l’ADAPT « De la lutte pour la reconnaissance à l’égalité des chances ».
De la lutte pour la reconnaissance à l'égalité des chances, tel sera le slogan le 8 juin 1929, quand une vingtaine de personnes handicapées se réunissaient à Paris autour de Suzanne Fouché pour créer L'ADAPT avec Robert BURON à ses côtés et que le handicap n'empêcha nullement d'être le ministre plénipotentiaire des accords d'Évian quelques décennies plus tard. Une femme qui savait ce que le mot handicap avait comme conséquence frappée par la maladie dans sa jeunesse ! Le but déclaré de cette nouvelle association : de faire retrouver à la personne handicapée sa dignité par une réinsertion dans la société active et professionnelle.
Cette vision quasi révolutionnaire de la personne handicapée, de ses possibilités, mais aussi de ses droits, en tout cas iconoclaste et dérangeant au sortir de la Grande Guerre, plaçait déjà la toute jeune L'ADAPT à la pointe de la réflexion.
Les personnes handicapées au bancs de la société
Quelle est la situation qui prévaut en 1929 ? La vie des personnes handicapées est marquée par le désœuvrement. Les établissements où elles sont reléguées offrent souvent la vision de somme de solitude individuelle. Pourtant, dès avant les années 1920, la valeur du moral des malades, blessés ou accidentés sont déjà reconnues comme atout thérapeutique. Suzanne Fouché et ses amis, issues pour une part du sanatorium de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), ne bénéficient pas des avancées de la société française vis-à-vis du handicap successif à la Première Guerre mondiale. Si les mutilés de guerre se voient offrir des possibilités de recouvrer une vie, la plus normale, il en va tout autrement pour les infirmes civils, pour reprendre les termes de l'époque.
Le vrai départ de L'ADAPT tiendra à la diffusion clandestine d'un questionnaire prémices des sondages actuels, à laquelle répondent 800 personnes handicapées de différents sanatoriums français sur leur situation. Souhaitant trancher avec la vie de reclus qu'il leur est imposé, les initiateurs de ce qui va devenir, l'ADAPT propose une longue liste d'activités qui pourraient être tout à fait accessibles aux personnes handicapées. Des efforts qui avaient que pour seules conditions soient réellement engagés.
Une période riche en réflexions
La guerre de 1914/1918 a servi de révélateur de l'existence des personnes handicapées. Les années 1920 sont animées de débats, de recherches, de colloques autour des questions qui les touches. Dès 1926, Suzanne Fouché réclame l'indépendance financière des personnes handicapées. Au Congrès international du service social du 6 juillet de la même année à Paris, elle déclare : « Il faut adapter le diminué physique au travail et en même temps adapter le travail au diminué physique. ». Les bases de la Ligue pour l'adaptation du diminué physique au travail sont jetées. Sa première mission : sensibiliser les pouvoirs publics. Et elle le fait, appuyée dans son action par de grands intellectuels du début du XXe siècle comme Paul Claudel, François Mauriac...
Les premiers établissements
Les grandes avancées en matière de solidarité en direction des personnes handicapées n'interviendront pas avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans une société où le handicap est mal toléré. L'ADAPT initie une démarche nouvelle en ouvrant les premiers ateliers occupationnels à Paris, Nogent-sur-Marne et Metz entre 1937 et 1938. Établissement ancêtre de ceux aujourd'hui en fonction donnent la possibilité à celles et ceux qui y sont accueillis de s'initier à des professions telles que la menuiserie, la cordonnerie, la reliure d'ouvrages... Des personnes handicapées y travaillant sont payées Comme leurs confrères valides, propose une qualité de production qui leur est aussi comparable. Objectif pour l'association, mettre en œuvre une rupture avec « la vie d'oisiveté » qui prévaut, contre celle de la notion d'apprentissage qui revêt une très grande importance aux yeux de l'ADAPT. Alors que la France voit « les canons » envahir l'Europe, l'association compte sept établissements à travers le pays.
Le passage à une autre conception de la solidarité entre : Emplois et celle de l'avenir
L'après-guerre en 1945 marque un tournant très important de notre société sur les devoirs qu'elle a envers ses citoyens en proie à des difficultés liées à leur handicap. Il s'agira pour l'association d'une troisième étape dans le développement, par la création des établissements de formation professionnelle puis des centres de médecine physique. À partir de 1948 se greffant aux centres de postcure, l'association multiplie les créations de centres de formation : Sarcelles en 1948, Peyrieu en 1951, Évian puis Serquigny en 1958, enfin Auxerre/Pontigny (1968), Le Mans/Saint-Saturnin (1982), Troyes (1985).
