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Contrôler le flux des ventes d’armes, un traité fondateur pour la paix dans le monde

Voeux a la presse Ministre Affaires Etrangere FrancaiseContrôler le flux des ventes d’armes est devenu réalité. Alors que de nombreuses personnes ont été victimes des trafics d'armes, la France a été l’un des moteurs dans la négociation de ce traité qui a été adopté à l’Assemblée des Nations-Unies et entré en vigueur le 24 décembre dernier. À l’occasion des vœux à la presse ce lundi au Quai d’Orsay, le ministre des Affaires Étrangères et du Développement International, Laurent Fabius, a rappelé sa volonté forte de rendre ce traité universelle.

Reste maintenant aux États qui ne l’ont pas encore signés de rentrer dans le rang.Un traité essentiel comme celui du Traité d' Ottawa contre les mines antipersonnel en 1997 et le Traité d' Oslo contre les BASM en 2008 pour le Handicap international a obtenu un prix nobel de la paix.

Il vaut mieux tard que jamais. Le 24 décembre dernier un traité sur le contrôle des ventes d’armes a été adopté en avril 2013 par l’Assemblée générale des Nations-Unies et entré en vigueur le 24 décembre dernier par une cinquantaine d’États. Le ministre des Affaires étrangères et du Développement international Laurent Fabius, a voulu réaffirmer, à l’occasion des vœux à la presse, l’engagement de la France pour inciter certains pays encore récalcitrants à signer ce texte pour réduire enfin le nombre de victimes des trafics d’armes.

« Ce traité doit devenir une norme universelle respecté par tous les grands acteurs du marché de l’armement. Il faut que tous les États le signent et le ratifient. Pour l’instant, ce n’est pas le cas puisque la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Russie, le Canada ou encore le Pakistan ne l’ont pas paraphés. Mais nous avons bon espoir qu’ils le fassent un jour », a rappelé le Porte-parole du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Romain Nadal. Mais alors pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour le mettre en place ?

« C’est au terme de longues discussions et négociations que ce traité a enfin vu le jour. Bien évidemment, la France a été l’un des moteurs pour que ce texte existe enfin. Ce traité va renforcer le contrôle des flux de ventes d’armes et contribuera à prévenir de nouveaux conflits. Nous souhaitons vivement l’universalité de ce texte », a-t-il expliqué.

Convaincre touts les autres États du bien fondé de ce traité

Mais dans la pratique, ce traité pourrait avoir du mal à s’appliquer. Alors que la vente d’armes représente 80 milliards de dollars, on peut comprendre certains pays à rentrer dans le rang.

« C’est un travail de conviction. Il en va de l’intérêt de tous les Etats d’y contribuer. Les exportations d’armes restent du ressort de la souveraineté nationale et ce traité ne remet pas en cause ce principe mais il permet une plus grande transparence et traçabilité des armes. Pour notre pays, c’est une question de crédibilité et d’engagement sur la scène internationale. Nous le devons à toutes ces personnes qui ont été victimes des trafics d’armes. On veut donc promouvoir l’universalité de ce traité », a soufflé Romain NADAL. Reste maintenant à convaincre tous les autres États du bien fondé de ce traité.

Les armes parmis lequel les vingt ans de mobilisation citoyenne contre les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions (BASM) et deux millions de signatures ont fait avancer le droit international humanitaire. Mais n'oublions pas que ces « armes des lâches » continuent à faire des victimes, même en temps de paix.

Aujourd'hui, grâce à la mobilisation d'ONG comme Handicap International, le nombre de nouvelles victimes chaque année a été divisé par cinq, plus de 4 000km² de terres ont été déminées et 70 millions de mines stockées par les Etats ont été détruites. Symbole fort : le Mozambique, l'un des pays les plus pollués du monde dans les années 1990, devrait se déclarer libre de mines cette année, rejoignant ainsi les 28 pays qui ont terminé leur dépollution. Cependant, la lutte contre ces armes continue. Dans le monde, une personne est tuée ou mutilée toutes les 2 heures par des restes explosifs de guerre. 78% des victimes recensées sont des civils dont 47% d'enfants.

Une année 2015 placée sous le signe du climat

Le chef de la diplomatie française a rappelé les ambitions à atteindre pour cette année 2015. Elles n’ont pas changé de ceux de l’an dernier. Il y a tout d’abord la paix et la sécurité qui n’a rien avoir avec le pacifisme mais qui est l’objectif de nos prises de position dans toute une série de conflits. Le deuxième concerne la réorientation et la relance de l’’Europe. Le troisième point met en lumière le redressement et le rayonnement de la France reste l’une des tâches centrales du ministère des Affaires étrangères. Sans oublier notre planète que ce soit dans son organisation ou dans sa préservation avec en fin d’année la Conférence internationale sur le climat à Paris.Un enjeu qui concerne non seulement l'environnement mais aussi l'état et l'évolution de la santé mondiale et de celles des maladies.

« Il faut obtenir un accord universel réunissant 196 parties. Il est logique que ce travail revienne à la Diplomatie française. C’était déjà le cas à Cancun. Cette responsabilité impliquera une mobilisation exceptionnelle de cette maison. Je réaliserai un tour du monde du climat. Il est indispensable d’aller à la rencontre de chacun notamment des plus vulnérables qui réclament à juste titre un effort spécifique de solidarité. L’objectif de la présidence sera à la fois d’écouter tout le monde, de rechercher des compromis et en même temps de garder un haut niveau d’ambition dont nous avons besoin. On compte sur la France pour mener à bien cette tâche. Comme je le dis, il n’y a pas de solution de rechange parce qu’il n’y a pas de planète de rechange », a rappelé le ministre des Affaires étrangères, Laurent FABIUS, pour lequel l'année 2015 s'annonce chargée pour la diplomatie française. 

Romain BEAUVAIS 

 

Catégorie : VIE POLITIQUE
Publication : 26 January 2015

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