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Marginalisation, moteur de l’épidémie du VIH en Europe et en Asie centrale. selon un nouveau rapport

 l’épidémie du VIH en Europe et en Asie progresseCe n'est pas uniquement le comportement de l'individu, mais aussi des facteurs sociaux et structurels (pauvreté, marginalisation, stigmatisation, etc.), qui ont un impact sur l'épidémie de VIH en Europe et en Asie centrale. Telle est la principale conclusion d'un nouveau rapport publié aujourd'hui par le Groupe Banque mondiale(1). Dans le cadre de cette étude ont été analysées des bases factuelles sur la vulnérabilité face au VIH et la riposte à cette épidémie dans tous les pays de la Région européenne de l'OMS.

Ce rapport, intitulé HIV in the European Region : vulnerability and response(2), celui-ci à braque les projecteurs sur les populations clés les plus exposées au risque de contracter une infection à VIH : les usagers de drogues par injection, les travailleurs du sexe et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Il confirme que ces personnes sont touchées avec une fréquence disproportionnée par l'épidémie de VIH, qui gagne du terrain en Europe ainsi (le nombre de cas de VIH signalés a dépassé 1,5 million en 2011). Les cas de VIH dans ces trois groupes représentent quelque 50 % de l'ensemble des personnes diagnostiquées. L'instabilité économique et les risques de récession augmentent la vulnérabilité au VIH et aux infections.

« Le pourcentage effrayant de cas d'infection à VIH au sein des communautés pauvres et marginalisées des usagers de drogues d'Europe orientale et d'Asie centrale souligne l'importance cruciale et la pertinence, à l'échelle mondiale, des objectifs adoptés récemment par la Banque mondiale : mettre fin à la pauvreté extrême et promouvoir le partage de la prospérité », déclare David WILSON, directeur du Programme mondial de lutte contre le VIH/sida à la Banque mondiale. « Parallèlement, la progression du VIH dans les pays d'Europe méridionale les plus durement frappés par la récession montre les interactions profondes entre la pauvreté, l'exclusion et la maladie. »

« L'exclusion sociale est le principal moteur de l'épidémie de VIH en Europe. C'est un cercle vicieux : la marginalisation sociale augmente le risque d'être touché par le VIH et le VIH aggrave la marginalisation sociale en ajoutant un sceau d'infamie supplémentaire. Le résultat final est souvent d'être exclu de la prévention, du traitement et des soins contre le VIH, qui sauve des vies », explique Martin DONOGHOE, chef de programme pour le VIH/sida, les maladies sexuellement transmissibles et l'hépatite virale à l'OMS/Europe. « Nous sommes persuadés que notre nouveau cadre politique européen, Santé 2020, soutiendra le renforcement des systèmes de santé pour un accès universel à la santé, même pour les plus marginalisés de nos concitoyens. »

« C'est un moment important pour l'Europe. Il faut garder un rythme soutenu en matière de prévention du VIH, dans un climat d'incertitude sur le plan de l'économie et du financement », a affirmer de son coté le professeur Peter PIOT, directeur de la London School of Hygiene & Tropical Medicine. « Les bases factuelles recueillies dans le cadre de nos collaborations avec le Groupe Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé montrent comment des institutions peuvent travailler ensemble afin de générer les informations et les politiques nécessaires pour mener à bien cette entreprise. »

Un rapport qui démontre l'impact des facteurs sociaux

Parmi les éléments importants de se rapport il convient notamment de noté que 25 % des diagnostics de VIH en Europe sont à mettre en corrélation avec un usage de drogues par injection, les proportions étant bien plus élevées en Europe de l'Est avec 33 % qu'en Europe occidentale ou il ne représente que 5 % et 7 % en Europe centrale. Le VIH qui aussi reste relativement peu répandu chez les travailleuses du sexe d'Europe qui ne s'injectent pas de drogues (moins de 1 %), mais il l'est plus chez celles qui s'en injectent (plus de 10 %) ainsi que chez les travailleurs du sexe masculins et transsexuels.

