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Six associations refusent la fusion AGEFIPH / Pôle Emploi voulu par le gouvernement

Le salon de la création d'entreprise Toulouse métropole creactiv 2013 -- Illustration  8b5eaDans un communiqué commun, six associations comme la FNATH, APF France Handicap ou encore l’UNAPEI ou le CFPSAA, ont dénoncé la remise en cause de la capacité d’accompagnement vers l’emploi des personnes en situation de handicap. La raison ? La décision du Ministère du Travail à la suite de la réforme de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, de l’absorption partielle de l'AGEFIPH, par Pôle emploi. Une solution inacceptable et qui n’avait pas fait l’objet d’une concertation lors de la refondation de l’offre de service pour l’emploi des personnes en situation de handicap.

Le risque d’un « effacement » des travailleurs handicapées…

Un choix qui n’était pas celui prévus lors des concertations qui avait débouché sur une proposition de rapprochement du réseau des Cap emploi avec Pôle emploi. Signifiant a moyen terme une « remise en cause » de l'accompagnement des travailleurs handicapés, craignent les associations membres du conseil d'administration de l'Agefiph dans un communiqué commun.

Le ministère du travail qui semble vouloir pousser ce scénario dans une logique extrême, en confiant le pilotage et les fonds du dispositif à Pôle emploi, amputant ainsi l’AGEFIPH d’une partie essentielle de ses missions. Scénario, construit une fois de plus sans concertation avec l’ensemble des parties prenantes concernées, présente selon elle « de graves menaces ». Une option auquel avait déjà réagi le syndicat FO dans un communiqué jugeant lui « l’option catastrophique ». Une option reconnue et en discussion avec Sophie CLUZEL selon la Ministre du Travail Muriel PENICAUD le 9 juillet dernier lors d'une audition devant la commission des affaires sociales du Sénat.

Les associations estiment que ce pilotage supprimerait « la place laissée aux personnes concernées ni aux acteurs associatifs dans la gouvernance de la politique d’emploi des personnes en situation de handicap ». Une décision dont le risque empêcherait de pouvoir contrôler l’ensemble des enveloppes financières issues des contributions. « Rien ne permettra d’assurer que ces enveloppes resteront effectivement réservées aux missions d’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap » précise les associations. Réduisant l’emploi de ces personnes à une « approche quantitative et technocratique à partir d’objectifs nationaux sans prendre en compte l’approche qualitative » ajoutent les associations.

Une situation qui risque de provoquer un « effacement » de la population en situation de handicap par rapport à l’ensemble de la population et « la difficulté d’une prise en compte des particularités des personnes en situation de handicap, dont les parcours sont rarement linéaires, seront donc majeurs si ce scénario se met en place ». Une mission dont les associations précisent que « Pôle emploi, n’a pas le savoir-faire, la responsabilité de sécuriser le parcours ou de prévenir la désinsertion professionnelle des travailleurs en situation de handicap, qui représentent potentiellement plus d’un million de personnes ».

Un chômage en progression en 2018...

Si le gouvernement peut se vanter d’une légère baisse du chômage chez les valides. La progression du chômage en 2018 a confirmé le dépassement de la barre des 500 000 demandeurs d'emploi handicapés inscrits à Pôle emploi pour atteindre à 514 000 personnes, soit une hausse de 3,5% sur un an. Un taux de chômage qui dépasse maintenant les 21 % et demeure plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Les associations demandent à ce que les modalités futures de coopération entre les acteurs du handicap et Pôle emploi fassent « l’objet d’un véritable travail commun en toute transparence ».

Une décision qui parait surprenante alors que Sophie CLUZEL avait déclaré que le 10 juillet lors de la restitution des 5 chantiers nationaux pour la conférence nationale handicap, vouloir veiller notamment de permettre « d’assurer la pleine participation des personnes en situation de handicap et de leurs représentants, pour tirer bénéfice de toute leur expertise ». Précisant que le handicap est l’affaire de tous. « État, collectivités territoriales, associations gestionnaires sont en co-responsabilité pour changer la donne. Un travail sera engagé avec les associations autour d’un accord de méthode permettant de mobiliser au mieux l’expertise de chacun, et d’asseoir la complémentarité des actions ».

Stéphane LAGOUTIÉRE

Sources : APF France handicap, CFPSAA, UNAFAM, FNATH, UNAPEI, UNISDA

Catégorie : EMPLOI, FORMATION, FORUM
Publication : 12/07/2019
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