L’APF inaugure à UCKANGE en Moselle, une aire de jeux universelle pour enfants handicapés
Alors que le combat pour l'accessibilité continue au lendemain d'une mobilisation nationale le 27 mai dernier et du vote très contesté du projet de loi de l'ordonnance du 26 septembre 2014 au Sénat, l'AFP a inauguré aujourd'hui UCKANGE en Moselle dans un institut dans un jardin partagé avec une école maternelle et une école primaire. Une « aire de jeux universelle » accessible également pour les enfants valides, jugés comme pilote par l'association, qui espère que ce site fasse des émules tant sa conception que de sa réalisation.
Équipé d'un manège, une double balançoire conçue pour accueillir des fauteuils roulants pesant jusqu'à 250 kg... Son fauteuil solidement amarré au manège avec des accroches métalliques et des sangles, Marie-Lisa, une enfant polyhandicapée de 13 ans, tournoie gaiement sous l'oeil de sa mère, Isabelle.
Une mère heureuse, regardez « Elle sourit, elle a le visage détendu », souligne Isabelle. « Pour des enfants ordinaires faire un tour de manège, c'est anodin, mais pour un enfant handicapé c'est exceptionnel », souligne-t-elle.
Une stimulation sensorielle indispensable pour la psychomotricité d'un enfant en fauteuil notamment. « S'il ne peut pas percevoir des vibrations, de la giration et du balancement, l'enfant n'exerce pas ses équilibres », rappelle Odile CHAUVIN, ergothérapeute fraîchement retraitée à l'origine du projet de l'aire de jeu universelle d'Uckange
Un projet d'avant-garde...et près de dix ans d'attente !
Avec des aires de jeux existantes qui ne remplisse pas les exigences de sécurités et d'accessibilité, est né du désir de l'IME qui a accueil 18 enfants handicapés de 3 à 14 ans, permettre a ces enfants d'accéder a ces plaisirs, l'institut a alors décidé de créer ses propres prototypes. De par son cahier des charges très spécifique et son coût de près 180.000 €, financés aux 3/4 par l'Agence régionale de santé (ARS), le Comité national de coordination de l'action en faveur des personnes handicapées (CCAH) et la ville d'Uckange, et pour lequel « le projet a mis quasiment dix ans pour aboutir », souligne Odile CHAUVIN.
« Souvent les aires de jeu sont accessibles aux handicapés, mais pas les équipements en eux-mêmes », explique Michel ESCOMS, de la société ME Développement, spécialisé dans la conception et la fabrication d'espaces ludiques et sensoriels et maître d'oeuvre du projet. Un projet pour lequel il aura fallu tenir compte de « l'ergonomie des différents fauteuils et veiller à offrir une sécurité et une pérennité maximum », selon M. ESCOMS.
Un projet dont le coût pourrait diminuer comme le précise Alexandre WILLEM, « il serait possible d'en réaliser en série, maintenant que les problèmes de conception ont été réglés, tout en s'adaptant aux besoins particuliers », du bureau d'études de la métallerie Willem, une PME familiale du Bas-Rhin ayant participé au projet.
Mais qui a aussi pour objectif de servir de site de « support d'expérimentation pour des réalisations ultérieures » dans d'autres établissements, selon Mme Chauvin, et pourquoi pas également pour les collectivités qui voudrais réaliser des aires de jeux accessible et ouvert a tous.
La Rédaction/ avec l'AFP
Publication : 05/06/2015
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