Chaque jour, la greffe d'organes sauve ou change radicalement la vie de personnes gravement malades. Afin de mobiliser les donneurs potentiels pour qu'ils puissent assurer les besoins sans cesse grandissants en organes, l'Agence de la biomédecine a mis cette année la finalité du don à l'honneur et fait réaliser un sondage sur les motivations des donneurs. « Dons d'organes. Pour sauver des vies, il faut l'avoir dit », Tel est le message cette année pour cette 10e édition. Lancé en 2001, un an après l'annonce du plan institué en juin 2000 par Martine Aubry, alors ministre de la Santé, qui annonçait le lancement du Plan greffes.
Ce programme de santé publique visant à augmenter le nombre des greffes d'organes et de tissus comptait 25 mesures, dont l'instauration d'une journée nationale annuelle pour inciter chacun à réfléchir au don d'organes. Un bilan qui dix ans après s'avère mitigé et critiqué pour son manque de moyens financier par des associations, à l'exception de deux-points, mais néanmoins essentielle.
Le début d'une prise de conscience des Français sur l'acte de solidarité auquel nous pouvons chacun de nous avoir besoin un jour. Mais aussi celle d'un tabou qui peu à peu commence à tomber celui de la difficulté pour individus que nous sommes sur le respect du corps souvent incrusté par des philosophies religieuses. Les religions notamment catholique, juive et musulmane qui aujourd'hui malgré certaines réserves autorisent ses dons à la vie... Au-delà de la popularisation du don d'organe, la transmission de sa position personnelle à ses proches n'évolue plus. Cette condition est pourtant indispensable pour s'assurer que sa volonté sera respectée et que des malades seront greffés.
Entre 2000 et 2007, la greffe d'organes a connu un essor sans précédent en France. Le nombre de personnes prélevées a augmenté de 54 %, le nombre de greffes de 45 %. Malgré cela, le besoin en greffons ne cesse de croître et la hausse de l'activité ne suffit pas à le couvrir. En 2007, 227 patients sont décédés faute de recevoir un greffon à temps. En 2009, ce sont 4 580 greffes qui ont été réalisées grâce 1481 personnes qui ont pu être prélevées (un donneur permet de greffer quatre personnes, en moyenne.), alors qu'ils étaient 14 403 personnes à en avoir besoin.
Parmi eux 5 % des greffes ont été réalisées grâce à des donneurs vivants. Mais ce sont surtout 250 malades sont morts faute de greffe. 32 % des prélèvements possibles sont refusés. Dans près de quatre cas sur dix, c'est parce que le défunt a déclaré son opposition au don d'organes durant sa vie. Dans les six autres, l'opposition vient de la famille. Le manque d'informations sur la volonté du défunt est l'une des principales causes de refus de la famille.
Objectif : Informer sur les enjeux du don D'organes
Transfert d'un organe dans le cadre d'une-greffeLa journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe est l'occasion d'une grande campagne orchestrée par l'Agence de la biomédecine, avec le soutien des associations en faveur de la greffe et des hôpitaux, sur l'ensemble du territoire national. Elle vise à informer chaque Français des enjeux du don d'organes, des démarches à accomplir pour être donneur ou pour refuser le don. Autre objectif celle-ci permet également de répondre aux questions. Que savez-vous sur le don d'organes et la greffe ? Dix questions pour tester vos connaissances et peut-être débusquer quelques idées reçues...
Mais son objectif principal est d'inciter chacun à faire un choix sur le don d'organes, à le dire à ses proches et, depuis 2008, à demander pour eux. En effet, la connaissance du choix de chacun au sein de chaque famille favorise la diminution des refus de prélèvement. Aujourd'hui, près d'un prélèvement possible sur trois et refusés. Dans six cas sur 10, le refus émane de la famille. Il s'agit souvent d'un refus par précaution : la famille s'abstient d'autoriser le prélèvement, car elle ne connaît pas la décision du défunt. En 2008, l'opposition au prélèvement a écarté 30 % des défunts qui pouvaient être prélevés.
La sensibilisation des 16-25 ans est un enjeu important. Le don et la greffe d'organes les concernent au même titre que leurs parents, et qu'il n'y a pas d'âge pour faire valoir son choix sur le don de ses organes. L'objectif est également de favoriser l'information des jeunes et de répondre à leurs questions en les orientant vers un site dédié : ledonlagreffeetmoi.com
Le bénéfice de la greffe est ainsi souligné cette année. Cette thérapeutique permet à des centaines de patients de retrouver une activité normale, alors que leur vie est menacée à court terme ou dégradée du fait de traitements extrêmement contraignants. La greffe de rein permet l'arrêt de la dialyse pour les personnes atteintes d'insuffisance rénale. Pour les organes comme le foie, le poumon ou le cœur, les greffes sont parfois inévitables et vitales.
Les taux de survie à cinq ans témoignent de la réussite de cette technique : 79% des greffons rénaux, 67% des patients ayant bénéficié d'une greffe hépatique et 60% des greffés du cœur.
Pour en savoir plus sur la journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, vous pouvez consultez ici les différentes manifestations qui seront organisées dans votre département à l'occasion de cette manifestation. L'agence de la Biomédecine a enfin publié à cette occasion un guide d'information Don d'organes. Pour sauver des vies, il faut l'avoir dit. Destiné au grand public, ce document de 12 pages explique les enjeux du don d'organes et l'importance d'en parler entre proches. Il répond également aux questions les plus fréquentes. Il propose enfin aux personnes souhaitant laisser une trace écrite de leur position une carte de donneur et un formulaire d'inscription au registre national des refus.
La Rédaction
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