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La société toujours aussi indifférente face aux personnes handicapées mentales, les associations inquiètes

six-rue-pestalozzi-paris-5eLa solitude, l'ignorance et l'exclusion son de jour des armes redoutables. Des situations parfois exprimées des décès, homicides ou suicides...Autant de situation qui sont pourtant plus acceptable dans une société comme la nôtre. Pourtant le cas de cet homme handicapé mental de 49 ans se serait laissé mourir dans les vêtements de sa mère après le décès de celle-ci en 2011. Un homme retrouvé momifié selon les premiers éléments dans son appartement parisien avec à proximité de son corps le certificat de décès de sa mère avec qui il vivait. Si la piste criminelle semble écartée, une autopsie sera réalisée aujourd'hui pour déterminer la cause de la mort.

Dans l'indifférence générale

Une histoire qui débute le 28 août dernier en fine soirée, alertée par une odeur de plus en plus pestilentielle et entêtante provenant d'un appartement situé 6 rue Pestalozzi. L'un des résidents de l'immeuble, un homme a la retraite s'empresse de prévenir la police. Arrivée sur les lieux, la brigade locale découvre un corps momifié dans le logement voisin. Le décès semble remonter à plusieurs mois.

Des policiers qui penserons dans les premiers a cadavres de femmes, car même plus que décomposés, les vêtements portés sont féminins. Aucune effraction n'apparente, l'appartement est rangé. Les pompiers, appelés en renfort, ne constatent pas de traces de coups ni de blessures. L'affaire semble se diriger vers une affaire tristement banale.

C'est alors que les policiers et pompiers découvrent alors, près du corps de la victime, un document officiel qui va balayer leurs certitudes. Un certificat de décès au nom de l'occupante des lieux et daté du 7 novembre 2011 !. Après une rapide enquête de voisinage et retrouvent la propriétaire du logement. Celle-ci confirme que sa locataire, une dame âgée très discrète, est bien décédée. Mais elle les informe également que la retraitée ne vivait pas seule. Son fils de 49 ans, handicapé mental, occupait l'appartement. L'homme était connu des services sociaux, et semblait avoir disparu.

Des hommes et des femmes, « livré à eux même »

Une histoire dont la fin met en avant une situation, dont le devenir risque de se multiplier si rien n'est fait afin de répondre au nombre de plus en plus important de personnes handicapées mentales vieillissantes vivent au domicile de leurs parents, eux-mêmes âgés faute de solution d'accueil et d'accompagnement adaptée. Une situation fréquente et parfois dramatique ou l'actualité a mis en avant des parents âgés désespérés qui tuent leur « enfant » handicapé, des suicides, et des morts abjectes et cela souvent l'isolement et l'indifférence la plus totale.

« C'est une histoire sordide, qui malheureusement n'est pas un cas isolé. Elle est même emblématique. Nous alertons les pouvoirs publics depuis des années sur l'avancée en âge des personnes handicapées mentales et le manque de solution. Après l'ESAT, elles retournent chez leurs parents qui ne sont plus en âge de s'occuper d'elles. Et lorsqu'ils disparaissent, elles sont livrées à elles-mêmes. Notre société est coupable ! », a déclaré Christel Prado, présidente de L'UNAPEI.

Une réponse politique et à long terme

Si le gouvernement précédent avait promis de s'occuper de cette question, et avait commencé à débattre sur la prise en charge du cinquième risque dans lequel se sujet devait avoir sa place, celui-ci a repoussé les débats a plus tard pour cause de crise économique. Reste a savoir comment le gouvernement compte prendre en compte une demande de plus en plus urgente face a l'évolution de l'espérance de vie des personnes handicapées mentales connaît une croissance équivalente à celle des personnes dites « valides ».

Si une personne trisomique ne pouvait espérer vivre plus de 30 ans dans les années 70, aujourd'hui elle peut atteindre plus de 60 ans. Cette longévité concerne toutes les personnes handicapées mentales, quelles que soient la nature et la gravité du handicap. Elle a été acquise grâce aux progrès de la médecine, mais aussi grâce aux formes d'accompagnement spécialisé et de prévention développées par les associations.

Face à cette nouvelle donne, l'accueil et l'accompagnement pour les personnes handicapées mentales vieillissantes doivent être adaptés. Aujourd'hui encore ce n'est pas le cas. L'angoisse des parents, des frères, des sœurs, des personnes elles-mêmes sont criants. Les parents s'inquiètent du devenir de leurs « enfants » lorsqu'ils ne seront plus en mesure de les aider. Les frères, les sœurs s'interrogent sur leurs responsabilités lorsque leurs parents disparaitront.

« Après mes parents, qui s'occupera de moi et qui prendra soin de moi ? » une étude réalisée en 2008, par l'UNAPEI celle-ci recensait dans son réseau à 30 000 personnes handicapées mentales vieillissantes dans l'impasse et demandait un plan de création de places ou d'adaptation de places existantes. Quatre ans après, aucune réponse n'est apportée et les drames se succèdent. Les associations dont l'UNAPEI demande aux pouvoirs publics : gouvernement et conseils généraux, un programme de création ou d'adaptation de 30 000 places pour mettre fin à ces situations dramatiques.

La Rédaction

Catégorie : SOCIÉTÉ & FAITS-DIVERS
Publication : 03/09/2012

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