Plus d’un Français sur deux ne se sent pas capable de prendre en charge une personne âgée dépendante
2011.05.16 --- A l’heure où le débat national sur le 5e risque est lancé, considéré comme un enjeu majeur et une priorité pour le gouvernement, la sixième édition du Baromètre TNS Sofres sur « les Français et le grand âge », réalisée à l’initiative de la Fédération hospitalière de France (FHF) en partenariat avec le mensuel des maisons de retraite, laisse apparaître clairement l’incapacité des Français à faire face à la dépendance liée au grand âge. Seule regret que la question concernant le vieillissement des personnes handicapées ne soit pas lui aussi traité, alors que l’aspect de cette question ne sera pas abordé au grand regret des associations dans cette reforme.
En effet, alors que les projections de l’INSEE font apparaître que la France comptera environ 1,4 million de personnes âgées en perte d’autonomie en 2040, 55 % des Français déclarent aujourd’hui qu’ils ne se sentiraient pas capables de prendre en charge une personne âgée dépendante de leur entourage, en perte d’autonomie physique ou psychique. Plus d’un sur quatre (28 %) se disent même totalement démuni. Un sentiment d’impuissance personnelle aggravé par l’incapacité déclarée de 42 % des répondants à pouvoir faire face au coût moyen mensuel que représenterait un hébergement en maison de retraite.
Ces résultats rendent encore plus criants la nécessité urgente d’une mise en place de moyens adaptés et d’actions concrètes, afin par exemple de régler la question du reste à charge trop élevée pour les résidents en maisons de retraite et leur famille, mais aussi de proposer des solutions en établissements et à domicile pour mieux couvrir les besoins des personnes âgées en perte d’autonomie.
L’image des maisons de retraite
Autre question abordée par le baromètre, les maisons de retraite : si une mauvaise image persiste (pour 52 % des Français, contre 39 % de bonne opinion), les raisons en sont diverses. Ainsi pour 97 % des personnes interrogées, le coût constitue une charge importante ; pour 84 % c’est le manque de places qui pose problème ; enfin 83 % des Français estiment ainsi que les personnes âgées ne souhaitent pas aller en maison de retraite, et 77 % qu’on y met ses parents à contrecœur, par un choix contraint. Des résultats que l’on retrouve en écho dans les fortes attentes des Français, notamment vis-à-vis des engagements pris par l’État dans le cadre du Plan solidarité grand âge.
Un personnel qualifié et renforcé, attente n°1 des Français
Alors que les moyens actuels donnés aux maisons de retraite sont pointés du doigt, car clairement en décalage et insuffisants par rapport aux exigences légitimes formulées par les familles, les Français plébiscitent la réponse humaine. Parmi les moyens qu’ils réclament le plus fréquemment (au total 59 %) figurent en effet : des personnels qualifiés supplémentaires, un encadrement renforcé des personnels, la présence d’un personnel médical permanent ou encore la mise en place de structures d’écoute et d’accompagnement des personnels. Une requête forte des Français, reflétée par ailleurs par la bonne image qu’ils ont des métiers d’aide et de prise en charge des personnes âgées, puisque 64 % d’entre eux conseilleraient à l’un de leurs proches ou à leurs enfants de choisir cette orientation.
En conclusion :
Des solutions concrètes pour pouvoir assumer financièrement la charge d’une personne âgée dépendante, une augmentation des places en maisons de retraite, un accompagnement qualifié et des personnels en nombre suffisant… les attentes des Français sont à la hauteur de leurs inquiétudes et de l’enjeu crucial que représente la prise en charge du grand âge. Des attentes qu’ils espèrent voir se concrétiser rapidement, par le biais notamment de la création d’un 5e risque de la protection sociale, aux côtés de la maladie, de la famille, des retraites et des accidents du travail.
La Rédaction
Dépendance : 200 associations demandent que l’autisme soit reconnu grande cause nationale 2011
2010.09.30 --- Un collectif de près de 200 associations de parents d’autistes, regroupées en cinq fédérations, demande au Premier ministreque le label « grande cause nationale 2011 » soit attribué à l’autisme, une maladie qui avec les troubles apparentés, concerne un enfant sur 150 soit quelque 400 000 personnes en France. Une proposition qu’avait présentée en avril par deux députés UMP et cosignée par 83 députés, selon les associations. Une pétition présente sur le site Autisme Sans Frontière aurait à ce jour reçu plus de 10 000 signatures.
