Violences contre les professionnels de santé : Aurélien ROUSSEAU, annoncent un plan pour leur sécurité
Les données de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) mettent en avant depuis plusieurs années près de 20 000 signalements de violences à l’encontre de professionnels de santé par an, ce qui représente environ 30 000 atteintes aux personnes et 5 000 atteintes aux biens chaque année. Pour enrayer ce phénomène, le ministère de la Santé et de la Prévention Aurélien ROUSSEAU a élaboré, avec la contribution de deux personnalités qualifiées, un plan pour la sécurité des professionnels de santé, présenté aujourd’hui par Agnès FIRMIN Le BODO, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé.
Redonner un sens au métiers…
Elaboré par Nathalie NION, cadre supérieure de santé de l’AP-HP, et le Docteur Jean-Christophe MASSERON, président de SOS Médecins, sur la base du « Rapport sur les violences à l’encontre des professionnels de santé » remis en juin 2023 et issu d’une concertation avec les responsables de la sécurité des établissements, les représentants de patients, les universitaires et les professionnels de santé, initiée en début d’année, ce plan a pour but de redonner leur sens aux métiers de la santé et à les rendre plus attractifs dans un contexte de pénurie des soignants.
La montée des violences dans le secteur de la santé entraîne des conséquences profondes sur les victimes et les communautés soignantes, qui nuisent à la prise en charge des patients et aux soins dans leur ensemble. La question des violences commises à l’encontre des professionnels de santé se trouve dès lors à l’intersection d’un double-enjeu : celui de la santé des soignants et celui de l’attractivité des métiers de la santé.
Touche tous les secteurs de la santé…
Les violences contre les professionnels de santé sont un phénomène préoccupant qui touche tous les secteurs de la santé, qu'il s'agisse des médecins, des infirmiers, des aides-soignants, des pharmaciens ou des ambulanciers. Ces violences peuvent prendre différentes formes, allant des insultes aux agressions physiques, en passant par les menaces, les vols ou les dégradations de matériel. Elles entraînent des conséquences graves sur la santé et le bien-être des victimes, mais aussi sur la qualité des soins et la sécurité des patients.
Les causes de ces violences sont multiples et complexes. Elles peuvent être liées à la détresse sociale, à la souffrance psychique, à l'attente, à l'insatisfaction, à l'incompréhension ou au manque de respect. Elles peuvent aussi être favorisées par le contexte sanitaire, les tensions liées à la pandémie, la pénurie de moyens ou le manque de reconnaissance. Face à ces violences, les professionnels de santé se sentent souvent démunis, isolés ou découragés. Ils ont besoin de soutien, de protection et de prévention.
Six objectifs pour appréhender les violences…
Ces trois axes sont déclinés en 42 mesures, élaborées pour prévenir les violences, instaurer un environnement apaisé et accompagner les victimes. Bâti autour de trois axes répondant chacun à plusieurs objectifs : sensibiliser le public et former les soignants, prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels enfin déclarer les violences et accompagner les victimes. A titre d’exemple l’Objectif 2 de l’Axe 1 étant de « Former tous les professionnels de santé à faire face aux situations de violences ». Cet Objectif prévoit sept mesures :
MESURE 4 Généraliser les « référents sécurité » des ordres et accompagner leur montée en compétences en partenariat avec les parquets et les forces de sécurité intérieure, pour garantir le maillage du territoire par des « référents sécurité » formés, qui constituent de premiers recours pour les victimes et de précieux relais pour la police et la gendarmerie nationales.
MESURE 5 Former les assistants médicaux et tous les autres personnels d’accueil à une meilleure gestion des tensions face aux patients ou par téléphone.
MESURE 6 Sensibiliser et former tous les professionnels à la gestion de l’agressivité au travers de la formation initiale, par exemple en introduisant un module dédié en 6ème année de médecine, alors que les étudiants en santé sont parfois confrontés à des remarques sur leur incompétence supposée, formulées par les patients et les familles.
MESURE 7 Collaborer avec les Ordres et les CPTS pour promouvoir auprès des professionnels en exercice libéral les formations à la gestion de la violence et de l’agressivité du patient et de son entourage, dans le cadre du Développement Professionnel Continu.
MESURE 8 Conduire une campagne de formation des personnels administratifs et soignants des établissements publics et privés de santé. Cette formation comprendra un tronc commun ainsi que des contenus dédiés aux agents et à leurs encadrants. Elle se déclinera avec une partie en distanciel, qui permettra notamment de mettre en lumière les bonnes pratiques déjà en place dans certaines administrations ou entreprises, et un temps d'atelier pratique en présentiel.
MESURE 9 Faire de la gestion des incivilités et de l'agressivité verbale ou physique, ainsi que de la mise en œuvre de la protection fonctionnelle des axes de formation prioritaires au niveau national.
MESURE 10 Intégrer la question de la prévention et de la gestion des violences faites aux professionnels de santé dans les cursus des directeurs d’établissements publics de santé.
Les violences contre les professionnels de santé sont un phénomène préoccupant qui touche tous les secteurs de la santé, qu'il s'agisse des médecins, des infirmiers, des aides-soignants, des pharmaciens ou des ambulanciers. Ces violences peuvent prendre différentes formes, allant des insultes aux agressions physiques, en passant par les menaces, les vols ou les dégradations de matériel. Elles entraînent des conséquences graves sur la santé et le bien-être des victimes, mais aussi sur la qualité des soins et la sécurité des patients.
Stéphane LAGOUTIERE
Sources : ministère de la Santé / ONVS
Publication : 29/09/2023