Skip to main content

Le Ministre Jean-Michel BLANQUER promet des mesures « pour une école pleinement inclusive »

Jean Michel blanquer et Sophie cluzel dans le val d'oise pour une rentrée pleinement inclusive en 20190a708Le Ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel BLANQUER à présenté en compagnie de la secrétaire d’État en charge du Handicap Sophie CLUZEL ce 11 juin lors d’une visite à l’école Anatole-France de Garges-lès-Gonesse dans le Val-d’Oise, ses mesures dites « pour une école pleinement inclusive », avec l’objectif selon lui à améliorer l’accueil des enfants handicapés dans des classes traditionnelles. Jean-Michel BLANQUER et Sophie CLUZEL promettent un "grand service public de l'école inclusive" dès la rentrée 2019. Si les associations gestionnaires comme l’APF France Handicap salue une "vraie volonté politique" l’Unapei demande, sans attendre, un « plan d'actions pour une transition inclusive effectivement concertée et solidaire » et refuse l’idée « d’une inclusion au rabais pour les personnes handicapées ».

Objectif : « Un meilleur accueil des familles »…

Un programme dévoilé ce matin qui s’inscrit selon le ministre, dans le prolongement de la grande concertation "Ensemble pour l’École inclusive", qui s’est déroulée d’octobre à février 2019. Opérationnel dès la rentrée 2019, et qui devrait trouver « sa pleine réalisation en 2022 ». « Aujourd’hui, nous devons aller plus loin pour offrir à chaque enfant en situation de handicap une rentrée similaire à celle de tous les autres enfants », affirment Jean-Michel BLANQUER, et Sophie CLUZEL. Un plan qui s’articule autour de sept axes qui vise en priorité sur « une simplification des démarches pour les familles et la personnalisation des parcours des élèves ».

Parmi l’une des mesures phare la création d’une cellule de réponse aux familles dans chaque département, mais pas forcément résoudre le problème. Elle sera ouverte tous les ans de juin à octobre avec une prise en charge de leur dossier sous 24 heure. Le gouvernement ayant annoncé également « l'organisation d'un entretien d'accueil avec la famille, l'enseignant et l'accompagnant dans le mois qui suit la rentrée scolaire » ou encore a la quelques jours du Bac, « la simplification des procédures d’aménagement de ce type d’épreuves ».

Selon les chiffres du ministre 340 000 enfants handicapés ayant étaient scolarisés à la rentrée en 2018 soit une progression de 20 000 élèves supplémentaires en milieu ordinaire. Ils étaient 166 000 élèves disposent d’un accompagnement humain, c’est 14 000 élèves de plus qu’à la rentrée 2017 (soit une augmentation de 9 %). « Ces deux dernières années, le budget dédié à la scolarisation d’enfants en situation de handicap a augmenté de 25 % » aura insisté le ministre.

Le Ministre qui a précisé avoir adressé une circulaire de rentrée 2019 « École inclusive », aux rectrices et recteurs d’académie ainsi qu’aux inspectrices et inspecteurs d’académie, directrices et directeurs académiques des services de l’éducation nationale et aux chefs d’établissement et aux directrices et directeurs d’école en charge de l’adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés, dans lequel son précisé l’ensemble de nouvelles mesures.

Vers la pérennisation de l’accompagnants… ?

L’autre objectif de cette école d'être "pleinement inclusive", selon le gouvernement concerne lui la lutte de la précarité de l’emploi des AESH, les accompagnants d'élèves handicapés. Si le gouvernement annonce la généralisation duJean Michel blanquer et Sophie cluzel dans le val d'oise pour une rentrée pleinement inclusive en 2019 avec une accompagnante statut d’accompagnant d’élèves en situation de handicap avec la suppression des contrats aidés, la précarité demeure. En effet il s’agira de CCD de trois ans, renouvelable une fois avant un CDI. Ces accompagnants, seront gérés par des nouvelles structures créées au niveau d'un collège ou de quelques écoles. Le gouvernement espérant aussi augmenter leur temps de travail moyen « L'objectif est d'arriver à 30% de temps plein à la rentrée ». Ainsi que l’harmonisation du temps de service dans l’ensemble des académies avec du temps dédié à l’organisation de leur activité.

Comme le regrette les associations et les syndicats, la grande absente reste une fois de plus la formation. Car si le gouvernement annonce une hausse de la formation d’adaptation à l’emploi de 60 heures garantie pour tous les accompagnants à la rentrée 2019, il ne mentionne pas de changement dans leur formation initiale.

L’autres concernant les enseignants qui prévoit également des modules de formation continue pour les enseignants déjà en poste et une plateforme en ligne censée aider les profs à adapter leur pédagogie à différents types de handicaps. Elle reste largement insuffisante. Les associations estimant que celle doit trouver sa réponse avant tout « lors de la formation initiale des enseignants qu’il faut agir pour faire en sorte que les enseignants soient à même de répondre en termes d'aménagements et d'adaptation pédagogique » estime APF France Handicap et là, l’absence reste totale.

