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« Serial contaminateur » devant la Cour d’assises de Paris pour contamination au VIH

Hicheim Garsallah, a-t-il fait oui ou non courir sciemment un risque en administrant une substance nuisible à sa compagne, lui transmettant le VIH. Telle est la question auquel les jurés de la cour d'assises devront donc répondre, lors d’un procès prévu pour durer quatre jours. Un verdict attendu pour vendredi ou l'accusé risque jusqu'à 15 ans de réclusion.Cour d'Assise de Paris  © REUTERSCour d'Assise de Paris© REUTERS

« Il connaissait les risques, pour moi, c'est un serial contaminateur, je sais qu'il en a eu d'autres avant moi, mais combien ? », A assuré aujourd'hui en marge de l'audience la jeune musulmane voilée préférant conserver l'anonymat. Âgée de 33 ans Caroline*, découvre le 13 juillet 2004 sa séropositivité. En couple depuis neuf mois avec l’accusé, celle-ci découvre alors que son compagnon connaissait sa contamination depuis quatre ans, elle décide alors de mettre fin à cette relation et porte plainte en janvier 2005.

Commence une enquête de plus de trois ans ou la victime affirmera que même lorsqu'elle exigeait de mettre un préservatif cet homme la forçait à avoir des relations non protégées. Pourquoi alors avoir poursuivi la relation que la question que l'on peut véritablement se poser. Malgré tout dans l'ordonnance de mise en accusation on peut notamment lire alors qu’elle lui demande s'il se rendait compte qu'il l'avait contaminée en se sachant déjà atteint par le VIH, il lui avait répondu : « Quoi, et alors ? Moi aussi, on m'a baisé ». Une enquête fait après plusieurs rebondissements et notamment l'arrivée d'un troisième témoignage, provoquera un changement de comportement chez l'accusé. Après avoir nié les faits pendant longtemps, Hicheim Garsallah finira par les reconnaître.

Une attitude jugée immature et irresponsable !

Un accusé actuellement en préventive à Fresnes, qui sera également poursuivi pour un avoir imposé des rapports non protégés à deux autres de ses compagnes, en 2005 puis 2008. La chance aura voulu que celle-ci ne soit pas contaminée. Seule, l'une d'elles s'est constituée partie civile et à témoigné lors de cette première audience en début d'après-midi. La matinée est de cette première audience présidée par Laurence Turbe-Bion, s'est contentée d'interroger l'accusé sur son identité.

Pour Me Pascal Garbarini il espère de son côté que les prochains jours permettront à son client de montrer à quel point il a évolué en prison. « Il a mûri, il est devenu responsable mon client expliquera à son procès qu'il est aujourd'hui pleinement conscient de sa responsabilité morale et pénale ». Selon lui avons indiqué qu'il devrait s'expliquer sur son déni, son refus d'accepter sa maladie et des soins, mais aussi précise Me Pascal Garbarini comment « il se sentait coupable vis-à-vis de lui et vis-à-vis de sa famille, qui n'a appris sa séropositivité que bien plus tard. Désormais il reconnaît qu'il était dans la situation irresponsable ».

Pour Caroline, « il est incapable de ressentir la moindre compassion le moindre regret, je sais qu'il a continué ce comportement irresponsable pendant le temps de l'instruction avant qu'il ne soit mis en préventive ». Une femme qui peine à croire la sincérité du repentir de son ancien compagnon. « À ce moment-là, qu'il avait tout ! Qu'il avoue avoir violé, qu'il nous dise combien de personnes ont été contaminées avant moi ».

De son côté tout en dénonçant « un comportement criminel et dangereux », le conseil des parties civiles, Me Éric Morain, espère que l'accusé prendra effectivement ses responsabilités. Me Éric Morain pour lequel « Elles sont victimes et pourtant elles se sentent profondément coupables d'avoir accordé leur confiance à cet homme. Ces femmes ont toutes été trahies en plus d'être contaminées. Ce procès aux assises représente déjà une victoire pour elles, car les faits sont bel et bien de nature criminelle. Pour se reconstruire, elles attendent de l'accusé qu'il reconnaisse sans équivoque qu'il se savait séropositif et qu'il les a exposées sciemment à des risques très élevés », affirme-t-il.

