L’émission : Dossier Tabou sur M6 lève le voile sur le “Droit de mourir : un tabou français"
Alors que contre toute attente la cour d’appel a rendu hier sa décision et ordonnée la reprise immédiate des traitements qui avait été arrêté 21 mai au matin. Le journaliste et animateur Bernard De la VILLARDIÈRE, “a décidé à de s’intéressé a sujet ce soir a 21h sur M6 au travers d’un documentaire d'Olivier PINTE percutant et vrai. Un sujet ou les nombreux sondages publiés par Ifop ou Ipsos démontre que près de 89 % des Français sont favorables à la légalisation de l'euthanasie. Mais un sujet, qui demeure contrairement à la Belgique ou Pays-Bas ou il pratiqué, tout aussi clivant, à l’image d’un symptôme de notre société contemporaine : celui du droit de mourir dans la dignité et de l’accompagnement de la fin de vie
Droit de mourir dans la dignité ? Des profils divers…
Le journaliste Bernard De la VILLARDIÈRE qui a pendant près d’un an les journalistes ont suivi certains d’entre eux pour comprendre leur choix. Elles ont aussi sillonné la France pour découvrir comment la fin de vie est prise en charge dans notre pays. A l’image de ces centaines de Français qui font le choix de partir en Belgique ou en Suisse afin de mettre fin à leur jour.
Des Français aux profils variés comme celui de Marie-Louise, âgée de 105 ans, et qui « entend de moins en moins bien et voit mal ». Fatiguée de vivre et se sentant « inutile », elle à souhaité en finir. Après de longues discussions, sa fille Yvette a accédé à sa requête : l’accompagner en Suisse pour un suicide assisté. Dans ce cas, c’est le patient qui s’injecte le produit létal sous le contrôle d’un médecin.
Mais aussi celle de Sylvie atteinte d’un cancer incurable. Elle dit ne pas vouloir connaître ce qu’elle appelle “la déchéance”. Avec son mari, Bernard, elle a fait le choix de préparé son euthanasie en Belgique. Pour trouver un médecin de l’autre côté de la frontière, elle est accompagnée par Claudette, une militante française de l’association pour le droit de mourir dans la dignité. Présidé par Jean-Luc ROMERO. Ou de Hélène âgé de 75 ans, qui souffre de douleurs articulaires, comme bon nombre de personnes âgées. Sa crainte « devenir dépendante dans quelques années et terminer sa vie en maison de retraite ». Des médecins belges lui ont d'ores et déjà accordé le droit d'être euthanasiée, le jour de son choix.
Dans un contexte tendu, où la bataille juridique sur la poursuite des soins prodigués à Vincent Lambert divise la famille et la classe politique, l’équipe affirme avoir « découvert l’euthanasie et le suicide assisté ne concernent plus seulement des patients atteints de maladie mortelle ». Mais l'âge et la maladie ne sont pas les seuls facteurs déclencheurs, le handicap aussi…
Parfois en pleine vie d’adulte comme la jeune, Amy, qui a 32 ans souffre de dépression et a fait plusieurs tentatives de suicide. Un accord que lui a donné sa psychiatre lui a donné son accord pour qu’elle soit euthanasiée. Un choix au cœur d’une polémique en Belgique connaît des divergences sur la pratique de l’euthanasie pour les personnes souffrant de problème psychique comme l’affirme Ariane BAZAN, professeur de psychologie à l’université de Bruxelles qui « crie au scandale et veut faire changer la loi, trop permissive » selon elle.
Un cadre légal encore trop mal définie en France…
L’euthanasie légale qui se pratique en Colombie ou au Canada ou la Suisse ou l’Australie mais uniquement pour le suicide assisté. En Europe la Belgique à légalisée cette pratique en 2002 et pratiqué par 2 % de la population. Soit pour mettre fin aux souffrances physiques, mais aussi psychologiques. Un pratique dont le nombre de cas est passés de 2 028 en 2016 à 2 309 un an plus tard. La loi estimant que les personnes doivent être capables d'exprimer leur volonté, se trouver dans une situation médicale sans issue « constante, insupportable et inapaisante ». Une situation également pratiqué au Luxembourg ou au Pays-Bas, depuis 2001.
