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Les sourds et malentendants seraient plus exposés au suicide et aux violences

Une tentatice de suicide avec des medicamentsAlors que les suicides représenteraient chaque année plus 800 000 morts dans le monde selon l'OMS, en France selon l'Observatoire national du suicide créé en 2013 annonce un chiffre de 11.400 en France Métropolitaine un des taux les plus élevés d'Europe et dans rapport publié en novembre 2014. Des personnes en situation de handicap qui ne serait pas épargné. Une situation que vient de mettre en évidence une récente étude du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Pour lequel les sourds et malentendants sont nettement plus susceptibles d'avoir des idées suicidaires, de faire des tentatives de suicide et de subir des violences y compris sexuelles que les personnes entendantes.

En France, un décès sur 50 est un suicide

Des victimes du suicide sont pour près des trois quarts des hommes, les tentatives de suicide sont majoritairement le fait de femmes (65 % des tentatives de suicide avec une prédominance des intoxications médicamenteuses). Une cause de mortalité qui l'une des première chez 25-34 ans (20 % du total des décès dans cette tranche d'âge) et la 2e cause (après les accidents de la circulation) chez les 15-24 ans (16,3 % du total des décès). Un taux de suicide chez les personnes âgées qui reste élevé puisqu'il serait de 28 % des suicides chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Ainsi un Français sur 20 ferait une tentative de suicide au cours de sa vie.

Les personnes sourdes fortement fragilisé...

Selon les chercheurs de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) qui ont interrogé près de 3.000 personnes de plus de 15 ans et vivant avec une acuité auditive réduite. Ces derniers ont ainsi découvert que chez ces personnes, les pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois étaient cinq fois plus fréquentes et les tentatives de suicide étaient trois fois plus importantes au cours de la même période que dans la population générale. Une population fortement fragilisée et qui est souvent due selon les spécialistes a sentiments d'isolement.

Pour preuve les chercheurs avancent la fatigue liée à l'effort de communication ainsi que "les gênes et les douleurs "occasionnées par les troubles de l'audition. Comme l'explique les auteurs, dirigés par Geneviève GUEYDAN, Directrice générale de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie à Paris, « Dans la surdité, le handicap s'éprouve surtout par des possibilités d'information et de communication réduites avec, potentiellement, des conséquences très négatives sur la qualité des échanges et des relations sociales et donc sur la qualité de vie et le bien-être ».

Des individus susceptibles de violences

Deux personnes parlant en langue des signes. La langue des personnes sourdes.Les sourds et malentendants qui sont également deux à trois plus susceptibles de faire l'objet de violences physiques ou psychologiques, voire de violences sexuelles que la population générale. Selon les chercheurs, ces violences sexuelles se retrouvent chez d'autres handicapés souffrant de limitations d'activités « pouvant induire une plus grande vulnérabilité », mais nécessiteraient d'être étudiées de manière approfondie.

Plus de cinq millions de Français concernaient...

Avec plus de cinq millions de personnes souffrent d'un handicap auditif moyen à sévère en France, dont 360.000 souffrent de limitations auditives très graves ou totales, comme l'avait rappelé dans une enquête fournie par l'enquête Handicap-Santé.

330.000 ont eu des problèmes auditifs avant l'âge de 20 ans, dont les trois quarts avant 6 ans. Après 80 ans, plus d'une personne sur deux a des problèmes auditifs au moins légers. Selon une autre étude publiée par le BEH, 0,58 enfant sur 1.000 né entre 1997 et 2005 sont atteint avec par des surdités bilatérales sévères, parfois associées à d'autres déficiences (intellectuelles, motrices...)

La compensation des difficultés d'audition qui se fait principalement par l'usage de prothèse auditive. Mais précise le BEH, seulement un million à 1,1 million de personnes portaient un appareil auditif en 2008 alors que deux millions déclaraient en avoir besoin. Une situation dénoncée souvent par les associations représentatives des déficients auditifs qui n'hésite pas a mettre en avant le cout de la prothèse et sa très faible prise en charge par la sécurité sociale.

Stéphane LAGOUTIERE/Avec l'AFP

Catégorie : ÉTUDE & RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Publication : 16 December 2015

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