Une première dans les annales de la justice française ?

Pas exactement, dans le sens ou les tribunaux ont déjà a eu a traité ce genre d'affaires, mais, généralement elles sont jugées en correctionnelle. Ainsi, en janvier 2005, la cour d'appel de Colmar a condamné un homme à six ans de prison ferme pour avoir contaminé deux de ses partenaires par le VIH. En 2007 c’est la Cour d’appel de Fort-de-France qui condamne a 10 de prison ayant contaminé cinq mineures. Puis deux ans plus tard en 2009 la cour d'appel d'Aix-en-Provence, prononce un verdict de à trois ans fermes un homme accusé d'avoir contaminé sa compagne et en 2010, à Rennes, un homme écopait en appel d'une peine de six mois fermes.

Mais ce jugement en cours d’assise et une première ! « Cette qualification criminelle des faits a son importance. Passer par une cour d'assises montre qu'il y a une norme sociale », estime Eric Morain. Avant de conclure, « On sait très bien que, malheureusement, ce genre de faits arrive. C'est un fait de société. Or, un fait de société a besoin d'une véritable audience et une cour d'assises, avec son jury populaire ».

Stéphane Lagoutiére

* Prénom modfié

Souffrant d’un lourd handicap mental, il subi les actes de son bourreau pendant vingt-six ans

Un avocat en salle d'audience -- Archives

 « Je regrette sincèrement d’avoir fait ça. » Sur les joues de ce prévenu âgé de 73 ans, des larmes roulent. De solides corpulences, il fait souvent répéter les questions des magistrats TGI de Bar-le-Duc (Calvados). S’exprimant à la barre avec difficulté et une mémoire qui selon lui fait parfois défaut, ce dernier reconnait les faits reprochés. Ceux d’une d’agression sexuelle imposée à une personne vulnérable entre le 9 septembre 2005 et le 30 novembre 2006 dans un village du Sud meusien.

Des actes qui ont duré en réalité plus de 26 ans, de l’adolescence de la victime, souffrent depuis la naissance d’un lourd handicap mental, à son placement dans une structure spécialisée dès le décès de son père en novembre 2006. Plus d’un quart de siècle où l’homme subira en silence le comportement de son bourreau à l’occasion de promenades, généralement dans les bois environnants. Révélés que tardivement après une discussion avec son médecin avoir croisé fortuitement son agresseur, « un ami de ses parents », sur une fête foraine à Saint-Dizier. Un déclic salutaire pour ce quadragénaire sous tutelle, lui-même condamné en juin 2005 pour des faits d’agressions sexuelles sur des enfants.

Une large prescription

Placé en garde à vue le 6 novembre 2008, le septuagénaire a donc reconnu les attouchements depuis les années quatre-vingt. Même si les poursuites judiciaires ne courent que sur un peu plus d’un an grâce à la loi relative à la prescription. Les masturbations de sa victime, le vieil homme acquiesce, pas très fière. « C’est lui qui le voulait bien. Il ne disait pas non… » « Saviez-vous qu’elle souffrait d’un handicap mental ? », interroge le président. « Il ne m’a jamais repoussé. » « Mais pourquoi un jeune handicapé et non pas une autre femme ? » « Ça aurait pu être n’importe qui. Son père travaillait avec moi à l’usine. On était camarade. Au début, on faisait des promenades et puis c’est venu comme ça… naturellement. »

« C’était de l’amitié… »

Le procureur enfonce le clou : « Pendant tout ce temps, vous avez donc utilisé la victime comme un objet sexuel ? » « C’était de l’amitié. » « Et s’il était resté après la mort de son père, vous auriez continué ? » « Les balades peut-être… Après, je ne sais pas », répond celui qui ne se voit ni pédophile ni homosexuel. Jusqu’alors inconnu de la justice, le prévenu a fait l’objet d’une expertise psychologique qui dépeint un « misérabilisme prononcé dans le discours » et des « traits pervers de caractère. » Le rapport observe également « une vie de couple pauvre et peu épanouissante. » La personnalité de la victime a elle aussi été étudiée. L’expertise note « une immaturité sexuelle » et « une limitation intellectuelle qui ne lui permettait pas d’appeler à l’aide. » « Mon client n’avait pas la capacité de s’opposer à son agresseur, un prédateur dont les agissements ont eu de graves répercussions avec cette condamnation pour des faits d’attouchements sur des enfants », insiste M e Fettler, partie civile, en réclamant un préjudice de 8.000 € au bénéfice de l’Association tutélaire de la Meuse.