En France malgré la révision de la loi CLAEYS-LEONETTI, datant de février 2016, et qui interdit toute forme dit “d’acharnement thérapeutique” et a instauré la sédation terminale “profonde et continue”. La loi autorisant alors le corps médicale a endormir le patient pour que celui-ci demeure inconscient, jusqu’à sa mort. Une procédure généralement appliquée en réanimation ou dans les unités de soins palliatifs. Mais l’accès aux soins palliatifs reste très inégalitaire. Ainsi, en France, moins de la moitié des malades en fin de vie auraient accès aux soins palliatifs.
Une loi à notamment renforcé le dispositif des directives anticipées. Elle permet notamment a toute personne majeure de faire une déclaration écrite pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie. Ce document aidera les médecins, le moment venu, à prendre leurs décisions sur les soins à donner, si la personne ne peut plus exprimer ses volontés. Pourtant, seuls 14 % des Français l'ont déjà rédigée et 42 % n'en avaient pas connaissance (Ifop-Alliance Vita). Une situation qui selon une enquête de l’INED en 2012 estime qu’il aurait pourtant près de 4000 euthanasie clandestines par an en France.
La difficulté comme l’explique président Jean-Luc ROMERO de l’association Mourir exprime sa colère face a la situation de Vincent LAMBERT affirmant que « en Belgique, ça ne pourrait pas arriver. La personne qui doit décider en premier c'est la femme, après ce sont les enfants adultes, et enfin les parents. (...) Si on avait une loi bien faite, nous n'en serions pas là ».
Des demandes de changements de la loi que le député Jean-Louis TOURAINE à déposée en septembre 2017 devant l’assemblée avec une proposition de loi sur “la fin de vie dans la dignité” qui dispose qu’un patient ”en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable” souffrant fortement physiquement ou psychiquement puisse demander à un collège de trois médecins un geste actif pour mettre fin à sa vie. Si ce collège donne son feu vert, l’assistance active à mourir sera pratiquée. Soit par le patient lui-même (en présence du médecin), soit par ce dernier.
Des Français favorables mais prudent sur sa mise en œuvre…
Un chiffre demeure essentiel, celui de l’avis des Français sur la question qui au-delà des clivage politique, religieux ou philosophique demeure à 89 % des Français seraient favorables à la légalisation de l'euthanasie (IFOP La Croix 2018). Et plus 36 % pense que « les français devraient avoir la possibilité de disposer d’un droit à l’euthanasie quelles que soient leurs conditions de santé », dans un sondage publie en Mars 2019 par IPSOS. Si 86% de français n’ont pas rédigé de “directives anticipées”, 42% d’entre eux n’avaient pas connaissance de ce dispositif (IFOP Aliance Vita 2017)
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Mais comment faire si on change d’avis ? Et peut le faire ? Une question auquel répond le centre de soins palliatifs “La maison”, situé dans le village provençal de Gardanne. Composé d’une équipe pluridisciplinaire, infirmiers et des médecins soulagent la douleur et accompagnent les patients dans leurs derniers instants. De nombreux malades qui arrivent dans ce centre expriment leur souhait d’en finir vite, certains envisageaient même l’euthanasie à l’étranger.
Mais une fois leur douleur bien prise en charge, ils changent d’avis. C’est le cas d’Alexandre atteint d’un cancer du poumon : il apprend désormais à profiter de chaque moment passé avec ses proches. Un documentaire qui met aussi la difficulté de l’accès au soins palliatif qui reste très inégalitaire, moins de la moitié des malades en fin de vie en bénéficieraient. Moins de la moitié des malades qui devraient y avoir accès seraient pris en charge. Ce manque de moyens serait-il à l’origine de la demande de légalisation de l’euthanasie dans notre pays ?
Stéphane LAGOUTIÉRE
Source Dossier Tabou / M6 2019
Publication : 22/05/2019