53 % des français ne sait toujours pas que l’hypertension artérielle peut être cause d’un décès ou d’un handicap !
A la veille de la journée mondiale de l'hypertension artérielle (HTA) qui aura lieu le 17 mai prochain. A cette occasion IPSO vient de publier pour le compte de la société de biotechnologie, Quantum Genomics un sondage intitulé « Les Français et l'hypertension artérielle(1) ». L’hypertension qui représente l’une des maladies chronique les plus fréquente en France concernerait 10 à 15 % de la population française et serait responsable de 8 millions de morts par an dans le monde et près de 100 millions de jours d'invalidité. Des personnes hypertendues qui devrait atteindre d'ici à 2025 1,5 milliards de personnes dans le monde. Un sondage qui dresse un bilan alarmant sur le degré de connaissance des français vis-à-vis de l'HTA.
Un manque d’information évidente…
Alors que l’hypertension artérielle posant ainsi un problème de santé publique. La prise en charge a coûté près de 2,3 milliards d'euros en 2006, rien que pour les médicaments antihypertenseurs. Le coût double si on tient compte des autres traitements donnés pour réduire les facteurs de risque. Il correspond dans ce cas à environ 420 € par an et par patient traité.
Un sondage qui démontre ainsi une situation alarmante et manque d’information des Français sur l'hypertension artérielle également appelée le « tueur silencieux », est une pathologie qui reste méconnue des Français, pour près près d'un sur deux s'estime mal informé (45 %). Tout aussi inquiétant ils seraient plus de 50 % à ne pas savoir que celle-ci peut être à l’origine de décès. Ils seraient également que 21% des Français à être suivis pour la pathologie chronique la plus répandue en France.
En dépit des campagnes de prévention menées depuis plusieurs années, plus de la moitié des Français (53 %) ne fait pas contrôler sa tension artérielle et 60% ont un ou plusieurs comportements à risques. Si plus d’un tiers se dit concerné par ce type de problème, une majorité ne connaît « ni les comportements préventifs à adopter, ni les conséquences dramatiques d’une hypertension artérielle mal contrôlée… A ce rythme, le « tueur silencieux » a encore de beaux jours devant lui » souligne Jean-Philippe MILON, Directeur Général de Quantum Genomics.
Des résultats d’un sondage dont Jacques BLACHER, chef du service cardiologie à l’hôpital Hôtel-Dieu, pour qui l’absence de connaissance des français est « particulièrement inquiétante car elle constitue l’une des principales causes de complications cardiovasculaires, cérébrovasculaires et neurodégénératives. Si les français en avaient conscience, nul doute qu’ils prêteraient davantage d’attention à cette maladie sans symptôme ».
Un sentiment partagé par Jean-Philippe MILON, qui insiste sur l’importance de la recherche « l’hypertension artérielle est aujourd’hui l’un des parents pauvres de la recherche. (…) Trouver un traitement pour contrôler les patients en échec thérapeutique est critique dans une pathologie qui constitue un véritable enjeu de santé publique ».
C’est quoi l’hypertension artérielle… ?
L’hypertension artérielle (HTA) est une maladie caractérisée par une pression artérielle trop élevée. La pression artérielle est la résultante physique de l’éjection du sang par le cœur dans les vaisseaux sanguins. Elle s’exerce sur les parois vasculaires. Elle est caractérisée par deux valeurs extrêmes. La valeur haute qui est mesurée lors de la contraction du cœur (systole) et qui permet de propulser le sang par l’aorte vers les artères périphériques. La valeur basse mesurée lors de la relaxation du cœur (diastole), qui permet aux ventricules cardiaques de recevoir le sang arrivant dans les oreillettes par les veines caves et les veines pulmonaires.
On parle d’hypertension artérielle lorsque l’une et/ou l’autre de ces valeurs, mesurée au repos, est supérieure aux valeurs normales : 140 mmHg (millimètres de mercure) pour la pression systolique, (Pression mesurée lors de la phase de contraction du cœur) 90mmHg pour la pression diastolique.