Trois ans de prison avec sursis et fichés

La « caricature du pervers » est bien réelle pour le substitut du procureur Zaida Moulay, troublée par « les traits pervers d’un homme qui s’approprie d’un individu » et le fait que la famille du prévenu ne soit pas au courant de ses agissements. Et de réclamer un suivi socio-judiciaire sur deux ans assortis d’une injonction de soins. Mal à l’aise dans cette affaire qui « plonge dans l’émotion dans le cadre de la prescription », M e Voignier, en défense, a estimé qu’il fallait « retrouver raison » et que son client n’était pas « un vautour, mais quelqu’un qui se trouvait dans une situation malheureuse avec une épouse malade qui lui mène la vie dure. »

La contrainte dans ce dossier, l’avocat la juge « floue », insistant sur « la grande culpabilité morale » et « la grande solitude » ressentie par son client. « Dans cette détresse sexuelle, il y a eu une relation qui est née et qui a perduré. Il aurait suffi que la victime le repousse pour que les promenades en restent là. » Après avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné le septuagénaire à trois ans de prison avec sursis et à 6.000 € de dommages et intérêts et son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

Par Nicolas GALMICHE

La FNATH plaide pour action collective des victimes du Mediator

2011.09.26.mdicament des laboratoires servier le mdiatorAlors qu'à partir demain les députés étudieront en 1re lecture le projet du gouvernement sur le médicament. La FNATH* à elle fait savoir dans un document adressé au parlementaire son désir de voir parmi d'autres propositions celle d'une action collective selon elle afin de permettre une indemnisation rapide et directe auprès du responsable.

L'association qui choisit ce moment pour interpeller les parlementaires estimant l'examen du projet de loi sur le médicament donne aux parlementaires la possibilité d'avancer sur cette question, régulièrement annoncée et tout aussi régulièrement enterrée.

À noter que le scandale du Médiator a permis à la fois de mettre en avant l'incapacité des victimes sanitaires face aux grands groupes industriels et leur capacité économique et juridique de retarder les procédures. Une situation dans lequel la victime devant alors subir un véritable parcours du combattant.

Un scandale qui aura aussi mis en lumière, le traitement sans cohérence des drames sanitaires et les nombreuses injustices ou discriminations qu'il entraîne ! Des victimes qui ne peuvent être oubliées « parce que leur pathologie n'est pas due à tel ou tel médicament de l'indemnisation et qu'elles aient à supporter, seules, à leurs frais des années de procédure, d'expertises et de contre-expertises pour espérer obtenir enfin une reconnaissance de responsabilité et une réparation de leur préjudice » précisent le communiqué. Qui affirme que pourtant, comme pour le Médiator, les effets indésirables démontrés et les dommages irrémédiables causés sur leur santé sont le fruit de médicaments ou de dispositifs qui ont été validés par les autorités administratives et financées par la collectivité

Une situation pour lequel les associations comme la Fnath, mais aussi de nombreux professionnels notamment parmi les avocats, estiment qu'il est essentiel que soit adoptée dans le projet de loi ou dans le code l'existence d'une action du groupe. Une solution qui permettrait aux victimes de voir les délais d'indemnisation et de procédure largement réduits. Le risque était aussi de voir apparaître dans ce type de solution la mise la constitution d'un énième fonds d'indemnisation dont le financement, au final, est le plus souvent assuré par les deniers publics.

                 Le passage par l'ONIAM

Force est de constater que la solution mise en place, en 2002, avec la création de l'ONIAM (l'office national d'indemnisation des accidents médicaux). Organisme qui sera chargé de réparer les dommages corporels et pathologiques causés par la prise du Mediator. Aujourd'hui sur plus 2000 dossiers que revendiquent les associations, peu d'entre elles semblent vouloir prendre le formulaire est en ligne sur le site de l'Oniam. Une commission d'experts se réunit actuellement pour examiner les dossiers et établir un lien entre les symptômes et le médicament afin de déterminer d'éventuelles responsabilités et dédommagements. Après examen du dossier, le laboratoire Servier, fabricant de l'antidiabétique souvent prescrit comme coupe-faim, aura trois mois pour proposer une indemnisation. Sans quoi, c'est l'Oniam alimenté par l'État, interviendra et se retournera par la suite contre le laboratoire.

