Des apprentis de l'école hôtelière Médéric font les vendanges à Gaillac aux côtés en situation de handicap
Pour leur semaine de rentrée, 13 apprentis de Médéric – l'école hôtelière de Paris, se sont rendus la semaine dernière dans le Tarn afin de participer aux vendanges aux côtés de jeunes en situation de handicap. Un déplacement qui avait lieu dans le cadre d'un nouveau partenariat entre l'école Médéric et l'ESAT (Établissement et Service d'Aide par le Travail) de Gaillac (81). Ils étaient accompagnés de leur formateur en sommellerie Christophe Husson et du responsable administratif Géry BEAREZ.
Les futurs sommeliers ont participé aux vendanges et ont également découvert tout le processus de vinification. Les élèves et leurs encadrants étaient logés dans une maison familiale et rurale appartenant à un centre de formation agricole. Jeudi après-midi, pour conclure ce voyage en beauté, ils se sont vus offrir un buffet de spécialités gastronomiques locales et bien sûr une dégustation de vins de Gaillac.
L'autre objectif de la semaine était social, puisqu'ils ont fait la récolte aux côtés de jeunes en situation de handicap. L'école Médéric est elle-même particulièrement impliquée dans l'insertion de ces jeunes, puisqu'elle propose déjà depuis plusieurs années une passerelle handicap notamment dans le cadre de l'apprentissage.
« L'excellence de l'apprentissage »…
L'École Hôtelière-Médéric est depuis 1936 un établissement de référence dans les domaines de la cuisine, de la pâtisserie, des services, de gestion et de la restauration. Véritable école des métiers, située dans le XVIIe arrondissement de Paris, elle dispense une formation d'excellence fondée sur l'apprentissage en alternance.
L'école Médéric se veut également à la pointe sur les enjeux de société tels que l'intégration et la réussite sociale des jeunes, l'insertion des jeunes en situation de handicap, les problématiques environnementales et le numérique. L’apprentissage et la formation, restent un enjeu pour notre société et réduire le chômage et notamment celui des travailleurs qui atteint et dépasse les 23 %.
On note ainsi la réussite du Café Signes (Paris, XIVe) qui avait fait figure de précurseur puisqu'il est géré et tenu en grande partie par des personnes sourdes lors de son ouverture, en 2003. Il sera suivi "Dans le Noir ?" après 15 ans de succès et d'innovation sociale…mais aussi plus récemment à Toulouse avec L'oreille cassée, un bar à tapas tenu par deux sourds.
Un accès a l’apprentissage difficile…
Un apprentissage dont les travailleurs handicapés peuvent bénéficier de certains aménagements sur la durée du contrat et le temps de travail, sur le déroulement de la formation. En outre, la limite d’âge pour conclure un contrat d’apprentissage n’est pas applicable lorsque le contrat est souscrit par une personne à laquelle la qualité de travailleur handicapé est reconnue. Des nouvelles règles fixées dans la loi avenir professionnel qui retouche fortement les règles de l’apprentissage. Les nouveautés les plus importantes concernent les formalités de conclusion du contrat d’apprentissage, sa rupture et les aides financières associées à l’apprentissage.
Pourtant malgré ces avantages celui-ci reste difficile d’accès pour preuve lors du Comité interministériel du handicap du 20 septembre 2017, l'apprentissage également inscrit sur la feuille de route du gouvernement visait au moins 6% d'apprentis en situation de handicap dans le secteur public soit environ 600 postes pour un objectif de 10 000 apprentis. Or, en 2016, il peine à atteindre 1%.
L’apprentissage qui constitue pourtant une excellente porte d’entrée vers l’emploi comme le confirme l'AGEFIPH, « le taux d'emploi à l'issue du contrat d'apprentissage s'élève à plus de 60% pour les apprentis en situation de handicap de niveau V ». L’AGEFIPH qui en a fait sa priorité depuis 2013. Avec une vidéo, présente sur son site « 7 bonnes raisons de choisir l'alternance ». Malheureusement, les propositions présentées en avril dernier ne semblent pas correspondre aux espérances. La France qui compte à ce jour 400 000 apprentis, soit seulement 7% dont 3 à 5 % de ces jeunes de 16 à 25 ans sont en situation de handicap. Un chiffre totalement dérisoire.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Source : École Hôtelière-Médéric
Publication : 17/09/2018