Pour les deux députés, Daniel Fasquelle député du Pas-de-Calais et Jean-François Chossy, député de la Loire, auteur de la loi sur le handicap du 11 février 2005. « L'intérêt est de donner un coup de projecteur extraordinaire sur l'autisme, et ce, pendant toute une année (…) Notre objectif est de pouvoir développer les méthodes d'accompagnement des autistes ». La question est maintenant entre les mains du Premier ministre François Fillion. Des français, qui dans un sondage réalisé en ligne en juin 2010 par l’Institut Médiaprism auprès de 2.256 personnes, avait fait apparaître que 84 % des personnes interrogées (1) étaient favorables.
La France continue et reste un mauvais élève
Au regard des pays du Nord ou d’Amérique latine, la France continue et fait encore figure de mauvais élève dans le monde, avec une prise en charge de l'autisme qui « n'a pas évolué depuis quarante ans » regrette Gloria Laxer, maître de conférence à l'université Lyon-II. Le conseil d’éthique souligne dans un avis rendu en 2007 que « la situation dramatique dans laquelle des familles se trouvent malgré les nombreux rapports, recommandations, circulaires et lois apparus depuis dix ans. Les querelles d'écoles font encore rage et ralentissent la mise en application de ces textes ». À partir de 1970 de nombreuses études ont démontré l'intérêt d'une approche éducative et comportementale à tous les âges. C’est à partir des années 1980 que les syndromes autistiques sont classifiés comme des troubles envahissants du développement, ce qui élimine définitivement la notion de psychose autistique. Mais en France, la théorie psychanalytique est encore largement défendue et la prise en charge repose souvent sur un traitement purement psychiatrique.
La France, toujours en retard concernant le diagnostic, alors qu’ils sont pratiqués dans les pays anglo-saxons et scandinaves très en avance : le diagnostic est envisagé dès 18 mois. En France, le consensus s'établit aujourd'hui à 3 ans, mais les diagnostics erronés sont encore fréquents. . «Outre les psychiatres qui posent encore des diagnostics de schizophrénie ou de psychose, il arrive souvent qu'une autre affection, comme la trisomie ou la surdité, masque l'autisme. Les enfants peuvent alors s'enfoncer dans leur autisme ou subir les effets secondaires des traitements médicamenteux», souligne Mireille Lemahieu, présidente de l'association Autisme France. Une situation qui,confirmée dans un sondage réalisé par OpinionWay qui avait révélé que le corps médical pense qu'il y en aurait seulement un cas sur 15 000. Commandée par Autisme France et Autistes Sans Frontières, l'étude avait été fondée sur un panel de 100 pédiatres et 100 médecins généralistes.
Un texte qui demande, outre le label, également de reconnaître et de généraliser les thérapies éducatives et comportementales qui optimisent le développement des capacités cognitives et sociales. Enfin, elles veulent développer des programmes d'accompagnement adaptés permettant l'intégration sociale, scolaire et professionnelle. Des familles qui, pour l’instant, sont souvent obligées de s’exiler en Belgique ou en Europe du Nord si elles veulent bénéficier d’un traitement efficace ou de la possibilité d’hébergement.
Stéphane Lagoutière
(1) 24% très favorables, 60% plutôt favorables, 13% plutôt pas favorables, 3% pas du tout favorab
Handicap international appelle à la solidarité pour les personnes handicapées des pays en développement
Publié hier par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale, ce rapport va utilement contribuer, par une dimension praticienne, à la mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. Sa publication est l'occasion pour Handicap international de souligner la particulière vulnérabilité des personnes handicapées dans les pays en développement. (v.article). Une situation de pauvreté confirmé par l'un des responsables de l'OMS pour lequel «Nous devons aider les personnes handicapées à avoir accès de façon équitable (...) Elles ont en effet beaucoup à offrir si on le leur permet.»