Les rapports sexuels entre hommes étant toujours à l'origine de 10 % des diagnostics de VIH en Europe, les pourcentages les plus élevés étant signalés en Europe occidentale avec 36 % suivies par l'Europe centrale (22 %) et l'Europe de l'Est (0,5 %). Cependant, l'augmentation est plus forte en Europe centrale et en Europe de l'Est.

Cette analyse met en lumière le rôle essentiel joué par les facteurs environnementaux dans le contexte de l'épidémie de VIH et des réactions préventives face à celle-ci. La criminalisation du travail du sexe, du sexe entre hommes et de l'usage de drogues, combinée à une stigmatisation sociale, à de la violence et à des violations de droits, constituent des obstacles qui entravent l'efficacité de la lutte contre le VIH.

La prévention du VIH requiert des changements sociaux et environnementaux, et ce rapport exhorte les décideurs politiques et les responsables de programmes de lutte contre le VIH à cibler les bonnes politiques et les bons programmes pour maximaliser l'impact sanitaire et social de la lutte contre le VIH en Europe et obtenir un meilleur rendement sur les investissements consacrés à la lutte contre le VIH.

Le Groupe Banque mondiale, l'OMS/Europe et la London School of Hygiene & Tropical Medicine présenteront ces nouvelles conclusions et recommandations le 7 juin à Londres, dans le cadre d'un événement comprenant un débat entre experts et décideurs de haut niveau sur le thème du maintien de la dynamique de prévention du VIH.

La Rédaction


1)    1) OMS/Europe et la London School of Hygiene & Tropical Medicin
2) HIV in the European Region : vulnerability and response

 

Le bégaiement "Une voix et des choses à dire" handicap ou trouble physiologique ?

cause-begaiement-chez-les-enfantsFortement mise en avant en 2011 lors de la sortie du film « le discours d'un roi » et que ce dernier a permis de changer le regard « inquisiteur du grand public » sur cette pathologie beaucoup de chemin reste a faire. Notamment en France en France, car si dans le monde le nombre est lui estimé a 1 %. En France il serait environ 650 000 soit aussi 1 % des Français. Un petit nombre d'homme, de femme et d'enfants pour lequel le fait de s'exprimer peut se transformer parfois en cauchemar !

En France deux associations seront à la pointe lors de cette journée de manifestation, la première l'APB (Association Parole Bégaiement), qui réunit plus de 800 membres, personnes qui bégaient et thérapeutes, relaie cette Journée mondiale en France en organisant des manifestations dans les principales villes de France, de Suisse et de Belgique. L'autre AVB (Association Vaincre le Bégaiement).

Deux associations qui par leurs actions apporte, développe et soutienne les familles et des jeunes enfants des professions de la santé et de l'éducation, mais soutien également des réseaux d'entraide pour les personnes bègues. Deux associations membres de la fédération européenne d'associations concernant le bégaiement (ELSA) et de l'association internationale (ISA) qui organise notamment un congrès mondial tous les trois ans et qui est à l'origine de la journée mondiale du bégaiement. Deux sites associatifs où vous pourrez trouver toutes les réponses aux questions que vous pouvez vous poser.

Un handicap mondial souvent mal vécu !

Estimé a 1 % dans le monde avec sur quatre personnes concernées trois seront des hommes. Malgré l'étendue et les conséquences, souvent dramatiques, dans tous les domaines de la vie, le bégaiement reste un problème ignoré. Les personnes concernées font fréquemment l'objet de discriminations, quelquefois de désavantages et même de préjudices. Cela est vrai pour des pays comme la France, mais particulièrement aussi pour des cultures ou des sociétés du tiers monde dans lesquelles troubles de la communication sont considérés comme une honte et couverts de tabous. Alors qu'ils sont près de 3 % au Sénégal.