 

Le recours au pénal reste possible, pas au civil

Passer par l'Oniam présente l'avantage de passer par un guichet unique qui gère les demandes de patients. Il interdit en revanche d'entreprendre une action devant le tribunal civil, puisque cette voie ouvre des droits à un dédommagement. Il n'empêche pas cependant le recours au pénal, pour déterminer une responsabilité. 1.500 plaintes sont déjà recensées à Paris dans le cadre de l'enquête pour « tromperie aggravée », « homicides et blessures involontaires », et « escroquerie » au préjudice de la Sécurité sociale. Une procédure qui pourrait durer plusieurs années.

 

 

Stéphane Lagoutiére

 

 



Une justice payante ? La FNATH dénonce un impôt déguisé réduisant le droit à un accès aux droits

2011.06.21 --- Alors que l’Assemblée Nationale vient de voté le projet de loi de finance rectificative, la FNATH a dans un communiqué dénoncé la création d’un nouvel impôt réduisant selon elle l’accès à une justice les malades et invalides qui souhaitent faire valoir leur droit. L’Assemblée nationale ayant adopté un article 20 instituant une contribution de 35 à la charge du justiciable afin de financer les conséquences de la réforme de la garde à vue sur le budget de l'aide juridique. Somme qui sera perçue pour chaque instance introduite en matière civile, commerciale, mais aussi prud'homale, sociale ou rurale devant une juridiction judiciaire, ou par instance introduite devant une juridiction administrative. La FNATH condamne ce nouvel impôt.

Après les franchises médicales ou encore la fiscalisation des accidents du travail, le Gouvernement selon l’association instaure pour tous les justiciables, y compris les personnes malades, invalides et les personnes handicapées, mais aussi pour les victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle et plus largement d’un dommage corporel (sauf infractions pénales), qui tenteront de faire valoir leur droit, un obstacle supplémentaire dans l’exercice d’un droit fondamental, l’accès à la justice.

Dans ce communiqué celle-ci indique que si la situation des plus aisés ne sera en rien modifiée, en revanche, un salarié qui se voit priver de ses indemnités journalières, un invalide de sa pension d’invalidité, une victime du travail à laquelle on refuse une reconnaissance d’accident du travail, un salarié atteint d’un cancer licencié pour inaptitude devront, elles, s’acquitter avant toute chose d’une contribution de 35 euros pour saisir le Tribunal des affaires de la sécurité sociale ou le Conseil des Prud’hommes.

Force et de constaté une fois de plus comme le regret elle-même la FNATH que le gouvernement n’a engagé encore aucune concertation préalable avec les associations de malades ou représentative des personnes handicapées ou encore des victimes. On peut ainsi encore se demandé la réelle utilité d’un conseil national consultatif du handicap. L’association qui précise tel avait été le cas, elle aurait « pu expliquer qu’il ne suffisait pas d’exonérer les personnes qui saisissent le Juge des tutelles, mais que la saisine du Tribunal des affaires de la sécurité sociale ou du Conseil des prud’hommes est, bien souvent, opérée par des justiciables qui ne disposent plus de ressources et qui ne bénéficient pas de l’aide juridictionnelle ».

Une situation qui va ainsi s’imposer aux ménages les plus modestes. La FNATH demande instamment aux parlementaires de renoncer à ce nouvel impôt, et qui fait savoir son attention d’écrire au Gouvernement et aux sénateurs afin que cette injustice supplémentaire ne s’ajoute aux nombreuses déjà existante.

Stéphane Lagoutière

 

Le TGI condamne l’employeur ; le parcours du combattant de la famille n’est pour autant pas fini.

2011.06.07 --- Le TGI de Nanterre vient de condamner l’employeur de Laurent Radenac. Mais, cette décision ne met pas un terme au calvaire de la famille : une procédure en reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur menée par la FNATH doit en effet être examinée après le procès au pénal pour permettre aux proches de la victime d’être indemnisés.