Des « pôles » inclusifs d’accompagnement…

L’autre grande mesure annoncée par le ministre étant la mise la création de pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL). Voté en février dernier par l’assemblée nationale et fortement critiqué par les sénateurs, et expérimentés depuis la rentrée 2018 dans toutes les académies. Les Pial qui devrait être progressivement déployés jusqu’à leur généralisation en 2022. Une nouvelle forme d’organisation qui doit permettre de mutualiser automatiquement les AESH, et permettre d'accompagner au plus près les besoins pédagogiques de chaque élève, assure le gouvernement. Le Pial peut concerner les écoles maternelles et élémentaires d’une circonscription du premier degré, un ou plusieurs établissement(s) secondaire(s), ou encore un collège et des écoles de son secteur, on parle alors de Pial interdegré. Jean-Michel BLANQUER, et Sophie CLUZEL annonçant pour la rentrée 2019 concerneront 300 circonscriptions du premier degré, sur 1 466, 2 000 collèges avec Ulis « dispositifs ouverts » pour la scolarité des élèves en situation de handicap, sur 3 214, ainsi que 250 lycées professionnels avec Ulis, sur 453 existants. Une mesure là encore fortement critiquée aussi par les syndicats.

Graphisme 2019-2022 Création d'un grand service public pour accompagner sans les élèves en situation de handicap 04445Des concertations remise en cause…

Des discussions et des concertations que conteste les syndicats qui affirment ne pas avoir été entendu sur bon nombre de sujet comme la rémunération ou la formation des AESH. Pour Francette POPINEAU, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, « Il faut une formation pour les enseignants et, parallèlement, il faut une formation qualifiante aussi pour les accompagnants parce qu'on ne pourra faire équipe que si on est reconnu chacun dans nos professionnalités », a-t-elle expliqué. Francette POPINEAU qui a également pointé le manque d'attractivité du métier d'accompagnant. « Il faut effectivement pérenniser ces emplois et pour les pérenniser, il faut qu'ils soient attractifs. Et un des aspects de l'attractivité, c'est évidemment le salaire. On a du mal à trouver des accompagnants. Il faut savoir qu'ils sont payés 600 ou 700 € », a-t-elle précisé.

D’autres parle comme le syndicats SNJSJA-Unsa des instituts nationale des jeunes sourd et aveugles « d’une inclusion forcée » et de la fermeture d’établissement spécialisés qui risque de causer de grosses difficultés pour les élèves. Les collectivités locales comme les communes, département ou régions se montrent tres méfiante craignant que l’État n’essaie décharger de certaines de ces responsabilités…

Ou encore SUD éducation qui dénonce cette duperie du Ministre qui consiste à « scolariser les élèves à besoins spécifiques dans des classes ordinaires sans former les enseignants, sans fournir les moyens humains nécessaires au suivi de leur scolarité dans les classes et sans produire d’avancées concernant le statut et les conditions de travail des Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (AESH) ». Et d’ajouter que les PIAL ne sont qu’un « saupoudrage d’accompagnement », l’objectif consistant uniquement à « rentabiliser » et « mutualiser » au maximum les personnels AESH en les rendant plus mobiles et en mutualisant les moyens. Un sentiment partagé Sophia CATELLA, du Snuipp-FSU. Pour qui le risque risque et de « renforcer une gestion des besoins » en précisant qu’« Il y aura peut-être un adulte à côté de chaque élève mais l'accompagnement ne sera pas forcément à la hauteur de ses difficultés ».

Un sentiment partagé également par les représentant et parents d’élèves du Lycée professionnel présent pour accueillir le ministre lors de sa visite, avec banderoles et mégaphone. Dans une lettre ouverte signée par plus de 80 % des personnels de l’établissement et distribuée pour l’occasion, ils dénoncent une nouvelle fois l’impact des réformes Blanquer, avec « une baisse massive du nombre d’heures de cours » et des « effectifs par classe en augmentation ». Et de s’interroger sur les conditions d’inclusion pour les élèves handicapés. « Nous en accueillons chaque année de plus en plus mais nous sommes en sous-effectif pour les encadrer, d’autant qu’ils sont répartis dans 13 classes différentes aujourd’hui. Une AESH prend en charge parfois sept élèves à la fois. C’est beaucoup trop et l’expérimentation du PIAL est juste une façon de faire avec ce sous-effectif ».

Stéphane LAGOUTIÉRE

 

Catégorie : POLITIQUE GOUVERNEMENT
Publication : 11 June 2019
ÉtudiantsÉtude supérieurUNAPEISophie CLUZELSyndicatsGouvernementÉducationAPF France handicapMinistère de l'Education nationalePolitique socialeÎle-de-FrancePolitique gouvernementaleJean-Michel BLANQUERVal-d’OiseÉlèves handicapésAESHÉducation spécialiséeAccompagnant de vie scolaire

Articles en relation