Un rapport recommande la création de davantage de place aux enfants handicapés dans les crèches et maternelles
Le 29 août dernier, dans le cadre de la rentrée des petites sections, Agnès BUZYN ministre des Solidarités et de la santé, et Sophie CLUZEL et la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, se sont déplacées au multi-accueil « Le Sourire du Chat ». Une structure gérée par l’association APATE, accueille 30 % d’enfants en situation de handicap. Les ministres qui ont reçu à cette occasion un rapport recommandant la création de davantage dans les crèches et les écoles maternelles aux enfants handicapés de moins de 6 ans. Il serait ainsi de 30 000 à 40 000 selon ce rapport a nécessité une prise en charge plus précoce.
Socialiser au plus tôt et soulager les familles…
Intitulé « Accueillir et scolariser les enfants en situation de handicap de la naissance à ses six ans et accompagner leur famille » et rédigée par Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), organisme sous l’autorité de Matignon. Remis au Ministre par la Vice-présidente Mme Sylviane GIAMPINO, ce dernier préconisant le principe « du zéro sans solution ». Un rapport met en avant le parcours souvent difficile et contraignant des familles, pouvant être simplifiées afin «de faciliter l’articulation avec la vie professionnelle, et ce faisant, de prévenir les risques additionnels de fragilisation du couple, des fratries et de l’économie familiale ».
Afin de soutenir les familles, le HCFEA recommande notamment à la fois de consolider les aides financières et de prolonger la PreParE à temps partiel jusqu’aux 4 ans de l’enfant. Mais aussi d’instaurer un « right to request », c’est-à-dire un droit pour tout salarié parent d’enfant en situation de handicap de demander à son employeur un aménagement souple du temps et du lieu de travail. Une situation déjà prévue par l’article L.212-4-7 du Code du travail et la circulaire ministérielle du 3 mars 2000 pour le secteur privé. Autre soie pré dansencee dan parentale prévus les articles L.122-28-6, L.122-28-9, L.122-11-2 et L.122-26 du Code du travail. Des solutions qui demeure souvent difficile à obtenir pour les parents employés dans le secteur privé.
Une absence d'apriori chez les enfants…
Pendant la première enfance et avant le CP, les enfants en situation de handicap ne se sentent pas différents des autres et leurs camarades n’ont pas encore un regard façonné par les normes physiques ou comportementales. Les auteurs, qui recommandent ainsi d’inclure et de socialiser tôt les très jeunes enfants en situation de handicap et en difficulté spécifiques, dans les modes d’accueil et à l’école maternelle en compagnie des enfants valides. Précisant notamment que 54 % des jeunes enfants en situation de handicap sont exclusivement gardés à la maison par leurs parents, alors que ce taux n'est que de 32% pour les autres enfants.
Une mixité, dont la Secrétaire d’État Sophie CLUZEL pour laquelle « tout le monde est gagnant : les enseignants, l'ensemble des élèves, les familles, les fratries ». Pour les enfants valides, côtoyer des enfants en situation de handicap « les aide à mieux accepter la différence, à avoir une culture de la bienveillance", et à améliorer leur "capacité d'adaptation à la vie en général », a renchéri la ministre des Solidarités et de la santé, Agnès BUZYN.
Un manque d’inclusion dès la maternelle…
Le Haut conseil qui dans son rapport et dans son communiqué rappelle que, l’inclusion généralisée des enfants de moins de six ans en situation de handicap repose encore aujourd’hui largement sur l’école, à temps partiel pour près de 8 000 d’entre eux. La plupart des enfants en situation de handicap sont scolarisés à partir de 4 ans, cependant, entre 30 et 40% d’entre eux ne le sont pas à 3 ans. Un chiffre qui serait plus important selon certaines associations. Le rapport qui propose pour cela de développer à leur attention des "offres d'enseignements complémentaires.
Trois solutions pour un Zéro sans solution…
Le rapport qui préconise pour arriver à ce zéro sans solution, mais sera-t-il entendu par les ministres et cela malgré les affirmations d'Agnès BUZYN qui estime celle-ci comme « pistes pertinentes d’amélioration de l’accueil des enfants et du soutien aux parents ». Rien n’est moins sûr dans un gouvernement qui semble vouloir plutôt réduire les droits des personnes en situation de handicap plutôt que les défendre et de faire du handicap l'une de priorité de son quinquennat comme l'avait indiqué, Emmanuel MACRON lors de l’élection présidentielle en 2017.
Trois solutions consistantes à la fois, à une majoration des moyens alloués pour favoriser leur accès à tous les types d'accueil individuel et collectif. La structuration en réseau des professionnels au plus près des enfants en généralisant les unités mobiles d’appui et de ressources pour les modes d’accueil, les temps de réflexivité et de formation dans les crèches et pour les assistantes maternelles. Ainsi que le développement d’une offre mixte et diversifiée, en particulier les solutions hybrides entre accueil collectif et accueil individuel, entre l’école et les modes d’accueil de la petite enfance.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Source : HCFEA
Publication : 03/09/2018