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Le personnel des EHPAD au bord de l’implosion et des grèves qui ne cessent de se multiplier

Dépendance personne âgée avec a ses coté une employé au sein EHPAHAu lendemain de la journée nationale des aidants, et a la veille d’un reportage diffusé sur Pièce a conviction qui s’intéresse aux maisons de retraite « les secrets d’un gros business ». Les EHPAH continuent à faire parler d’eux avec des grèves a répétition qui ne cessent de prendre de l’ampleur et ceux concernant les conditions de travail des soignants d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Un an après le constat confirmé par une étude de la DREES en 2016, celle-ci se confirme pour la mission de l’Assemblée nationale qui vient de rendre ces conclusions « la tension reste réelle ».

Une tension permanente…

Qu’ils soient infirmiers, aides-soignants, aides médico-psychologiques, auxiliaires de vie sociale, ou encore agents administratifs dans des établissements publics, privés à but non lucratif ou privé commerciaux. Tous ces personnels des Ehpad (Établissements d’hébergement pour personnes âgées) se retrouvent autour de conditions de travail difficiles.

Une situation provoqué selon la DREES et que confirme la mission parlementaire, sous l’effet de l’évolution récente des profils de résidents : amplification des tâches sanitaires au détriment du relationnel, renforcement des exigences de qualification des professionnels et du contrôle qualité, exigence accrue des résidents et pour les établissements privés 28 % dans des établissements privés à but non lucratif et 22 % dans des établissements privés commerciaux a une politique de rentabilité devenue un véritable objectif.

Mais aussi pour les établissements publics, qui accueillent près de 50 % des personnes âgées sous tensions permanentes souvent par manque de personnel. Une situation qui trouve son origine par le manque de moyens financiers des établissements soumis aux dotations publiques conditionne les dotations en personnel, et par conséquent le taux d’encadrement et la charge de travail par individu. Des situations, à l’image des grèves qui ne cessent de se multiplier comme celle en août dernier d’un mois et demi au sein d’un établissement les « Opalines » à Foucherans (Jura) ou encore l’EHPAD d'Eymoutiers, ou celui de Toulouse.

Un travail difficile…

Cela tant physiquement comme la station debout prolongée, la manutention de personnes, les mouvements répétitifs, les déplacements ou encore les postures inconfortables. Pour la majorité des personnels, les risques professionnels sont inévitables. Ainsi, pour Christine, aide-soignante de 44 ans, confronter à des douleurs lombaires « ça fait partie du métier ». Une profession qui connaît « un taux d’absentéisme moyen de 10 % et un taux d’accident du travail de deux fois supérieur à la moyenne nationale, plus important que dans le secteur du BTP » souligne la mission. Des professionnels souvent contraints à travailler selon quatre ou cinq types d'horaires différents dans le cadre de leur roulement s'il est organisé sur plusieurs semaines.

Mais aussi psychiquement, avec une évolution qui accentue la pénibilité mentale de métiers qui peuvent être pesants par ailleurs, avec la confrontation fréquente à des décès et la nécessité de s’adapter très régulièrement à de nouveaux arrivants. Mais aussi la proportion croissante de résidents atteints de troubles psychiatriques, d’un handicap ou d’une addiction n’est pas toujours prise en considération dans la formation du personnel ou l’organisation de l’établissement. La fuite du résident dément est un stress permanent pour le professionnel soignant, note la DREES. Une situation de stress qui peut alors être a l’origine comme le confirme certains professionnels d’actes de maltraitance comme la mise aux toilettes, le manque de douche,

Les députées confirment la situation…

Des situations dénoncées depuis plusieurs mois par les syndicats comme FO ou la CGT, mais aussi dans une étude publiée septembre en 2016, par la DREES a la demande du gouvernement. Une étude qui un an plus tard vient se confirmer avec l’alerte lancée par les députés dans une mission parlementaire créée le 3 août dernier avec la députée (LRM) de Haute-Garonne, Monique IBORRA, comme rapporteuse et qui vient de rendre ces conclusions dénoncent une situation grave pour les personnels.

« Nous sommes globalement très satisfaits », explique Caroline Fiat, députée La France insoumise qui est elle-même aide-soignante. En juillet, elle s’était déplacée avec François Ruffin pour rendre visite aux grévistes de Foucherans. Un « constat sans appel », a résumé mercredi Brigitte BOURGUIGNON, présidente (LRM) de la commission, tant le rapport est accablant. Ainsi le système de tarification est par ailleurs qualifié de « d’inquiétant », mixant des dépenses régionales, départementales et individuelles, tandis qu’un décret de décembre 2016 qui devait normaliser les financements au niveau territorial a conduit à des « équations tarifaires extrêmement complexes » qui « conduisent à accentuer des inégalités territoriales » et suscite une « levée de boucliers de l’ensemble des acteurs du secteur public auditionnés » précise la présidente.

Une mission qui après cette première série de recommandations entre les mains de la ministre de la Solidarité et de la Santé Agnès BUZYN qui reste a confirmé et pour lequel les députées ont demandé place à court terme d’un groupe de travail sur l’évolution des missions des aides-soignants et la revalorisation de leur statut. Ils invitent également la ministre à prendre des mesures afin d’imposer la présence d’infirmiers de nuit dans les Ehpad, mais aussi que le secteur fasse partie de ceux qui seront « prioritaires » dans l’allocation des derniers contrats aidés.

Un rapport qui précise enfin que cette future mission d’information « devra notamment se pencher sur la possibilité d’instaurer une norme minimale d’encadrement », inexistante en France, contrairement à d’autres pays européens. Dans l’Hexagone, la moyenne est de 55 professionnels pour 100 résidents quand un seuil d’au moins 80 est jugé plus acceptable. Ce travail ne commencera « pas avant novembre », indique Mme IBORRA.

Un an après les craintes et les revendications des personnels des Ehpad sont aujourd’hui inchangées. Ils demandent une amélioration de leurs conditions de travail, ce qui passe par des moyens financiers et humains.

Quelques chiffres…en résumé !

Le nombre d'Ehpad s'élève à 8 000 structures environ en France qui accueillent 574 000 personnes2. 361 000 professionnels assurent la prise en charge des résidents dont des infirmiers diplômés d'État, des aides-soignants, des aides médico-psychologiques, des auxiliaires de vie sociale ou encore des agents de service hospitalier. 80 % d’entre eux sont des résidents âgés de 80 ans ou plus. Leur niveau de dépendance est relativement élevé : la part des GIR 1-4 est de 89 % et celle des GIR 1-2 de 55 % et la prise en charge se spécialise vers un accompagnement à la fin de vie pour de plus en plus de personnes. Un séjour dont la durée moyenne s'élève aujourd’hui quant à elle à 2 ans et demi.

Stéphane LAGOUTIÉRE

Sources : DREES / Assemblée Nationale 2017

 

Catégorie : AUTONOMIE - DÉPENDANCE
Publication : 11 October 2017
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