Si l’âge et un facteur important il n’est pas le seul facteur de risque. Dans l’immense majorité des cas, l'hypertension artérielle est dite essentielle, parce qu’aucune cause connue ne peut expliquer son apparition. Le trouble apparaît insidieusement et silencieusement, d’autant plus précocement que le sujet est exposé à certains facteurs de risque : le vieillissement, qui favorise la perte d’élasticité des artères, constitue le premier facteur de risque non modifiable. Mais d’autres facteurs de risques sont déterminés par des habitudes ou une hygiène de vie qu’il est possible de modifier : le surpoids, la sédentarité, une consommation élevée de sel, le tabac ou encore l’alcool.
L’hypertension artérielle au conséquence parfois dramatique…
Une maladie chronique a l’origine qui serait la cause d’environ 62 % des accidents vasculaires cérébraux les 3/4 des survivants en gardent des séquelles définitives, 1/3 devient dépendant, 1/4 ne reprendra jamais d'activité professionnelle. Une hypertension artérielle qui est aussi être à l’origine de nombreux accidents cardiaques mais ils ne sont que 13 % à savoir qu’elle accroît le risque d’insuffisance rénale ou 14 % quelle peut accroitre le risque de cécité.
Des mesures hygiéno-diététiques seules, ou le plus souvent associées à un traitement médicamenteux, permettent pourtant de normaliser la pression artérielle. Néanmoins, comme le rappel Jean-Philippe MILON, confirmé par une étude l’Inserm « Les traitements actuels, fréquemment utilisés en bi ou trithérapies, présentent souvent des effets secondaires gênants et au moins 30% des patients hypertendus sont mal contrôlés, voire résistants ». Pour y remédier, des approches interventionnelles et de nouvelles cibles thérapeutiques liées à la physiopathologie de la maladie sont à l'étude.
L’hypertension artérielle dont le cout des dépenses engagées pour l’ensemble des maladies cardio-vasculaires en France, selon l’IRDES, représente un coût de 2,6 Mds€, derrière le cancer 4,5 Mds€, et devant le diabète 1,1 Mds€. Les dépenses de prévention des facteurs de risques liés à l’Hypertension Artérielle coûtent sensiblement moins cher que celles du traitement des complications. Aussi les pouvoirs publics et la société toute entière ont intérêt à investir dans la recherche et la prévention de l’HTA. Cette politique s’inscrit dans une perspective de vieillissement de la population.
Un nouveau médicament bientôt disponible ?
Parmi ces nouveaux traitement l’Inserm a annoncé dans un communiqué de presse le 11 avril dernier avec la mise en place d’un essai clinique de phase IIa, apportant des premières données d’efficacité du firibastat chez des sujets hypertendus par rapport au placebo. Ce médicament est le chef de file d’une nouvelle classe d’antihypertenseurs qui cible le système rénine-angiotensine cérébral. Cette étude est coordonnée par Michel Azizi du Centre d’investigation clinique 1418 Inserm / hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP et du service d’hypertension artérielle du même hôpital et Catherine LLORENS-CORTES, directrice de recherche Inserm au sein de l’Unité 1050. Des résultats parus dans The Journal of Hypertension.
« Ces résultats encourageants ont donné le feu vert à l’étude de phase IIb qui vient de s’achever aux États-Unis. Elle a confirmé l’efficacité du firibrastat chez 254 patients hypertendus en surpoids à haut risque cardiovasculaire après deux mois de traitement, y compris chez les patients afro-américains qui ont le plus souvent une hypertension résistante aux traitements actuellement disponible », précise Catherine LLORENS CORTES.
Sources : Quantum Genomics / IPSOS / INSERM 2019
(1) Etude réalisée par IPSOS pour Quantum Genomics, du 1er au 4 mars 2019, auprès d’un échantillon de 1 075 individus représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Publication : 14/05/2019