Une petite fille polyhandicapé menacé d’expulsion avec ses parents l’APF France Handicap appel à la mobilisation
Après le cas du jeune Altin âgé de 9 ans en avril 2018. C’est désormais le cas d'une jeune albanaise Ema âgée de 4 ans, polyhandicapé et ses parents arrivés en France en juillet 2017 de subir le même sort. Des parents venus en France afin de permettre à leur fille de bénéficier des soins adaptés à sa pathologie. Une famille a qui a demandé aujourd’hui de quitter le territoire avant le 20 octobre 2018. Une situation que ne comprend pas l’association APF France Handicap à Metz où il réside actuellement et qui a décidé de publier une pétition sur le site change.org et avait obtenu plus de 1294 signatures.
La France une question de survie…
Une mobilisation qui a vu le jour avec la délégation départementale de lorraine d’APF France handicap, qui assure sa prise en charge dans son Camsp de Metz. Née prématurément en Albanie, entraînant une tétraparésie, infirmité motrice d’origine cérébrale. « Dans notre pays, elle n’a jamais été vraiment prise en charge. Elle n’avait qu’une séance de kinésithérapie toutes les six semaines et des atèles de nuit. Les hôpitaux nous ont dit qu’ils ne pourraient pas faire plus », explique sa mère, Loretta ENDREKA. Ses parents décident alors d’immigrer en France, en 2017, où il arrive à Metz.
Une petite fille condamnée, faute de soin, a restée prisonnière de son corps et de lui laisser aucune chance de développer sa motricité et ses compétences. Une petite fille pour laquelle plusieurs semaines auront été nécessaire pour retrouver sa confiance explique la kinésithérapeute qui la suit trois fois par semaine. Un cas exceptionnel selon la neuropédiatre du Camsp n’avait pas vu un tel cas depuis vingt ans où les enfants bénéficient d’un traitement et d’une rééducation intensive et dès les premiers mois de la naissance.
La famille qui vit actuellement dans un foyer pour demandeurs d’asile à Metz avait adressé une demande d’asile simple et le premier refus en septembre 2017. Les parents sur les conseils d’associations avaient alors adressé une demande de titre de séjour pour raison de santé. Le collège des médecins de l’Office français de l’immigration et de l’intégration ayant eux-mêmes estimés que le défaut de prise en charge d’Ema pouvait entraîner des conséquences d’une exceptionnelle gravité. Mais qu’elle pouvait bénéficier d’un traitement approprié dans son pays, ce que contestent ses parents. Ils détiennent un courrier d’un hôpital albanais appuyant leur point de vue.
Une expulsion contraire au bon sens…
Si cette expulsion était mise en œuvre le 20 octobre prochain, l’avenir de la petite fille serait fortement compromis au vu du manque d’expérience et de la qualité des soins disponible en Albanie. Pays ou l’accès à la santé reste une préoccupation pour l’OMS notamment pour les maladies chroniques, les personnes handicapées et les personnes âgées.
Une décision qui risquerait surtout d’anéantir plus d’un an de travail. Une petite fille qui a ainsi avec des séances de psychomotricité, orthophonie… et l’accès à équipement adapté par l’ergothérapeute, réalisé des progrès significatifs depuis un an. Mais surtout elle et désormais plus ouverte vers le monde extérieur, exprimant des émotions, des sons, préludes à la parole.
Comité de soutien et pétition…
À la suite de l’annonce de leurs obligations de quitter le territoire le 20 septembre dernier, un comité de soutien autour de la famille s'est créé pour lequel une pétition en ligne a été il y a une semaine. Un comité de soutien qui annonce avoir également saisi le défenseur des droits à la ministre de la Santé, à Brigitte Macron. Un comité qui a cette occasion lancé une page Facebook et une pétition sur le site change.org atteignant près de 1294 ce 9 octobre. Une expulsion qui serait surtout contraire comme dans le cas du Altin âgé de 9 ans, à la convention des droits de l'enfant signé par la France, affirme que chaque enfant a « le droit d'être soigné, protégé des maladies, (...) et de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier des services médicaux et de rééducation ».
Stéphane LAGOUTIÉRE
Publication : 09/10/2018