Le laboratoire UCB Pharma condamné a versé près de 3 M€ pour un handicapé lié a la prise du Distilbène
Ce n’est pas la première mise en cause et condamnation du laboratoire pour ce médicament le Distilbène. Un jeune homme polyhandicapé avait obtenu en appel à Versailles en juin 2016 pres 1.7 M € a la suite de la prise de ce médicament par sa mère lors de sa grossesse. Une condamnation que le même TGI de Nanterre a prononcé le 28 février dernier en faveur d’un homme âgé de 30 ans atteint d’un handicap et à sa famille contre le laboratoire UCB Pharma d’un montant de près de 3 M€. Le tribunal ayant estimé que ce handicap avait été la conséquence de la prise du Distilbène par sa grand-mère pendant sa grossesse.
Des conséquences jusqu’à la troisième générations…
Le diéthylstilbestrol est un diphénol de synthèse aux propriétés œstrogèniques puissantes. Synthétisé au Royaume-Uni en 1938, il fut d'abord commercialisé en tant que médicament dans ce pays sous le nom de Stilbestrol-Borne, puis dans d'autres pays sous le nom de Distilbène ou encore de Stilboestrol. En France il sera commercialisé entre 1948 à 1983 pour éviter les fausses couches. Un médicament à l’origine de conséquences dramatiques sur la santé des bébés exposés in utero. En 30 ans, 200.000 femmes enceintes auraient reçu du D.E.S, et 160.000 enfants seraient nés de ces grossesses.
Un médicament pouvant avoir des conséquences jusqu’à la troisième génération comme l’avais démontrée une étude publié la revue Fertility and Sterility en juin 2011, et qui montre que les petits-enfants des femmes traitées sont 40 à 50 fois plus exposés au risque d'une malformation congénitale de l'urètre.
Des indemnités pour les préjudices et son IMC…
Une étude qu’aura prise certainement en compte le TGI de Nanterre qui a fait le lien entre l'infirmité motrice cérébrale du jeune homme, né prématurément, et l'anomalie utérine de sa mère, elle-même liée à la prise de ce médicament par sa grand-mère et confirmant d’autres décisions contre ce médicament. Le Tribunal qui oblige le laboratoire et son assureur à réparer le préjudice qui ont commencé depuis son enfance, ainsi que le financement d'un accompagnant au quotidien ou encore l'incidence sur sa vie professionnelle.
L’homme et sa famille défendu par Me Martine VERDIER, l’avocate qui défend de nombreuses victimes de ce médicament mais aussi dans d’autres dossier comme le Médiator, s'est réjouie de cette décision, soulignant que la réparation était versée en capital et non sous forme de rente. De son côté le porte parole du laboratoire a lui reconnu que « Cette décision reconnaît le parcours et les souffrances de cette famille. (…) Que ces familles puissent obtenir une juste réparation qui soit conforme avec le droit est pour nous une chose importante », a-t-il ajouté à l’AFP. Le laboratoire qui dispose de huit faire appel dont Jean-Michel JOUBERT à précisé que le laboratoire ne s'était pas prononcé sur un éventuel appel.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Publication : 04/03/2019
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