28e édition des Semaines d’information sur la santé mentale aborde le travail : Suicide, Dépression et Burn-Out...
Le travail reste un moteur de l’inclusion sociale et d’une indépendance économique contrairement à certains qui voudraient nous faire croire que cette valeur n’a rien d’essentiel. Un sujet d’importance, en abordant du 10 au 24 mars pendant deux semaines à la fois celle de l’inclusion du handicap psychique, mais celle Suicide, Dépression et Burn-Out...comme vient de le faire la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale dans un rapport titre explicite : « L’épuisement professionnel ou burn-out, une réalité en manque de reconnaissance ». Toulouse, en pleines expansions, a choisi de se mobiliser en proposant près d’une 25 manifestation.
Les associations estiment à environ 750.000 en France le nombre de malades, affectés dans leurs relations ou leur comportement au travail. En tout, un tiers environ des Français vont être confrontés, directement ou dans leur entourage, à ce handicap. Un sujet qui constitue « un enjeu de santé majeur : 1 personne sur 5 sera un jour atteinte d’une maladie psychique un enjeu majeur de santé publique » selon Michel LAFORCADE, Directeur de l’ARS Nouvelle Aquitaine et Rapporteur de la Mission Santé mentale rappelant que « 1 personne sur 5 sera un jour atteinte d’une maladie psychique classés au 3erang des maladies ».
Santé mentale facteur d’exclusion au travail ?
Avec l’augmentation des exigences de flexibilité, de mobilité et de responsabilité, le travail se retrouve parfois à l’origine de détériorations de la santé psychique des individus. D’autre part, l’accès et le maintien dans l’emploi lorsqu’on est en situation de handicap psychique soulèvent des questionnements complexes. Et pourtant comme le démontrent de nombreuses études sur le sujet, confirmant que le travail peut avoir des effets bénéfiques sur la santé mentale, en renforçant le sentiment d’inclusion sociale, de statut, d’identité et d’estime de soi.
Une situation que la récession économique actuelle et ses effets n’ont fait qu’aggraver. Pour preuve les nombreux suicides et Burn Out qu’ont connu les grandes entreprises cette décennie. Créant des problèmes d'emploi et de qualité de la vie chez les personnes atteintes de troubles mentaux et leur famille. Une situation que rencontre également de plus en plus ceux confrontés à la perte de travail et donc de la réalité du chômage deux facteurs provoquant eux aussi un risque de troubles psychiques tels que le stress, l’anxiété, la dépression, les addictions...,
Le burn-out dans le monde du travail qui représente un exemple contemporain de ce facteur d’exclusion allant de pair avec l’augmentation permanente des exigences de flexibilité, de mobilité et de responsabilités. Une pression de la performance qui s’exerçant de plus en plus tôt et dont les jeunes faces également a la difficulté d’accès à la formation et à l’emploi les rendent particulièrement vulnérables à cette forme de souffrance.
Une dégradation de la situation rendu publique dans un rapport d’information présidé Yves CENSI (LR) de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, qui auditionné des victimes, des acteurs de la prévention et des chercheurs. Un rapport rendu le 15 février dernier elle a avec un titre explicite :« L’épuisement professionnel ou burn-out, une réalité en manque de reconnaissance ».
Un taux de chômage trop important...
Le travail reste pourtant un moteur de l’inclusion sociale et d’une indépendance économique contrairement a certains qui voudraient nous faire croire que cette valeur n’a rien d’essentiel. Reste que son accès ou son maintien dans l’emploi relève souvent d’un équilibre complexe.
S’il n’existe pas de chiffre précis excepté quelques études ponctuelles, il demeure quasi impossible à mesurer, mais serait "massif". Difficulté supplémentaire, le salarié n'est pas toujours conscient de sa pathologie ou ne la déclare pas.
