Imaginé et organisé par la Société Générale depuis quatre ans en partenariat avec L'ADAPT, ce rendez pour l'emploi fort d'un succès jamais démenti, aura lieu cette le 8 mars prochain sur les parvis de la Défense à Paris. Il sera l'occasion une fois de plus pour les personnes handicapées à la recherche d'un emploi et les entreprises de se rencontrer. Une manifestation qui sera placée en cette année présidentielle sous le haut patronage du Ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale. Le site dédié à ce forum met d'ores et déjà en ligne des offres d'emploi dans de nombreux domaines
Quille Construction, première filiale régionale de Bouygues Construction pour tout l'ouest de la France, à lancé hier le HandiTour, une opération dont l'objectif est de sensibiliser au Handicap l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise. L'occasion, de la sigature d'une convention de partenariat au siège de l'entreprise, entre M. Jean-Michel MENDRET, Directeur général de Quille Construction et M. Sylvain GACHET, directeur Grands Comptes de l'Agefiph. Une manifestation parrainé par Florian MERRIEN, pongiste, champion paralympique en 2008.
Organisée chaque année, la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées est l'un des rendez-vous qui permettent de sensibiliser les médias et le grand public, mais aussi de mobiliser les acteurs de l'emploi et les candidats en situation de handicap. Pour la 15e édition du 14 au 20 novembre dernier, 418 actions ont été recensées sur le site, soit 20 actions de plus qu'en 2010. Une 15e édition qui aura aussi démontré l'accroissement et la progression du nombre de demandeurs d'emploi et que près de 40 % des entreprises n'embauchent pas de salariés handicapés. Un bilan somme toute très mitigé.
Cette convention portera notamment sur l'accueil, l'information et l'orientation des personnes handicapées, sur l'accès des personnes handicapées aux formations par apprentissage et aux formations continues qualifiantes, ainsi que sur l'adaptation des formations aux personnes handicapées. En 2010, 1729 personnes handicapées ont eu accès à une formation, plaçant Midi-Pyrénées dans le top 4 des régions françaises, soit une progression de +21 % en 2007 et 2009 et l'amélioration de l'accueil en formation avec a ce jour l'adhésion de 160 organismes de formation adhérents de la charte régionale d'accueil des personnes handicapées.
La nouvelle convention est ambitieuse; elle a notamment pour but selon le président Martin Malvy de sensibiliser de nouveaux acteurs aux problématiques du handicap en formation, d'accroître le nombre de jeunes personnes handicapées en formation par apprentissage tout en les accompagnant mieux dans leur parcours et enfin de donner des priorités d'accès à ces publics pour l'accès à certaines formations qualifiantes.
La Région Midi-Pyrénées contribue à la formation des personnes en situation de handicap à travers toutes ses politiques avec notamment le comité consultatif sur le handicap, les engagements du CPRDF (contrat de plan régional de développement des formations professionnelles), le soutien au comité régional handisport, ou encore l'accessibilité des lycées et des bâtiments publics.
L'AGEFIPH gère les contributions financières des entreprises (+20 salariés) soumises à l'emploi des personnes handicapées. Le taux des entreprises serait selon la délégation régionale et son directeur, en baisse, un objectif qu'il convient de poursuivre, a-t-il souligné. En Midi-Pyrénées 7,8 % des demandeurs d'emploi sont reconnus travailleurs handicapés et 74 % de ces personnes ont un niveau inférieur ou égal au CAP (contre 54 % pour l'ensemble des demandeurs d'emploi) et 51 % sont chômeurs de longue durée (37 % pour l'ensemble).
Martin Malvy qui a tenu à souligner l'engagement de la région concernant les personnes en situation de handicap, l'assemblée générale de la commission créée par la région en 2008 se réunira dans quelques jours. Le président du conseil régional qui a tenu à souligné que la région poursuivrait ces efforts en matière d'accessibilités dans les transports avec l'existence d'un fond permettant de financer du matériel sportif adapté. Les TER (Trains express régionaux) remplacés par étapes successives par des rames accessibles en fauteuil, de même que les autobus. Tout comme la culture. La région a financé 14 emplois associatifs ainsi que les festivals qui mènent des actions pour les personnes à mobilité réduite.