Un handicap de la parole qui pourtant peut être traitée dans certains cas et trouvée des solutions satisfaisante. Pourtant, la peur de mal parler et la réaction de l'entourage « à la différence » persistent et conduisent souvent la personne qui bégaie à modifier ce qu'elle veut réellement dire et à se replier encore davantage sur elle-même. Pour se protéger du regard des autres, quelqu'un peut chez le boulanger pointer ce qu'il souhaite, car « baguette » lui semble trop difficile à prononcer. Pareille pour l'enfant qui en classe interrogée « combien font deux fois deux ? », il répondra six ou huit, au lieu de quatre trop difficiles a prononcé. Situation comme l'indique l'AVB, provoque un isolement de la vie sociale ou malaise et agacement souvent partagé par l'entourage qui ne sait pas quel comportement adopter, vis-à-vis de ce problème, vis-à-vis de cette personne.

Le Bégaiement est-il vraiment un handicap

Interrogé en tribune libre voici ce que nous un lecteur. Les personnes bègues avec qui j'ai parlé refusent souvent de considérer le bégaiement comme un handicap, impliquant qu'eux-mêmes soient handicapés. Je les comprends et j'ai tendance à penser pareil. Donner une connotation aussi forte à ce trouble pourrait être ressenti comme une fuite de responsabilité (« ce n'est pas ma faute, si je ne peux pas, c'est à cause de mon bégaiement ! »). Je déteste cette idée de fuite. Cependant, beaucoup d'éléments pourraient permettre d'affirmer que le bégaiement est un vrai handicap en voici la liste.

J'ai très longtemps refusé de voir mon bégaiement comme un handicap, car je ne voulais pas donner plus d'importance à quelque chose que je haïssais en moi. Cependant, le reconnaître est un moyen de commencer à chercher une aide externe. « Peut-être que ce n'est pas vraiment ma faute si je bégaie. Alors si c'est en partie la faute des autres, pourquoi ne m'aideraient-ils pas ?» C'est ainsi que j'ai entrepris la démarche volontaire d'aller voir une orthophoniste. Auparavant, je vivais les rares consultations que j'avais faites comme une intrusion dans ma vie privée, je me refermais complètement et obstinément. Accepter son bégaiement comme un handicap, c'est un peu s'ouvrir aux autres et accepter leurs aides.

Dernier point, je pense qu'il est important pour les personnes bègues qu'elles reconnaissent leur bégaiement comme un handicap face à la société. Faire reconnaître le bégaiement comme un handicap auprès du public est le seul moyen pour défendre les intérêts des bègues. La démarche de certification de travailleur handicapé à la COTOREP est la reconnaissance « légale » de ce statut de handicapé à cause du bégaiement. Si les bègues ne sont enregistrés nulle part, ils n'existeront pas aux yeux de la loi et le problème continuera d'être masqué.

Tout dernier point, accepter le bégaiement comme un handicap n'est pas synonyme de fatalité. Une personne bègue que rien n'empêchera de continuer ses efforts dans sa lutte continuelle contre son trouble. C'est peut-être aussi pour cette raison que de nombreux bègues refusent cette dénomination de « handicap ».

l'AVB se mobilise autour d'une permanence téléphonique

L'AVB souhaite clarifier les choses et donne des conseils : en parlant avec une personne qui bégaie, il est important d'appliquer les mêmes règles que lors de toute conversation avec une personne non concernée par le handicap, garder le contact visuel (détendu, sans faire de mimique, éviter de froncer les sourcils), et surtout laisser la personne finir elle-même ses phrases.

La personne qui bégaie sait exactement ce qu'elle veut dire. Simplement, elle ne sait pas forcément le dire de façon fluide. Dans ce cas, la volonté, même bienveillante, d'aider la personne qui bégaie est contre-productive. Cette personne a le sentiment d'être maternée, de ne pas être respectée et ce comportement peut même aggraver la symptomatique du bégaiement.