Laurent Radenac, adhérent de la FNATH, avait reçu, en janvier 2007, une porte de 250 kg sur le genou. Cet accident avait entraîné un arrêt de 15 mois, une incapacité de 8 % et des séquelles physiques et morales, qui ont contribué à sa triste fin, morte de froid cet hiver, dans un entrepôt de la région parisienne. L’employeur (Nestlé Waters) a été condamné lundi à payer 20 500 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Nanterre. Des peines d’amende ont également été prononcées contre le directeur général de l’époque. Les juges ont en effet retenu plusieurs fautes, dont le manque d'informations sur le fonctionnement de la porte de l'entrepôt, mais aussi le manque de formation des salariés et le mauvais entretien de cette porte.

Si cette condamnation souligne la responsabilité de l’employeur qui aurait pu éviter que cet accident du travail ne se produise, elle ne met pas pour autant un terme au parcours du combattant de la famille. Comme des milliers des victimes du travail, c’est devant les tribunaux qu’elle doit se battre pour obtenir une indemnisation plus juste pour les conséquences d’un accident qui aurait pu être évité.

La FNATH, qui accompagne cette famille dans son combat pour faire reconnaître la faute inexcusable de l’employeur, rappelle que l’indemnisation automatique dans le cadre des accidents du travail ne concerne que le versement d’indemnités journalières et éventuellement l’attribution d’une rente ou d’un capital. Pour obtenir l’indemnisation des préjudices des ayants droit en cas de décès, une action doit être engagée afin de faire reconnaître la faute inexcusable de l’employeur si celle-ci est la cause de l’accident ou de la maladie. Une telle action peut être intentée si deux conditions sont réunies : l’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié et il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver.

La Rédaction

La Loi sur le dépistage précoce adopté ! Après bien des polémiques et contre l’avis d’association

2011.05.26 --- Après plusieurs mois de discussions et de polémique les députés ont adopté la loi après un débat animé, à 303 voix contre 196 permettant la mise en place du dépistage précoce des troubles de l’audition, et ce dans le cadre de l'examen de la proposition de loi Fourcade portant réforme de l’hôpital (HPST). Ce dernier devrait donc être généralisé à l’ensemble du territoire français. Une satisfaction pour l’auteur de la proposition le député UMP Jean-Pierre et Ewige Antier député UMP de Paris. Un vote encore contesté par l’opposition socialiste et par les associations qui dénonce que ce texte n’ai pas fait l’objet d’une étude au Sénat.

Dans un communiqué de presse, tous deux ont affirmé que ce votre permettrait « Alors que chaque année, un enfant sur mille naît en France avec une déficience auditive, le diagnostic n’est aujourd’hui porté, en moyenne, qu’entre seize et dix-huit mois », explique Jean-Pierre Dupont. « Or plus le constat est tardif, plus les conséquences sont importantes sur toutes les acquisitions, la scolarisation et la socialisation de l’enfant ». Avant de préciser que ce « dépistage précoce permettra de repérer, d’orienter et d’accompagner plutôt les 800 enfants qui naissent chaque année avec des troubles de l’audition. « Il donnera ainsi à ces jeunes enfants et à leurs familles, la possibilité d’être pris en charge dès les premiers mois de la vie ». À l'heure actuelle, les nourrissons sont généralement dépistés vers 16 à 18 mois, quand on attend les premiers mots... qui ne viennent pas. Le projet de loi suggère un repérage de la surdité à la maternité, proposé de façon systématique aux parents (mais non obligatoire), et d’une durée de 4 à cinq minutes.

Malgré le soutien de spécialiste scientifique comme les professeurs Françoise Denoyelle, chirurgien ORL pédiatrique et coordinatrice de l'expérimentation du dépistage des troubles de l'audition à la Cnamts, Bernard Fraysse, chef du service ORL, hôpital Purpan, Toulouse, membre de la HAS, et Thierry Van Den Abbeele, président de l'Association française d'ORL pédiatrique. Celui-ci semble faire polémique.

