Réforme de l’OETH Anne BALTAZAR prend acte, mais reste prudente après les annonces de Muriel PÉNICAUD
A la suite de la présentation du bilan de la première partie des concertations effectuée par la Ministre du Travail Muriel PÉNICAUD, Ministre du Travail et de Sophie CLUZEL, secrétaire d’État aux personnes handicapées concernant la réforme de l’OETH. l’AGEFIPH et sa présidente ont annoncé dans un communiqué prendre acte de l’ambition portée par le gouvernement et notamment celle de favoriser l’emploi direct pour ouvrir davantage l’entreprise aux personnes handicapées. Une déclaration pour laquelle l’AGEFIPH exprime néanmoins des regrets et se montre prudente pour la suite.
Aujourd’hui, selon les chiffres donnés par le fond près d’un million de personnes handicapées a un emploi sur les 2.7 pouvant exercer une activité, plus de 20 000 maintiens dans l’emploi sont accompagnés chaque année, près de 140 000 aides aux personnes, aux entreprises ou actions de formation sont financées. Un chômage qui atteint néanmoins des records après un bond de 27 % sur l’ensemble du quinquennat de François HOLLANDE, les chiffres varient en 21% et 23 %. Sachant que chaque année plus 100 000 personnes arrivent sur le marché du travail.
AGEFIPH : Des avancées, oui mais !
La présidente de l’AGEFIPH Anne BALTAZAR qui lors de 30e anniversaire ce fond, le 3 octobre 2017, avait déclaré « se voulait être force de proposition ». Des réformes présentées qui vont partiellement dans celle voulue par le plan stratégique mise en place. Des réformes qui porte pour certaines d’entre elles sur des mesures importantes comme celle favorisant « le recours à l’emploi direct, renforcent l’accès de l’apprentissage pour les personnes en situation de handicap ». Mais aussi prévoient, la rénovation progressive des accords agréés et d’actualiser la liste des Emplois exigeant des conditions d'aptitude particulières (ECAP).
Concernant la « simplification des démarches des employeurs » introduite dans cette présentation par les ministres. Anne BALTAZAR, qui a exprimé sa prudence, estimant que les déclarations d’emploi de handicapés par les employeurs seront intégrées à la déclaration sociale nominative (DSN) à partir de 2019. « Nous sommes méfiants sur une éventuelle perte de droits », ajoute Anne Baltazar. Le gouvernement souhaite ainsi supprimer les minorations liées à l’embauche de personnes lourdement handicapées.
Des mesures dont les syndicats regrettent que leurs portées soient réduites par la non-évolution du taux légale souhaité à moins une mesure par FO auquel appartient l'actuelle présidente. Un syndicat FO qui avait demandé l’évolution de son taux a 6.6 % d’autres comme la CFE CGE exigeant 9 % imposables a toutes les entreprises et dès le premier salarié. Des syndicats qui « déplorent le manque d’ambition récurrent et les échecs des politiques d’emplois des personnes handicapées depuis des décennies ».
Engager la transition…
Le fond qui rappelle néanmoins que l’organisme est « mobilisé pour accompagner toutes les entreprises, sous accord agréé ou non dans l’appropriation de la réforme et engager la transition ». L’AGEFIPH qui propose des partenariats aux branches, aux organisations, fédérations professionnelles et aux acteurs de l’emploi et de la formation pour développer des dispositifs adaptés aux enjeux d’un secteur ou d’un territoire, tant au niveau régional que national. « Les aides financières, qui viennent d’être rénovées, pourront aussi être pleinement sollicitées » souligne le communiqué.
L’AGEFIPH qui souligne quel elle c’est elle-même engagée dans une démarche ambitieuse de transformation digitale afin de simplifier l’information et les démarches des personnes et des entreprises. Avec l’objectif selon elle de « faire converger, tant au niveau national que régional, les acteurs de l’entreprise, de l’emploi, de la formation et du handicap pour renforcer l’inclusion professionnelle des personnes handicapées dans l’ensemble des dispositifs de formation professionnelle, d’accès et de retour vers l’emploi ». En 2017, l'AGEFIPH aura ainsi soutenu 218 848 interventions, soit 2% de plus qu’en 2016.
Stéphane LAGOUTÉRE
Source : AGEFIPH
Publication : 06/06/2018