Cette année une permanence téléphonique aux horaires étendus se tiendra au sein de l'AVB. En composant le (+33) 03 88 75 12 12, nous répondrons à toutes les questions sur le handicap et apporterons une écoute et un soutien personnalisés aux appelants. Des moyens supplémentaires sont également mis en œuvre pour fournir une réponse rapide aux courriels et aux lettres.

L'Orthophoniste un allié précieux

Yann Longtin-Kahane âgé 8 ans et son orthophoniste ©ROBERT SKINNERLa Fédération nationale des Orthophonistes rappel de son côté l'importance et le rôle concret de l'intervention orthophonique dans le cadre de ce trouble. Un soutien essentiel pour ce qui peu apparaître dès 3 ans, et se poursuivre jusque l'âge adulte. La FNO qui rappel la cause du bégaiement n'est pas unique plutôt un ensemble de facteurs. Parmi eux, des troubles physiologiques, psychologiques, et même des facteurs génétiques.

L'orthophoniste interviendra auprès d'une personne atteinte de bégaiement, après avoir réalisé un bilan orthophonique qui a pour but d'établir un état de la situation d'un patient à un moment donné et une évaluation préalable de ses capacités/incapacités. Au final le bilan orthophonique est un examen clinique et technique, où l'orthophoniste, centré sur le patient, étudiera le ou les domaines du trouble concernés par la plainte.

Une fois le bilan orthophonique réalisé, l'orthophoniste posera un diagnostic et établira un projet thérapeutique. Il existe plusieurs sortes de rééducation. En libéral, elle peut individuelle, ou en groupe si le patient peut en tirer profit. La durée du traitement est fonction du patient, l'intervention orthophonique peut se maintenir sur plusieurs années. Les séances de rééducation ont une durée minimale de 30 minutes. La régularité aux séances est fondamentale pour la réussite du traitement.

À lire...

Devant le succès de l'édition précédente (2005) réalisée grâce à une subvention de la Direction générale de la Santé, l'association parole bégaiement, publie son troisième fascicule sur ce thème. Rédigé par des thérapeutes et membres de l'association, ce document fait le point sur la prévention du bégaiement en France, après 20 ans d'action et d'information. Conçu pour les professionnels de la petite enfance, notamment pour les orthophonistes. Un livre que vous pouvez acheter au prix de 12 € sur le site de l'association. Autre guide pratique celui de l'AVB. Édité afin de répondre aux questions que posent tant les personnes qui bégaient que leur entourage. Un livret présentant les différents aspects du bégaiement et donne des conseils avisés et divisés en quatre parties. Pour recevoir ce livret vendu au prix de 12 € sur le site la aussi de l'association.

TUBERCULOSE : Des millions malades pour lesquels la prévention restent la meilleure arme

2011.03.24.Journee-Mondiale-de-la-Turberculose-2011Une maladie avec les dégâts que l'on connaît continu selon l'OMS à faire chaque année près de 1,7 million de morts à travers le monde et touchent plus 6,7 millions de nouveaux cas qui sont répertoriés en 2010. Le partenariat « Halte à la Tuberculose » attire notamment l'attention sur les formes multirésistantes de cette infection. Elles sont en effet, de plus en plus fréquentes. « Entre 2011 et 2015, il y aura plus de deux millions de nouveaux cas de tuberculose multirésistante », préviennent les responsables du partenariat. Ses derniers se fixent un objectif ambitieux pour cette période de quatre ans : « diagnostiquer et traiter un million de patients souffrant de cette forme de la tuberculose ».

Objectif ambitieux certes, mais surtout essentiel, « La tuberculose multirésistante est une menace pour tous les pays, car elle est à la fois difficile et coûteuse à traiter », renchérit le Pr Michel KAZATCHKINE, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. « Si nous ne faisons pas des efforts exceptionnels pour résoudre ce problème, notre capacité à financer et à obtenir régulièrement des progrès sera compromise ».