Néanmoins sur les quelque deux millions de personnes qui bénéficient de l’obligation d’emploi, 13 % auraient un handicap psychique selon étude de la DARES publiée en octobre 2013. Une situation confirmant d’autres chiffres comme ceux de Cap Emploi où ces derniers ne représentent que 8 % des personnes accueillies et moins de 6 % des personnes placées par l’AGEFIPH(1). Les travailleurs handicapés mental et psychique arrive en tête parmi les demandeurs d’emploi, avec deux à trois fois plus de risque de se trouver au chômage (OCDE, 2012), suivit des déficients auditifs avec plus de 33 % ou des déficients visuels.
Une situation du en premier par comme le rappel, le Député du Loir-et-Cher Rapporteur de la Mission Santé mentale et psychiatrie, Denys ROBILIARD, avant tout à « la méconnaissance, des maladies mentales qui font peur ».
Une méconnaissance des entreprises, des troubles psychiques et des idées reçues associées, constitue un des premiers freins à l’emploi des personnes en situation de handicap psychique. Soumises à des obligations d'emplois de personnes handicapées, « les entreprises pensent d'abord à embaucher des handicapés moteurs, ou dits invisibles », avait indiqué Karine REVERTE, directrice du Comité de coordination action handicap, lors d’un colloque sur l’emploi. Une situation confirmée dans un sondage en janvier 2017.
Deux semaines pour changer de regard...
Organisé du 10 mars au 24 mars 2017 cette 28e édition alors que ce déroule également actuellement la semaine du cerveau ou près d’une 30 manifestations son prévus (v.article), la Mairie de Toulouse, le Centre hospitalier Gérard Marchant, le pôle psychiatrie du CHU, et près d’une trentaine d’associations de malades comme l’Unafam, les services de soins en psychiatrie, les familles, les aidants, les professionnels de santé libéraux et les travailleurs sociaux seront présent.
Deux semaines, pour s’informer sur les maladies, les dispositifs de soins et d’accompagnement, changer le regard parfois la suspicion ou la méfiance que nous avons. Deux semaines au final pour mieux comprendre les liens entre travail et santé mentale avec ici a Toulouse, près de 25 manifestations prévues au travers de Conférence, Exposition collective, Forum, des journées portes ouvertes comme avec SAMSAH Route Nouvelle ou l’Association Domino, ainsi que des Spectacle et table ronde et émission de Radio avec « Microsillons qui vous invite sur l’antenne ! » le 17 mars de 16 h à 17 h 30. Un programme complet que vous retrouvez ici dans son intégralité.
Et permettre au final de faire connaître les lieux, les moyens et les personnes pouvant apporter un soutien ou une information de proximité aux différents acteurs professionnels ou usagers de la santé mentale en France...
À propos des SISM
Créées en 1990, les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) sont une manifestation annuelle coordonnée par un collectif de 25 partenaires (2). Une manifestation proposant chaque année un thème. En 2016, 1259 événements ont été organisés partout en France..
Stéphane LAGOUTIÉRE
Sources : Mairie de Toulouse / SISM 2017
(1) Chiffres AGEFIPH juillet 2014
(2) Association des établissements participant au service public de santé mentale (ADESM) • Association française de psychiatrie (AFP) • Association des maires de France (AMF) • Association nationale des maisons des adolescents (ANMDA) • Réseau documentaire en santé mentale (ASCODOCPSY) • Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS, Lille, France)/EPSM Lille-Métropole • Centre national audiovisuel en santé mentale (CNASM) • École des parents et des éducateurs (EPE) • Association élus, santé publique et territoires (ESPT) • Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP) • Fédération française de psychiatrie (FFP) • Fédération nationale des associations liées aux troubles du comportement alimentaire (FNA-TCA) • Fédération des acteurs de la solidarité (ex-FNARS) • Fédération nationale des associations d’usagers de psychiatrie (Fnapsy) • Mutualité française Ile-de-France • Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) • Santé Mentale France • Société française de santé publique (SFSP) • Société médicale Balint • Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM)
Publication : 09/03/2017