", afin de montrer "ce qui se passera demain" avec l'application de la loi.

À défaut de pouvoir empêcher le vote du texte, les médecins espèrent bien peser sur les décrets d'application. Il leur faudra d'abord renouer le dialogue avec le gouvernement. Non contents de boycotter la grande conférence de santé voulue par le premier ministre manuel Valls le 11 février, les syndicats organiseront le même jour des "Assises de la médecine libérale" afin de présenter un socle commun de propositions en vue de leurs négociations avec l'Assurance maladie en 2016.

Une grève injustifiée contre «un droit légitime»

Un corps médical qui depuis plusieurs années aura a plusieurs refusé son soutien aux différentes réforme Kouchner ou Bachelot. « Sans doute considèrent-ils que la loi est illégitime à intervenir dans le domaine desManifestation des medecins et du corps medical a Vannes en Normandie soins de ville », s'interroge le collectif interassociatif pour la santé (CISS). Une situation « curieuse », mais pas nouvelle « Plus surprenant est le niveau des attaques contre l'État et ceux qui soutiennent les avancées de ce projet de loi » souligne le CISS.

Un tiers payant refusé aux au prétexte qu'il signerait la fin de l'indépendance médicale. « Mais, c'est une insulte aux autres professions de santé qui exercent avec un tiers payant : l'essentiel de la radiologie en France, par exemple », ajoute le communiqué.

Une mesure qui reste une mesure essentielle pour réduire le renoncement aux soins. Situation comme le confirmé le baromètre publié en février 2015, par le CISS, que 17 % de nos concitoyens déclarent avoir été amenés à renoncer à des soins en raison de l'avance de frais. Un chiffre qui atteint 24 % 24 % chez les moins de 35 ans et chez les personnes ayant un revenu inférieur à 1 500€/mois. Des syndicats de médecins précisent être favorables à un tiers payant social « pour les patients les plus modestes tel que les bénéficiaires de la CMU-C ou de l'aide à la complémentaire santé ».

Un collectif qui souhaite la mise en place de cette mesure et estime qu'il n'a pas d'alternative. « Forcer le patient à avouer sa pauvreté pour obtenir la dispense d'avance de frais ne grandira pas les médecins. Cela n'améliorera pas non plus la relation médecin-malade », conteste le CISS.

Une santé en pleines évolutions...

Ne rien changer alors que les maladies chroniques explosent et que les modes de prise en charge évoluent à grande vitesse réclamant des transferts de compétences et des nouvelles organisations de soins ? Impossible semble soutenir, le collectif qui rappel la progression des déserts médicaux vont se satisfaire des téléconsultations offertes par leurs complémentaires, quand ce ne sera pas par l'hôpital. Des professionnels dont 50 % des métiers vont être impactés par la révolution numérique, y compris les métiers de la santé.

De nouvelles solutions thérapeutiques émergentes qui combinent le médicament, le dispositif médical, le numérique, les nano-technologies et la génomique : « et il faudrait ne rien changer, alors que les maladies chroniques explosent et que les modes de prise en charge évoluent à grande vitesse réclamant des transferts de compétences et des nouvelles organisations de soins ? » conclut le communiqué.

Droites et gauche des avis divergents...

Pour la droite et Nicolas SARKOZY, président des Républicains qui annonce dans plusieurs twitte avoir reçu les représentants des médecins affirmant son opposition au projet « Le projet, mené en dépit de tout bon sens et sans concertation, conduira à une étatisation rampante de la médecine de proximité (...) On ne réforme pas le système de santé contre les médecins et les cliniques: la très forte mobilisation le démontre aujourd'hui »

Pour Marion Maréchal-Le Pen, « Je la trouve parfaitement justifiée (la grève, NDLR), parce que en réalité aujourd'hui les personnes les plus démunies bénéficient déjà du tiers payant. (...) alors que ça ne règle pas le problème des déserts médicaux ou de l'accès aux soins et qu'en parallèle c'est un coût et des charges supplémentaires pour eux »

De son côté la gauche et le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Bruno Le ROUX, aura lui déclaré sur Europe 1 « C'est une belle réforme. Je pense qu'il est difficile de faire une réforme sans avoir le soutien des premiers concernés, les premiers concernés étant les patients, mais les médecins sont importants dans le dispositif. Et moi je ne renonce pas à les convaincre, et s'il y a de la paperasse supplémentaire il faut la supprimer ».

Un avis plus partagé sur le fond pour le Parti communiste français, « Le PCF ne partage ni le fond ni la méthode choisie de non-réponse aux usagers. Les communistes, s'ils sont opposés au projet de loi Santé, soutiennent le principe du tiers payant permettant de ne pas faire l'avance des frais, et cela d'autant plus, dans un contexte où une part grandissante de nos concitoyens hésite, voire même renonce aux soins pour des raisons économiques ».

Stéphane LAGOUTIÉRE

Catégorie : LOIS & DECRETS
Publication : 12 November 2015

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