Des patients souffrant de tuberculose multirésistante qui commence aujourd'hui à ne plus répondre aux traitements antibiotiques de première intention. Ces formes de la maladie ont été responsables en 2008 de 440 000 cas, qui ont entraîné 150 000 décès. Et depuis quelques années, des cas d'ultrarésistantes ont été mis en évidence. Une situation dans ce cas, encore plus grave, car chez ces malades les bacilles tuberculeux résistent même aux antibiotiques de deuxième ligne. Pour autant, la lutte contre la tuberculose a enregistré de beaux progrès. Entre 2002 et 2010, les programmes du Fonds mondial ont permis de traiter 7,7 millions de patients, et de sauver 4,1 millions de malades.

Un combat qui doit être poursuivi y compris en France même si les chiffres confirment une baisse depuis 2009. « En France, l'incidence globale de l'épidémie peut être considérée comme faible : huit cas pour 100 000 habitants et près de 5 5 00 nouveaux cas par an avec (5 276 cas déclarés, en 2009, contre 5 758 cas en 2008 », précise le ministère de la Santé. Des chiffres rassurants selon la Secrétaire d'État, Nora BERRA qui a tenu à rappeler qu'aujourd'hui la maladie se concentre sur les populations fragiles : personnes sans domicile fixe, migrants, détenus et personnes âgées de plus de 75 ans. Cette dernière de préciser « la tuberculose ne frappe pas au hasard. Elle est corrélée au niveau socioéconomique des personnes. Les territoires les plus touchés sont la Guyane 23,9 cas pour 100 000, alors qu'en Ile-de-France 15,8 cas pour 100 000 habitants ».

« Je suis heureux de constater que la collaboration croissante entre les programmes de lutte contre le VIH et contre la tuberculose porte ses fruits. Depuis 2002, le nombre de patients tuberculeux ayant bénéficié du dépistage du VIH a été multiplié par quatre-vingts ». Souligne Michel SIDIBE, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Toutefois, en cette journée mondiale de lutte contre la tuberculose, je suis inquiet. Nous assistons en effet à l'émergence d'une épidémie de tuberculose pharmacorésistance. L'estimation selon laquelle deux millions de personnes vivant avec le VIH pourraient mourir de la tuberculose d'ici 2015 si aucune action urgente n'est prise donne à réfléchir. (...) Avant de conclure en enjoignant « Les communautés affectées par la tuberculose et le VIH doivent continuer d'intensifier leurs actions conjointes pour déployer rapidement ces services et sauver des vies. Il ne faut pas oublier que le VIH et la tuberculose sont deux maladies distinctes qui peuvent mettre en danger une même vie. L'ONUSIDA est résolu à réduire de moitié d'ici 2015 le nombre des décès dus à la tuberculose chez les personnes vivantes avec le VIH. Je suis convaincu que nous pouvons atteindre cet objectif, et même le dépasser ».

Un nouveau diagnostic prochainement disponible

Chiffre de l'évolution de la Tuberculose dans le monde en 2011Chiffre de l'évolution de la Tuberculose dans le monde en 2009Le nouveau test validé par l'OMS fait lui appel aux technologies modernes d'amplification de l'ADN. Totalement automatisé, il donne des résultats en moins de deux heures, avec des performances bien supérieures à celles de l'examen direct des crachats, selon une étude publiée début septembre dans le prestigieux New England Journal of Medicine. De plus, il permet d'identifier les résistances à la rifampicine, l'un des antituberculeux de référence. La machine, peu encombrante, peut être utilisée de façon itinérante, et par un personnel formé en une journée.

Pour faciliter l'accessibilité à cet outil, la Fondation pour des outils diagnostics nouveaux et novateurs (Find), qui a participé à sa mise au point, a négocié une diminution de 75% des prix avec le fabricant. « Le coût par test sera de l'ordre de 17 dollars pour 2011, mais il pourrait passer sous la barre des 10 dollars d'ici deux ou trois ans », espère le Dr Giorgio Roscigno, directeur général de Find.