Des responsables pour lequel parallèlement, la réflexion se nourrit autour de la problématique du retour à la vie et de réinsertion des victimes de maladies ou d'accidents pour lesquelles les structures qui font suite à l'hospitalisation se font rares, voire inexistantes. L'association appuyée par de grands noms de la médecine et par les grands hôpitaux parisiens met en œuvre la rééducation fonctionnelle. L'objectif sera d'informé sur les séquelles de la maladie ou des blessures, afin d'éviter l'aggravation de certaines situations. Le premier centre de ce type est créé en 1951 à Saint-Cloud. À côté des handicaps physiques, l'ADAPT prend vite la mesure des besoins des personnes Cérébro-Lésées (définition). En 1969, concentrés sur ces cas en émergence le centre de Bordeaux/Cénac (ci-dessous), démarre son activité.
Soucieux de l'avenir des enfants et sur leurs besoins particuliers, c'est au milieu des années 1950 que les premiers centres dédiés aux enfants apparaissent avec pour commencer celui de Brest. Ce premier établissement sera destiné à la rééducation fonctionnelle pour enfants. Très vite suivi par l'ouverture de Cambrai en 1958 et de Bayeux et 1962. L'objectif qui fut assigné à ces nouvelles structures est de procurer aux enfants accueillis les conditions optimales pour mener de front leur rééducation fonctionnelle et une scolarité qui leur permettra de se former à un métier en accord avec leurs possibilités.
Ne pas laisser les plus démunis au bord du chemin.
Malgré un objectif d'insertion en milieu ordinaire qui reste une priorité, force est de constater que pour certaines ses possibilités ne laissent que très peu de chance pour certains d'entre eux. L'association créée dans les années 1950, les premiers ateliers protégés et CAT apparaissent. Objectif ne laisser aucun d'entre eux sur le bord du chemin. Les paraplégiques sont les premiers à y être accueillis, malgré les doutes du corps médical. Une époque où il vrai que le taux d'espérance de vie et pour beaucoup d'entre eux est très réduit dues aux complications de leur paralysie. Toutefois l'acharnement et la volonté des dirigeants et des familles de l'association auront raison des statistiques. Alors que les spécialistes prédisent beaucoup de décès à court terme, les personnes accueillies voient leurs possibilités de travail prouvées par l'action de L'ADAPT, ils démontrent qu'une vie autonome est possible malgré le handicap.
La philosophie voulait en quelques mots : promouvoir l'égalité des chances.
Les quinze dernières années ont introduit une nouvelle étape dans la vie de l'association provoquée par le décès de sa fondatrice en 1989. Une nouvelle équipe s'installe apportant des idées et des orientations nouvelles avec la volonté de préserver l'héritage de sa fondatrice. L'une des premières initiatives sera la création de la semaine pour l'emploi en 1997, résultant d'un constat que malgré l'instauration de l'obligation d'emploi en 1987, la situation n'évolue guère. À qui la faute ? Aux entreprises, aux pouvoirs publics, à chacun d'entre nous ? Pour L'ADAPT, cette situation est la conséquence des attitudes de chacun, de cette frilosité vis-à-vis de la différence que l'on retrouve pour d'autres publics pour lesquels trouver une place sur le marché de l'emploi n'est pas simple.
L'essence même de la Semaine pour l'emploi est de faire progresser la réflexion collective sur les compétences des personnes handicapées. Autre grand projet de l'association, les États généraux de 2003 prolongent cette lutte pour la reconnaissance d'une citoyenneté pleine et entière des personnes handicapées. Le projet associatif publié à cette occasion est tout empreint de ce nouveau champ d'action pour L'ADAPT. Mais est-il si nouveau que cela ? N'était-ce pas déjà le but poursuivi par Suzanne Fouché, en d'autres termes, au tournant des années 1930 ?
L'ADAPT, association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique financée par l'État, les collectivités publiques et par les dons. Présente dans toute la France à travers plus de 100 établissements, l'association accueille chaque année près de 12 500 personnes handicapées, touchées par le handicap à leur naissance ou suite à un accident de la vie.
