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Toulouse commémore le quatorzième anniversaire de l’accident d’AZF….

Ceremonie AZF_du_21_septembre_2015Le 21, septembre 2001, a 10 h 17, une explosion retentit sur le site de la Grande Paroisse à Toulouse, provoquant la mort de 31 personnes, dont 22 salariés, 2500 blessés, dont 782 hospitalisations et de considérables dégâts matériels dans la ville. Des victimes a jamais marqué, parfois handicapés physiquement ou psychologiquement. Une journée que les Toulousains refusent d'oublier dans l'attente d'un second procès, auquel ont assisté les elus et associations de victime.Une cérémonie qui aura commencé ce matin a 10 h 17 par le retentissement de la sirène, et la lecture du nom des 31 victimes, puis par le Dépot de Gerbe.

Un cérémonie qui aura été suivit par le dépot des gerbes commencé par les associations puis du Maire de Toulouse, Jean-Luc MOUDENC, de Martin MALVY, président du conseil régional Midi-Pyrénnées et de Georges MERIC, président du Conseil départemental de Haute-Garonne, et du Préfet de région Pascal MAILHOS.

Un seul dépôt de gerbe semble toujours accepté, tant du coté des associations que de la tête de liste des écologistes, Gerard ONEST (EELV) pour qui « cette gerbe des dirigeants de l'entreprise Total me donne la gerbe non vraiment je n'arrive toujours pas a m'y faire ». Une cérémonie qui se terminera par une minute de silence.

Une journée qui avait commencé a 9 h 30 avec une cérémonie animée par les anciens salariés qui ont rendu hommage a leurs 22 camarades morts lors de l'explosion devant la stèle qu'ils ont fait ériger il y a quelques années.

Interrogée par France Handicap Info, Jean-Luc MOUDENC, interrogée par France Handicap Info, Jean-Luc MOUDENC, a tenu a souligné que « Toulouse n'oubliera, l'essentielle aujourd'hui et d'être rassemblée dans le recueillement, dans le souvenir, car Toulouse évidement n'oublie pas et n'oubliera pas (...) et puis effectivement il y a le procès qui est effectivement un deuxième deuil, connaîtront-nous un jour la vérité je l'espère ».

Association de victime : Entre colères persiste et division...

D'après un communiqué de l'association des familles endeuillée AZF Toulouse, la cour d'appel de Paris annonce un procès pour janvier 2017 dans la capitale française. Un troisième procès provoqué par l'annulation le 13 janvier 2015 de l'arrêt de la cour d'appel de Toulouse de 2012. Des associations protestent rigoureusement contre la décision de délocaliser le procès à Paris qui, selon elles, empêchera les victimes et leurs familles d'assister régulièrement au procès en raison des frais occasionnés pour une longue audience se déroulant aussi loin de leurs domiciles.

Comme nous l'explique l'avocate de l'association Stella BISSEUIL, que nous avons interrogée ce matin sur le site de l'AZF après la cérémonie. Des associations qui pourtant restent très divisées tant sur la forme que Ceremonie AZF 2015 Stele des salaries de l_entreprise Totalsur la forme. Certaines associations comme Mémoire et Solidarité se réjouissent elles de cette délocalisation estimant que le procès à Paris entraînera moins de pression

Une décision que n'accepte par l'association des sinistrés du 21 septembre dont leur avocat Me Thierry CARRERE estime lui qu'« Après la catastrophe industrielle, nous sommes confrontés à une catastrophe judiciaire. Les victimes subissent les errements de certains et nous réfléchissons à déposer une plainte auprès du conseil supérieur de la magistrature ».

L'explosion vue par des comédiens toulousains...

« Il faut que le passé change pour que l'avenir puisse advenir », lance un comédien en costume noir, debout dans la nuit. Quatorze ans après l'explosion de l'usine AZF, une troupe investit le site de la catastrophe à Toulouse, avec l'espoir de lui « redonner vie » autrement.

Pour deux semaines, entre chien et loup, les spectateurs sont accueillis à l'entrée du site par une poignée d'acteurs, qui leur proposent un voyage vers un pays aseptisé et vierge de toute mémoire, l'« Hyperland ». Le sujet du spectacle, qui se joue jusqu'au 26 septembre, « c'est à la fois la mémoire collective, parce que ce lieu appelle la mémoire collective. Mais c'est aussi la mémoire individuelle », indique l'une des comédiennes, Louise TARDIF.

« Un spectacle qui laisse lui la porte ouverte a l'interprétation »

Inspirés par cette « lande perdue au milieu de la ville », les dix acteurs ont « cambriolé » différents auteurs de théâtre contemporains comme Jean-Yves PICQ et Patrick KERMANN, raconte Pascal Papini, directeur du Conservatoire de théâtre, qui a accompagné la troupe.

Âgés de 25 à 31 ans, ils ont suivi ensemble la formation « Classe Labo », organisée par le conservatoire et la structure de formation continue « Chantiers Nomades ». À l'issue de ce cursus, ils ont créé une première fois la pièce à l'automne 2014.

« Surtout on ne voulait pas faire un spectacle sur AZF », prévient l'un des comédiens, Quentin QUIGNON. « On savait qu'on avait affaire à un lieu sensible pour plein de raisons », dit-il, précisant que l'équipe a commencé par rencontrer les associations de victimes, installées sur les lieux. « On ne voulait pas rentrer dans tout ce qui était politique autour du lieu », mais « le prendre naïvement pour ce qu'il est, un site d'une catastrophe », affirme-t-il.

Le texte, parfois drôle, laisse ainsi « des portes ouvertes » à l'interprétation des spectateurs. Comme cette tirade de l'une des « guides » aux gants blancs d'« Hyperland »: « D'abord, la poussière est montée de la plaine, légère. Puis, nuage épais, brouillard entourant la ville. Et vers midi, lentement, elle est retombée, en fines particules diaphanes. Et le soir, ils étaient là, errant dans la lande, parmi les débris de ce qui fut ».

Mais la pièce évoque aussi le transhumanisme, un courant de pensée défendant l'idée selon laquelle l'homme peut être amélioré à l'aide de technologies. « Dépêchez-vous de crier, bientôt on pourra plus. On fabriquera des bébés qui n'auront plus de cordes vocales », lance notamment l'un des personnages à perruque blanche.

Le but est de « ramener la vie, faire un acte artistique sur ce lieu, pour le marquer autrement. Y faire autre chose, pour lui donner une autre image, une autre couleur, un autre souvenir », conclut M. QUIGNON.

Stéphane LAGOUTIÉRE

Catégorie : SOCIÉTÉ & FAITS-DIVERS
Publication : 21 September 2015

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