Le prix de la machine – qui pourra servir à d'autres diagnostics – est lui de l'ordre de 17.000 dollars. Le test devrait déjà être disponible dans 150 sites dès l'an prochain, selon le directeur de Find. « On ne voulait pas y croire avant d'avoir vu les résultats, c'est un bon premier pas, assure de son côté le Dr Catherine Hewison, spécialiste de la tuberculose à Médecins sans frontières. Nous allons évaluer ce test sur le terrain.» Pour autant, selon cette spécialiste, ce n'est pas encore l'examen idéal. « Les examens de crachats peuvent être négatifs, notamment chez les enfants et dans les formes extrapulmonaires. Ce qui pourrait vraiment changer les choses, c'est un test dans le sang ou les urines », estime-t-elle. Dans le monde, plusieurs équipes s'y sont attelées.

La Rédaction


Santé mentale : Ban Ki-moon, plaide pour les structures de soins primaires

La Journée mondiale de la santé mentale qui a eu lieu le 10 octobre a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique aux problèmes de santé mentale. Cette journée permet de parler plus ouvertement de la maladie mentale et vise à obtenir des investissements en faveur des services et de la prévention. Selon l’OMS 154 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression, de troubles mentaux, neurologiques ou comportementaux. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, a plaidé, dans le présent message, pour « des services de santé mentale au sein des structures de soins primaires, afin de lutter contre les préjugés et les hospitalisations inutiles »..

La santé mentale fait l’objet d’un large éventail d’activités qui relèvent directement ou indirectement du « bien-être », tel qu’il figure dans la définition de la santé établie par l’OMS comme étant « un état de complet bien-être physique, mental et social, et [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». La santé mentale englobe la promotion du bien-être, la prévention des troubles mentaux, le traitement et la réadaptation des personnes atteintes de ces troubles.

Dans certains territoires où des conflits armés sévissent depuis des années comme la Palestine, les soignants sont confrontés à la fois à d’énormes besoins en santé mentale et à des patients craignant une forte stigmatisation sociale, comme le souligne Médecins du Monde. En Palestine, « dans le domaine de la santé mentale, nous manquons de professionnels formés et de structures »,. Pour Noorani Khalfan, qui coordonne les programmes en santé mentale de MDM à Naplouse et à Jénine (Cisjordanie). « Nous avons un seul psychiatre pour chacun de nos deux centres spécialisés et comme les besoins sont énormes ici, chacun voit en moyenne 40 à 50 patients par jour, ce qui représente une charge de travail très importante », poursuit-elle.

Malgré tout cinq obstacles fondamentaux peuvent développer les services de santé mentale. Il y a d’énormes inégalités dans la répartition des personnels qualifiés dans le monde. Les pénuries de psychiatres, d'infirmiers spécialisés, de psychologues et de travailleurs sociaux, font partie des principaux obstacles s'opposant aux traitements et aux soins de santé mentale dans les pays à faibles revenus et à revenu intermédiaire. Dans les pays à faibles revenus, on compte 0,05 psychiatre et 0,16 infirmier spécialisé pour cent mille habitants, alors qu'il y en a deux cents fois plus dans les pays à revenu élevé.

Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, « Les troubles mentaux contribuent davantage au poids de la maladie et au handicap dans les pays en développement que toute autre catégorie de maladie non transmissible. Et pourtant seule une petite minorité de gens ayant des troubles mentaux dans ces pays a accès au service de santé mentale. Le besoin est énorme et les soins sont inappropriés », a-t-il dit dans un message. « Les gouvernements et les organismes de santé publique, la société civile, les agences multilatérales et les donateurs, doivent s'unir pour rendre cela possible », a-t-il ajouté, soulignant que des traitements efficaces existaient pour toute une série de troubles mentaux. Ban Ki-Moon, appelant les donateurs, a apporté leur soutien au traitement des troubles mentaux dans les pays en développement et chez les plus pauvres.

