Les coûts des prestations de soins de santé devraient augmenter significativement dans le monde en 2019, selon l’enquête réalisée par Willis Towers Watson. Les 300 assureurs leader mondiaux attribuent cette hausse au coût élevé de la technologie médicale ainsi qu’à la surconsommation et à la sur-prescription de services, tout en précisant que la flambée du prix des médicaments deviendra un facteur important au cours des cinq prochaines années. En France les mutuelles pourraient voir leurs prix progressé de 2.5 %. Une annonce qui intervient après le vote définitif le 5 décembre dernier du PLFSS 2019
Alors que le PLFSS est actuellement en cours de discussion au Parlement, la DREES revient sur le bilan de la Sécurité sociale dont elle annonce un solde provisoire de la protection sociale en 2017 a nouveau positif. En 2017, les deux tiers des Français sont favorables à des prélèvements progressifs pour financer la protection sociale, selon une enquête menée pour la première fois par la DREES, le HCFiPS et France Stratégie auprès de 1 500 personnes. Les revenus de remplacement (les pensions de retraites et les allocations chômage) devraient, selon eux, moins contribuer au financement de la protection sociale, et ceux du patrimoine davantage. A noter tout de même un repart à la hausse des prestations invalidités et des prestations familiales après deux ans stagnations.
Le gouvernement va-t-il donc finalement imposer les efforts demandés par l’ancien gouvernement à destination des professionnels du secteur de l’aide à domicile et auquel il aura renoncé ? C’est que souhaite la Fédération des Prestataires de Santé à Domicile (PSAD) et son président Charles-Henri des VILLETTES, à la suite des mesures envisagées, par le gouvernement, au titre des articles 40 et 41 du PLFSS pour 2018. Une inquiétude fondée essentiellement sur l’article 41 qui prévoit « Une clause de régulation de la dépense très proche de celle d’ores et déjà employée pour le médicament : une régulation par le taux », selon Charles-Henri des Villettes.
Une étude de la DREES publié aujourd’hui souligne l'importance des prescripteurs hospitaliers dans la diffusion des médicaments biosimilaires. Quel est leur rôle dans la pénétration sur le marché de ville pour permettre à l'Assurance maladie de dégager plus d'économies ? Des économies dont son dernier rapport « Charges & Produits » publié en juillet dernier souhaite atteindre plus de 2 Mds€ d’économie en 2020 destinée à améliorer la qualité de soins et mieux maîtriser l’évolution des dépenses de santé parmi celle-ci 43 % proviendront des médicaments et des dispositifs médicaux.
Le PLFSS 2019 sera peut-être historique non pas du fait du retour à l’équilibre financier, mais par la fin assumée des missions sociales et politiques de la sécurité sociale. En évoluant vers un modèle anglo-saxon qui limite la protection sociale publique à un filet de sécurité pour les plus démunis, le Gouvernement enterre la sécurité sociale de 1945 sans proposer d’alternative pour solidariser l’ensemble de la société. Le moment est historique : après 18 ans dans le rouge, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2019 prévoit un retour à l'équilibre des comptes. Sur le plan économique, la sécurité sociale serait donc sortie de sa longue convalescence. Il n'en demeure pas moins que ce rétablissement est fragile, et les fonctions sociales et politiques originelles de la sécurité sociale sont considérablement affaiblies.
Les mesures prises pour éteindre le mouvement des « gilets jaunes » ont précipité la Sécurité sociale dans le déficit, regrette l'économiste Frédéric BIZARD. C'est une lourde responsabilité pour l'État, qui déprécie de fait la qualité de la protection sociale des classes moyennes, comme c'est le cas pour les pensions, la santé et la politique familiale. Faire parler un budget est une mission périlleuse. En 2016 et en 2018, deux gouvernements différents annonçaient prématurément un moment historique pour l'année suivante avec une Sécu à l'équilibre. Cette communication politique d'affichage cache pourtant l'essentiel : l'évolution du modèle social et la pertinence des choix budgétaires sur la qualité de vie des citoyens.
Hier le Sénat, dont la majorité et détenue par « les Républicain », à voter un amendement en commission des affaires sociales proposé par la rapporteure Corinne IMBERT pour faire payer les rendez-vous médicaux manqué, une somme forfaitaire les personnes ne l’ayant pas honoré. Objectif selon les sénateurs, lutter contre les « poseurs de lapin », a fait passer un amendement en commission qui aura peu de chance d’aboutir le gouvernent ayant déjà annoncé ne pas approuver le mécanisme voté par le Sénat.
Présenté en Conseil des ministres le nouveau projet de loi de la Sécurité sociale pour 2024 le 27 septembre dernier, prévoit notamment dans son article 39 de réaffirmer la nature duale de la rente versée à la victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle. Revenant à la fois sur accord national interprofessionnel adopté en mai dernier, mais aussi arrêts rendus en janvier par la Cour de cassation. Mais associations de victimes et syndicats signataires de l’accord sur lequel s’appuie l’exécutif, sont vent debout.