StepStone France, le réseau de sites spécialisés, s'emploie depuis 4 ans à améliorer l'« Handiployabilité » en mettant en avant sur ses sites les offres d'emploi ouvertes aux personnes handicapées. A cette fin, une nouvelle opération de communication RH aura lieu du 7 au 20 novembre sur ses sites*. Pour la deuxième fois cette année, StepStone renouvelle sa quinzaine spéciale Emploi et Handicap sur tous ses sites*, du 7 au 20 novembre. Opération recrutement qui permet de faciliter les échanges entre Travailleurs Handicapés et employeurs, et de sensibiliser les entreprises.
Au Centre de Rééducation et d'Insertion Professionnelle de Castelnau-le-Lez (34), il existe un IFSI unique en France. Réservé aux personnes reconnues travailleurs handicapés, il prépare, à l’instar de tous les IFSI, au diplôme d’état infirmier. Une formation comme tousles autres qui pourtant suscite encore pourtant suscite encore quelques malentendus… Pour beaucoup, être handicapé et soignant reste incompatible. Et paradoxalement, c’est parmi les professionnels de santé que cette idée est la plus coriace…Centre de Rééducation et d'Insertion Professionnelles de Castelnau-le-Lez
Un IFSI comme les autres ou presque…
Depuis plus de 35 ans, le Crip-UGECAM Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées forme des étudiants en soins infirmiers reconnus handicapés par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Cette formation rentre dans le dispositif de la réinsertion professionnelle des personnes handicapées (Loi du 11 février 2005).
L’accompagnement pédagogique est conforme au programme national, les élèves font l’objet d’épreuves de sélection, ils effectuent leurs stages et se préparent en 3 ans, comme partout ailleurs. Yannick Ledreux, formateur à l'IFSI, souligne : « Il n'est pas précisé “diplôme d'état d'infirmier handicapé.(…) Il s’agit du même titre et les étudiants doivent répondre aux mêmes éléments de compétence ». Seule différence : à l'IFSI de Castelnau, on ne s’arrête pas à la formation. Dans le dispositif, les étudiants bénéficient également d’unaccompagnement médico-psycho-social (médecin, infirmière, psychologue, assistante sociale) et d’un “pôle insertion”. Yannick précise: « Nous nous intéressons aux volets humain, individuel et social et au devenir des élèves après leur diplôme ».Une préparatoire santé ciblée sur le projet professionnel et la sélection est également disponible.
Le handicap compatible avec le métier d'infirmier
L'IFSI accueille 51 étudiants (17 par promotion) en reconversion professionnelle ou en formation initiale. Ils ont été orientés vers le métier d’infirmier par la CDAPH (Commission Départementale pour l’Autonomie des Personnes Handicapées), instance de la MDPH, à partir de données médicales, psychologiques et du projet de formation. Le type de handicap rencontré à l’IFSI peut être très variable : handicap physique, lombalgies, pathologies chroniques, accidents liés au sport, allergies, maladie invalidante… Patrice Thuaud, Directeur de l’IFSI, explique : « La seule condition est que le handicap soit compatible avec toutes les fonctions du métier d'infirmier ».
Il s’agit souvent d’un handicap qui ne leur permet plus d'exercer leur ancien métier. C'est le cas d'Albert, étudiant en 3e année. Cet ancien chauffeur routier souffre, depuis un accident, de douleurs lombaires qui l'empêchent de travailler en posture assise et de poursuivre son métier. Reconnu travailleur handicapé, il revient alors à un projet de jeunesse : devenir infirmier. Pour lui, « l'accident avait tout arrêté. Cette reconversion est un nouveau départ ».