Manipulations politiques et manque de concertation…

Réclamée de longue date par certains médecins, l’instauration de ce dépistage est un véritable serpent de mer. Dans un premier temps, le texte a été adopté à l’Assemblée nationale le 30 novembre 2010. Puis il a été déposé au Sénat en décembre 2010. En raison de l’encombrement de l’agenda législatif. Edwige Antier, député UMP de Paris et co-auteur de la proposition de loi, a souhaité accélérer la procédure. Elle a déposé un amendement visant à voter le texte dans le cadre d’une proposition de loi modificative portant sur différentes dispositions de la loi HPST. Laquelle rappelons-le, a déjà été adoptée par le Sénat.

Cette procédure, acceptée par la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, attise les critiques de l’opposition et celle de l’Union Nationale des Parents d’Enfants Déficients Auditifs. Ces dernières reprochent aux députés d’avoir «circuité la Chambre haute », et de ne pas avoir mené de concertation avec les associations représentant les personnes sourdes et malentendantes.

« Le sujet du dépistage précoce a fait l’objet depuis février 2010 de longues heures de débats. Notre proposition sur le dépistage précoce de la surdité s’appuie sur des données scientifiques. Nous ne comprenons pas le volet politique de cette affaire, c’est lamentable » réponds le député Jean-Pierre Dupont contre ces accusations. « Des expérimentations ont été faites dans notre pays. Elles ont démontré l’efficacité du dépistage précoce de la surdité. ».

L’affaire ne semble peut-être pas totalement pas terminée puisque l’opposition estime que la saisie du Conseil constitutionnel peut être envisagée.

La Rédaction

Le Sénateur inquiet du projet de révision des modalités d'attribution de l'Allocation Adulte Handicapé

2011.05.25 --- Alors que gouvernement poursuit actuellement le pour projet de revoir les modalités d'attribution de l'Allocation Adulte Handicapé (AAH) pour lequel association et syndicat ont fortement critiqué l’objectif. Le Sénateur socialiste, Marcel Rainaud, a confié dans un communiqué son inquiétude et notamment « le rejet de cette énième maîtrise comptable des aides sociales et de la politique menée en (dé)faveur des personnes en difficulté ». Informant ainsi sa décision de saisir le Ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale par voie de question écrite, exigeant des précisions sur les intentions ministérielles des politiques sociales et le renoncement à ce projet de décret.

Le Sénateur, qui déclare être « inquiet sur l'enchaînement des mesures sévères d'économies budgétaires envers les personnes handicapées. En effet, elles ont déjà été soumises à des restrictions, notamment dans l'accès à la santé et aux soins, avec les franchises médicales, les déremboursements de médicaments, ou la hausse du forfait journalier hospitalier ».

Rappelons que l'AAH est obtenue par les personnes handicapées dont le taux d'incapacité est inférieur à 80 %, mais supérieur à 50 % dès lors que la Maison Départementale des Personnes Handicapées reconnaissait une « restriction durable et substantielle dans l'accès à l'emploi ». L'AAH si insuffisante soit- elle est bien souvent le seul et l’unique source de revenus.

Ce projet de décret a pour volonté de trier les personnes bénéficiaires de l'AAH et celles qui n'auront plus que le RSA. S'il y avait une augmentation de l'AAH, elle se ferait sur les économies réalisées par le volume des bénéficiaires renvoyé vers le RSA sans jamais répondre au chômage très élevé chez les travailleurs handicapés et la difficulté de leur accès aux formations. Force est de constater que c'est une nouvelle fois « déshabiller Jacques pour habiller Paul ».

« À cela vient s'ajouter la fin de l'exonération des cotisations patronales pour l'aide à domicile au bénéfice des particuliers, quid alors des parents d'enfants handicapés qui salarient une aide, quid alors des personnes handicapées ou âgées dépendantes qui emploient une aide ménagère ? Sur la forme, et je m'adresse là tout particulièrement à la MDPH, l'attribution de l'AAH ne se fera plus de manière collégiale comme c'était le cas depuis la loi de 2005 (décision prise entre les autorités de l'État, et les associations), la décision de l'octroi de l'A.A.H sera faite sans l'avis des représentants des personnes handicapées ».

Pour toutes ces raisons, j'ai demandé par voie de question écrite, des précisions sur les intentions ministérielles des politiques sociales et le renoncement à ce projet de décret.

Stéphane Lagoutière