La CFTC juge les propositions des réformes pour l’emploi des travailleurs handicapés comme « encourageantes.
A contrario des nombreux autres syndicats comme la CFE-CGC, FO ou la CGT, ou même l’AGEFIPH qui demeure en prudente tout en reconnaissant des avancées. La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) qui compte moins de 140 000 membres, estime que le rapport rendu le 5 juin dernier intitulé « L’emploi des travailleurs handicapés : Tous concernés, tous mobilisés » par la ministre du travail Muriel PÉNICAUD et Sophie CLUZEL, secrétaire d’État au Handicap « vont dans le bon sens et salue les nombreuses propositions ». Tout en reconnaissant que l’emploi des travailleurs handicapés n’a eu de cesse de dégradée.
De nombreuses propositions…
La confédération qui dans un communiqué qui se félicite de la concertation rassemblant des associations de personnes handicapées, des chefs d’entreprise, des représentants de branches professionnelles mais aussi les partenaires sociaux. Si nombreux affirment ne pas avoir été entendues ou pas suffisamment, la CFTC estime que les propositions rendues à l’issue de phase de concertation vont dans « le bon sens ». Parmi elles elle cite notamment la priorité donnée au milieu ordinaire, le maintien de l’obligation d’emploi à 6%, avec la prise en compte de tous les statuts pour répondre à l’obligation d’emploi (stagiaire, périodes de mise en situation professionnelle, intérimaire, titulaire de contrats aidés, alternants). Une obligation d’emploi dont les autres syndicats souhaités qu'elle soit applicable à toutes les entreprises, quels que soient le nombre de salariés.
Mais aussi la fin de l’exonération du ministère de l’Éducation nationale de sa contribution au FIPHFP à compter de 2020. La limitation à un renouvellement pour l’agrément des accords ou encore le maintien d’une minoration pour les seniors en situation de handicap particulièrement touchés par le chômage.
Concernant la simplification elle estime a contrario de l’AGEFIPH qui dit craindre des conséquences dangereuses. La confédération se félicite de la mise en place à partir de janvier 2020 pour toutes les entreprises de déclarer leurs actions en faveur de l’emploi de travailleurs handicapés, y compris les TPE qui ne sont pas assujettis à l’obligation d’emploi afin de « rendre visible leur effort et de renforcer la mobilisation collective ».
Seule interrogation…
Alors que les associations et la majorité des syndicats y compris l’AGEFIPH précisant la venue sur le marché du travail de plus 100 000 personnes chaque année avaient demandé la revalorisation immédiatement du taux. Le gouvernement aura lui préféré, manifestement poussé par Bercy a un débat parlementaire tous les cinq ans. Qui devrait permettre selon le gouvernement « d’apprécier l’impact de la politique en faveur de l’emploi des personnes handicapées, notamment celui du taux de l’obligation d’emploi de 6% ». La CFTC s’interroge non pas sur ce taux et de sa revalorisation, mais simplement si « cette série mesures sera-t-elle suffisante pour atteindre le taux de 6%, alors qu’aujourd’hui encore près de 500 000 personnes handicapées sont au chômage ? ».
Deuxième phase de concertation…
Une deuxième phase de concertation va s’ouvrir de juin à septembre 2018 en s’appuyant sur le rapport que doit remettre Dominique GILLOT, présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), le 11 juin relatif à l’emploi des travailleurs handicapés et à la conciliation de la vie personnelle et professionnelle des aidants. Des thématiques qui sont chères à la CFTC. « C’est pourquoi la Confédération et ses représentants sont décidés à prendre toute leur place dans cette seconde concertation et continueront à œuvrer pour l’accès à l’emploi des travailleurs handicapés » conclut la confédération dans son communiqué.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Publication : 10/06/2018