De son côté, Julie, en 3e année, n'a pu poursuivre ses études de biologie en raison de tremblements à un bras. Elle souffrait du regard des autres et ne trouvait pas de soutien dans son projet de formation. Elle confie : « Quand je suis parti de la fac, je me disais que je ne ferais plus rien. Aujourd’hui, j’ai retrouvé confiance en moi, j'ai une autre vision de la vie, des gens, du handicap ».
Une représentation à faire évoluer...
Une fois le diplôme en poche, ces étudiants vont pouvoir exercer comme tout le monde. Enfin presque… Sur le terrain, tout n’est pas si simple. Pas du côté des patients comme on pourrait s’y attendre, mais plutôt de celui des équipes de soins ! Après un stage de 10 mois dans un CHU, une kinésithérapeute a conseillé à Albert de ne pas faire état de son handicap à l'embauche.
Cela ne surprend pas Patrice Thuaud qui raconte : « Suite à une étude réalisée sur le devenir des diplômés au-delà d'un an, nous nous sommes aperçus que certains ne disent pas à l'embauche qu'ils sont reconnus travailleurs handicapés ». Et Yannick Ledreux confirme : « la représentation du mot handicap dans le secteur de la santé est très négative ».
Il serait la plupart du temps associé à une incompatibilité à exercer la fonction de soignant. D’ailleurs, lorsque Julie s’est présentée au concours d’un IFSI dans une autre ville, la directrice lui a tout simplement expliqué que ce n’était pas la peine qu’elle compte faire ce métier. Difficile pour ces infirmiers de faire comprendre qu’ils sont simplement handicapés pour exercer leur ancien métier alors que c’est le fondement même du dispositif de reconversion professionnelle. Un chantier d’ampleur s’annonce pour faire évoluer les mentalités…
Oui, mais jusqu'à quand ? Telle est la question que posent la FAGERH* et la FEHAP* qui viennent d’être reçues par le cabinet du ministre, Xavier Bertrand, afin d’interroger les modalités de financement de la rémunération des stagiaires pour la fin de l’année 2011 et l’année 2012.
Une situation qui va contre les promesses de Nicolas Sarkozy lors de la Conférence nationale du Handicap en juin dernier. Ce dernier avait notamment dans son discours confirmé les engagements de l’État en faveur de l’emploi et de la formation des personnes handicapées et plus largement en faveur de leur insertion sociale et professionnelle.
La FAGERH et la FEHAP qui avait adressé au mois de une lettre au Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, concernant la situation préoccupante dans plusieurs régions des centres de rééducation professionnelle, suite à la diminution de 7% des crédits prévus au titre de 2011 pour la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle.
Des établissements et services de réadaptation, de préorientation et de rééducation professionnelle accueillent chaque année 11000 travailleurs handicapés en reconversion professionnelle suite à un accident ou à une maladie pour se former à un métier compatible avec leur état de santé.
La Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle -DGEFP- ayant elle-même souligné l’efficacité des formations dispensées au regard des taux d’insertion dans l’emploi dans son bilan national pour 2009. Pourtant des stagiaires sont où risquent d’être privées de la rémunération à laquelle ils ont droit, dès le mois d’octobre faute d’agrément de rémunération accordé par l’administration du travail (DIRECCTE), en application des directives budgétaires fixées par l’État.
Dans un communiqué à la suite de ce rendez-vous la FEHAP* et la FAGERH, rappel que la politique de diminution des enveloppes budgétaires ne doit pas mettre en péril le fonctionnement d’un dispositif qui conjugue prise en charge du handicap et retour vers le milieu ordinaire de travail, qui a deux priorités gouvernementales. Affirmant que cette situation d’attente suscite une véritable incompréhension. Pour l’année 2011, le besoin de financement est estimé à un million et demi d’euros par les deux fédérations. Des garanties devront être par ailleurs être apportées dans le cadre du Projet de Loi de finances 2012.
Stéphane Lagoutiére
* FAGERH : Fédération des Associations Gestionnaires et des Etablissements de Réadaptation pour personnes en situations de Handicap France * FEHAP : Fédération des Etablissements Hospitaliers d'Aide a la Personnes