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Réforme et changement de culture au sein du système français du médicament

Xavier Bertrand présentant la réforme du médicament2011.06.24 --- Véritablement les scandales du médiator et autres auront eu un effet bénéfique, celui de réduire la toute puissance des lobbies pharmaceutiques et de laboratoire. Ainsi le ministre Xavier Bertrand a présenté hier les grandes lignes de la future réforme, avec un principe clé sur le principe de précaution avant

toute commercialisation et la fin des visites médicales.

Le ministre écoutant ainsi le dernier rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) invitant a tailler à nouveau dans le vif. Elle appelle à une réforme en profondeur du système français de pharmacovigilance. Au programme, donner plus de poids aux patients dans la déclaration des effets secondaires et supprimer la visite médicale ! Un avis qui fait suite au premier rapport remis très critique sur l’affaire du Médiator®. L’IGAS déplore également que le système français, « précurseur il y a 30 ans », n’ait guère évolué au cours du temps. Un avis confirmé par le dernier rapport remis au Ministre hier lors des Assises du Médicaments et pour lequel ce dernier insiste dans ses premières lignes sur le principe de ne pas nuire et donc du principe de précaution.

Parmi les mesures phares, évoquées par Xavier Bertrand, figure l'inscription d'un numéro vert d'appel et de l'adresse internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur chaque boîte de médicament. L'objectif : faciliter la déclaration des effets indésirables par les patients. Objectif selon l’IGAS, qui précise: qu’il s’agit de simplifier et de centraliser tout en donnant davantage de poids aux patients. Lesquels pourront déclarer les effets indésirables susceptibles d’être liés aux produits de santé. A noter que cette mesure figure déjà dans un décret publié le 10 juin dernier au Journal officiel.

En outre, les patients pourront prochainement découvrir un pictogramme spécifique sur les boîtes de médicaments sous surveillance renforcée. A ce titre, le ministre de la Santé a réclamé une mise à jour périodique des médicaments sous surveillance renforcée, ainsi qu'une réévaluation du rapport-bénéfice/risque des spécialités médicales les plus anciennes.

La fin de la visite médicale ? Dernier point et non des moindres : l’IGAS propose une « refonte de l’information sur le médicament ». En supprimant purement et simplement la visite médicale ! « La mission estime qu’il n’y a pas d’alternative à l’interdiction de la visite médicale ». Plus de 18 000 de ces professionnels sont concernés dans notre pays. A terme, ils seraient remplacés par un « organisme public d’information sur le médicament », commun à l’AFSSaPS, à la Haute Autorité de Santé (HAS) et à l’Assurance-maladie. Une mesure qui semble avoir reçu l’accord du ministre Xavier Bertrand.

Xavier Bertrand a aussi demandé la mise en place de règles plus strictes en matière de traitements. Désormais, un médicament devra prouver "qu'il est au moins aussi bon que les alternatives thérapeutiques disponibles et remboursables" pour être à son tour remboursé. « Notre police du médicament doit mieux assurer la sécurité des patients, le doute doit toujours bénéficier au patient », a conclu le ministre.

Stéphane Lagoutière
Catégorie : POLITIQUE GOUVERNEMENT
Publication : 24 June 2011

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