Toujours selon le Ban Ki-Moon, en raison de ressources humaines et financières limitées, les centres de santé au niveau communautaire doivent être impliqués dans les soins pour les troubles mentaux. En outre, fournir des services efficaces dans ces centres aiderait à réduire le stigmate associé aux troubles mentaux et pourrait empêcher une hospitalisation inutile et la violation des droits de l’homme des personnes ayant des troubles mentaux.

« Une telle stratégie fait sens d’un point de vue économique (…) Les troubles mentaux affectent la capacité des enfants à apprendre et la capacité des adultes à fonctionner dans leurs familles, au travail et dans la société en général. C’est aussi une stratégie en faveur des pauvres. La recherche montre que les troubles mentaux sont concentrés principalement dans les groupes à faibles revenus. La pauvreté et les stress associés, qui comprennent le chômage, la violence, l’exclusion sociale et l’insécurité permanente, sont étroitement liés au déclenchement de troubles mentaux », conclut-il !

La Santé mentale avec Notre Médecin !

F.H.I — Qu’est-ce que la santé mentale ?

Dr Christine Harris :La réponse en elle-même et très vaste, ont cependant dire en résumé que la santé mentale n’est pas simplement l’absence de troubles mentaux. Elle se définit comme un état de bien-être dans lequel chaque personne réalise son potentiel fait face aux difficultés normales de la vie, travaille avec succès de manière productive et peut apporter sa contribution à la communauté.

Dans la plupart des pays et, en particulier, dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les services de santé mentale manquent cruellement de ressources, humaines comme financières. La plupart des ressources disponibles sont actuellement dépensées pour les traitements et les soins spécialisés des malades mentaux et beaucoup moins pour développer un système de santé mentale intégré. Au lieu de soigner ces troubles dans de grands hôpitaux psychiatriques, les pays devraient intégrer la santé mentale dans les soins de santé primaire, assurer ces soins dans des hôpitaux généralistes et développer des services de santé mentale dans un cadre communautaire.

Il y a encore moins de fonds disponibles pour la promotion de la santé mentale, terme générique recouvrant les diverses stratégies visant à développer les soins de santé mentale. Parmi les stratégies auxquelles on fait appel, on relèvera l’encouragement à développer les ressources et compétences individuelles et l’amélioration du milieu socio-économique.

La promotion de la santé mentale suppose une action plurisectorielle, impliquant un certain nombre d’organismes publics et des organisations non gouvernementales ou communautaires. L’accent doit être mis sur la promotion de la santé mentale tout au long de la vie et la prévention des troubles mentaux à l’âge adulte et pendant la vieillesse

F.H.I — Quels sont les premiers signes des troubles mentaux?

Dr Christine Harris :Un trouble mental ou comportemental se caractérise par une perturbation de la réflexion, de l’humeur ou du comportement qui ne rentre plus dans le cadre des normes ou des croyances culturelles. Dans la plupart des cas, les symptômes s’accompagnent d’une détresse et interfèrent avec les fonctions personnelles. Les troubles mentaux entraînent des symptômes dont s’aperçoivent ceux qui en souffrent ou leurs proches. Parmi eux on observe notamment :

·des symptômes physiques (céphalées, troubles du sommeil par ex.)

·des symptômes émotionnels (tristesse, peur, angoisse par ex.)

·des symptômes cognitifs (difficulté à raisonner normalement, croyances anormales, troubles de la mémoire par ex.)

·des symptômes comportementaux (comportement agressif, incapacité à exécuter les activités de la vie courante, usage abusif de substances, par ex.)

·des troubles de la perception (perception visuelle ou auditive de choses que les autres ne voient ou n’entendent pas par ex.).

La Rédaction