Elle organise chaque troisième semaine de novembre la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées et dispense à travers les bénévoles de son réseau des Réussites un accompagnement à des personnes handicapées qui souhaitent être suivies dans leur recherche d'emploi. Également, le réseau et ses bénévoles proposent un système de parrainage. En 2007, le réseau des réussites a vu 200 parrainages à son actif sur 300 handicapés qui se sont présentés. Le réseau est organisé en 23 comités sur toute la France. La mission qu'elle conduit depuis plus de 80 ans : accompagner la personne handicapée dans son combat ordinaire, celui de sa vie quotidienne, pour qu'elle puisse « Vivre avec et comme les autres ».
Des actions partout en France et en Île-de-France
La région Île-de-France compte huit départements. Parmi ses priorités, la région veut donner un grand coup d'accélérateur au secteur de l'emploi. En 2009, la région a voté un budget de 4,67 milliards d'euros pour l'année 2010. Le budget global a augmenté de 2,9 M € pour 100 M€ vis-à-vis de l'année précédente. À note en Île-de-France, une cinquantaine d'actions dédiées à la 14e semaine emploi et handicap. (Des conférences, des forums et particulièrement un Grand Forum Emploi soutenu par la région, des jobdatings).
Une semaine qui aura inauguré à Paris et organisé par la section de l'association du Valdoise au lieu culturel le 104, en présence de Madame Lagarde, ministre de l'emploi, de l'économie et de l'industrie. Durant la première matinée, le président de l'Adapt a fixé les 4 grandes priorités pour cette semaine et l'année 2011. Raisonner en termes de métier avant de parler emploi. Adapter les Outils de formation ou de l'alternance.
Le management et le handicap. Travailler pour et avec les générations futures.
Des priorités, qui sont disponibles sur le site prioriteshandicap.com sur le mode classique des salons de recrutement, 140 entreprises qui embauchent ont rencontré les demandeurs d'emploi en situation de handicap à la Halle Carpentier dans le 13e arrondissement de la capitale ce 17 novembre. Elles ont présenté aux visiteurs leurs activités et les offres d'emploi. Commerce, construction, formation, haute technologie, informatique, tourisme... de nombreux secteurs ont été ainsi représentés avec de nombreuses offres d'emploi proposées de tous niveaux (du Certificat d'aptitude professionnelle au Bac 5). Par ailleurs, les candidats sur place ont pu assister à un atelier emploi. Les demandeurs d'emploi ont reçu des conseils pour rédiger leur curriculum vite et leur lettre de motivation.
Qui s'agisse des Hauts-de-Seine, ou le 1er décembre prochain, un nouveau centre de soins verra le jour à Châtillon. Ce sera un bâtiment de 8500 lits. Il s'articulera autour de deux orientations médicales (la neurologie et l'orthopédie). Celui-ci a vu l'organisation d'une journée vidéo jobdating consistante aux candidats de créer leurs Vidéoblogs. La Seine-Saint-Denis, aura-t-elle vu l'organisation de trois événements majeurs avec : Agefiph, 1 jour, 1 métier en actions du 15 au 19, un atelier sur le maintien dans un emploi ou encore le 18 novembre, une grande journée Handicap Intercommunalité (Aulnay-sous-Bois, Blanc-Mesnil).
Dans le Val-de-Marne, ce sont cinq événements qui avaient été mise en place, mais les plus pertinents sont, celui qui s'est déroulé avec A D P sur la zone aéroportuaire le 18 novembre à retenir l'organisation d'un forum emploi handicap qui sera organisé le 25 novembre à Choisy-le-Roi un forum emploi handicap. Sans oublier la participer du Valdoise, des Yvelines avec l'un des plus pertinents qui aura du 18 au 30 novembre à Conflant sainte Honorine ou encore ceux L'Essonne avec trois dont notamment le forum emploi et handicap sur la zone aéroportuaire d'Orly. Également, un handicafé spécial, fonction publique. En résumé de nombreuses animations, reste à savoir quel sera le bilan de tout cela !
En conclusion...
Une 14e semaine pour l'emploi des personnes handicapées a été ponctuée de grands nombres d'évènements sur le territoire national. Elle reste et s'inscrit comme un rendez-vous incontournable dans le calendrier social. Bien entendu les mentalités changent, les deux mondes par cette incitative se rencontre, essayent de se comprendre. Toutefois, la route est encore longue pour insérer les candidats en situation de handicap dans des circuits professionnels traditionnels.
Journaliste permanent F.H.I Ile de France-Paris
Sidney GRIMA
Publication : 21/11/2010
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