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Le gouvernement annonce un nouveau plan d’action pour l’autisme face au désespoir des familles

Visite ClubHouse a parisAprès l'annonce de l'abandon de l'article controversé dans le projet loi santé relative a l'autisme, la plainte d'une dizaine de famille devant le conseil d'État et une annonce des ministres Marisol TOURAINE et Ségolène NEUVILLE le 2 avril dernier qui n'avait pas convaincu les familles. Celles-ci ont annoncé ce matin l'annonce d'un nouveau plan d'action à l'occasion du Comité national autisme qui se tient jeudi après-midi.

Sera-il a la hauteur des familles et surtout les promesses seront-elles cette fois suivit des faits, la question reste posée. Un nouveau-né sur 150 serait atteint d'autisme ou autre trouble envahissant du développement (TED). Selon les associations, près de 600.000 personnes sont aujourd'hui concernées en France.

Des associations très attentives ....

Ce comité de réflexion et de proposition, composé de représentants des associations, de professionnels et des administrations concernées, doit faire un bilan d'étape du 3e plan autisme (2013-2017), annoncé il y a près de deux ans. La ministre, qui manifestement risque confronté a la colère des parents dont certains n'ont pas hésité a porter plainte devant la justice administrative, mais aussi des associations, qu'il s'agisse de SOS Autisme, Autisme France ou encore du collectif interassociatif.

A cette occasion, des mesures seront annoncées pour "garantir la qualité du parcours des personnes autistes", avait assuré la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et la secrétaire d'État en charge du handicap, Ségolène Neuville, le 2 avril à l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Car si selon la secrétaire d'État Mme Neuville lors de la 2e rencontre parlementaire sur l'autisme, le 8 avril dans son discours affirmant que « les choses bougent, mais le mouvement est trop lent et inégal selon les territoires ». Cette dernière ayant promis un "plan d'action" afin notamment d'améliorer la formation des professionnels (travailleurs sociaux, professionnels de santé... ), demande récurrente des familles.

« Une absence d'évolution »...

« Un énorme travail est fait depuis 2012, mais sur le terrain, les choses n'évoluent pas », a déploré lors de ces rencontres Danièle LANGLOYS, vice-présidente de l'association Autisme France, selon l'AFP. Un avis partagé également par le Député UMP, lors du retrait de l'amendement relatif a l'autisme dans le projet loi santé, le 9 avril dernier. Un précédent gouvernement dont le bilan entre 2007 et 2012 est loin d'avoir été satisfesant notamment sur la mise en oeuvre du 2e plan autisme. 

La présidente qui dit regretté également « une vision sociétale largement archaïque du handicap en général » en France et, dans le champ de l'autisme, un « gaspillage de l'argent public » qui, selon elle, est « massivement investi » dans « des pratiques totalement obsolètes, dont les familles ne veulent pas » faisant référence aux pratiques psychiatriques. « Les familles attendent un peu d'espoir, pour le moment c'est une désespérance totale », a affirmé Mme LANGLOYS, demandant que soient « sanctionnés ceux qui refusent d'actualiser leurs pratiques ». Un point sur lequel les associations sont fortement partagées.

La scolarité reste l'autre raison de l'absence d'évolution pour les familles et les associations, car au-delà des affirmations de la ministre qui a dit vouloir poursuivre les efforts de scolarisation des enfants autistes en milieu ordinaire, et exprimé sa volonté d'accélérer le développement de nouvelles méthodes de prise en charge, à condition qu'elles aient fait « la preuve de (leur) efficacité scientifique ».

Des difficultés mises en avant également dans le dernier rapport du commissaire européen au droit de l'homme, Nils MUIŽNIEKS, a pointé les discriminations à l'encontre des enfants handicapés. Selon ce document, environ 20 000 d'entre eux seraient sans solution de scolarisation en France. La France qui avait elle expliqué les difficultés actuelles dans son rapport d'bservation.

La nécessité d'un dépistage précoce...

Préconisé dans le 3e plan autisme, dès 18 mois, une prise en charge précoce et intensive, et une évolution des pratiques professionnelles en fonction des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS). Cette dernière avait estimé en 2012 que l'approche psychanalytique, "non consensuelle", n'avait pas fait la preuve de sa pertinence, et a recommandé, dès le plus jeune âge, des méthodes éducatives et comportementales, qui travaillent sur les apprentissages à l'aide de jeux ou pictogrammes.

Une pratique difficile a mettre en œuvre pour le député PS Gwendal ROUILLARD coprésident du groupe autisme de l'Assemblée nationale, qui rappel que dans universités françaises, « les formations non conformes aux recommandations de la HAS sont encore très largement majoritaires ». Du temps que les familles n'ont pas ne souhaitant pas voir leurs enfants a être jeter en pâture, une vision que regrette également Vincent GERHARDS, président d'Autistes sans frontières pour qui « Il faudra 10, 15 ans pour arriver à tout mettre à plat et sur les rails ».

Faut-il rappeler qu'alors que le plan autisme prévoyait la création de 3.400 places d'accueil supplémentaires pour enfants et adultes d'ici 2017. Un plan doté de 205 M€, mais « le financement des mesures se fera essentiellement à partir de 2016 et 2017 », a rappelé le député ROUILLARD. Une situation qu'affirme ne comprendre la sénatrice UDI Valérie LETARD, « 165 M€ sont encore à consommer » sur l'enveloppe allouée. La sénatrice qui avait été l'une des rares responsables politiques à reconnaître l'échec du précédent plan et qui avait souligné lors de la mise en place du dernier les nombreux points faibles.

Stéphane LAGOUTIÉRE

Catégorie : POLITIQUE GOUVERNEMENT
Publication : 14 April 2015

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