FNATH Santé au travail : manque de propositions de la part des candidats et constat l’absence de volonté politique
A ce jour, la FNATH a rencontré sur la thématique particulière de la santé au travail et de l’indemnisation des victimes du travail, les équipes de campagne de quatre candidats celle de Nathalie ARTAUD, François FILLON, Emmanuel MACRON et Marine LE PEN. La FNATH qui n’aura elle écarté contrairement au comité d’entente aucun candidat a prévu un échange supplémentaire avec le candidat Benoît HAMON, tandis d’autres candidats, qui se dise pourtant soucieux des travailleurs comme notamment Jean-Luc MELENCHON, n’ont toujours pas répondu a l’invitation de l’association.
Une mise en avant des victimes du travail...
Chute d’une nacelle, défaut de sécurité sur une coulée d’acier en fusion..ou de l'amiante. Chaque année en France, 500 personnes succombent d’un accident sur leur lieu de travail. Auquel s’ajoutent les nombreux suicide ou tentative de salariés et autres burn-out qui concerne trois millions de personnes dont la mission d'information parlementaire de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale vient de rendre son rapport après un an de travail.
Une situation grave pour lequel la FNATH avait transmis des propositions à l’ensemble des candidats à l’occasion de rencontres avec les équipes de chacun d’eux soulignant l’urgence d’une situation « pour des victimes du travail, « dont le système d’indemnisation, n’a pas évolué depuis 1898 ». Demandant ainsi leurs propositions d’une part, « l’adoption d’une loi juste pour éviter de laisser les victimes du travail dans la précarité : en moyenne, la rente d’une victime du travail s’établit à 400 euros, et, d’autre part, des positions claires sur la pénibilité au travail »
Un rendez-vous manqué selon la FNATH, qui constate avec regret elle que la « santé au travail constitue une des grandes oubliées des programmes officiels des candidats. L’intérêt suscité par ces thématiques ne se traduit par aucune annonce concrète » précise le Secrétaire général Arnaud du BROCA.
« Indemnisation intégrale » pour Nathalie Artaud...
Rappelant que « dans ce domaine, la FNATH intervient bien souvent davantage que les directions syndicales qui se défaussent au nom de la défense de l’emploi ou des intérêts de l’entreprise », la représentante de Nathalie ARTAUD se prononce pour une indemnisation intégrale des victimes du travail « financé par le patronat ». Pour la candidate, l’amélioration des conditions de travail ne sera possible « qu’en inversant le rapport de force entre l’ensemble des travailleurs et le monde capitaliste ».
« Suppression du compte pénibilité » pour François FILLON...
Les représentants de François FILLON ont eux rappelé le souhait de leur candidat de supprimer le compte pénibilité, tout en soulignant qu’il avait été le premier, il y a plus de 10 ans, à introduire cette notion dans le cadre de la réforme des retraites. Sensibles à l’argument selon laquelle l’espérance de vie varie de 10 ans selon les catégories socio-professionnelles, les représentants de François Fillon n’ont pas exclu l’ouverture d’une négociation par blocs de métiers, s’engageant toutefois à revenir avec des réponses plus complètes.
La FNATH qui rappel sur la proposition de ce dernier « qu’il semblait difficile de confier une telle négociation aux partenaires sociaux, qui n’ont pas réussi par le passé à se mettre d’accord sur un tel sujet ». En réponse au programme du candidat « il faut créer de la richesse pour améliorer la politique sociale ». La FNATH tenant à souligner l’incohérence qui, selon elle, existe à « laisser des personnes ayant créé de la richesse par leur travail licencié pour inaptitude dès la survenance d’un problème de santé ou être indemnisées au rabais, comme le sont les victimes du travail ».
« Majoration pour des métiers pénibles » pour Marine Le PEN...
De son côté, le représentant de Marine Le Pen reconnaît que la question de la santé au travail a été insuffisamment travaillée dans leur programme. Interrogé sur les déclarations contradictoires de sa candidate concernant la prise en compte de la pénibilité, il précise à la FNATH que si la candidate était élue, elle supprimerait le compte pénibilité, au profit d’une majoration des trimestres travaillés dans des métiers pénibles.
Un représentant qui précise que par ailleurs, les médecins du travail pourraient être davantage impliqués dans la prévention de la pénibilité. Sans propositions sur l’indemnisation des victimes du travail. Le Front national qui s’était engageait à revenir vers la FNATH afin de détailler de façon plus concrète ces propositions d’ici la fin du mois de mars n’a toujours pas rendue ces propositions.
Un «programme à parfaire» pour Emmanuel MACRON...
De son côté Emmanuel Macron, les interlocuteurs ont reconnu que leur programme sur cette question, à la frontière des experts de la santé et de ceux du travail, était encore à parfaire. Sur la pénibilité, ils ont rappelé la nécessité de prendre en compte les différences d’espérance de vie, tout en souhaitant simplifier le compte pénibilité.
Constatant que depuis la dernière décennie, peu d’évolutions pouvaient être constatées dans ce domaine, en raison des multiples blocages et malgré l’excédent de la branche accidents du travail maladies professionnelles, ils ont soulignaient la nécessité d’agir, d’une part, « pour une plus grande prévention, notamment dans le domaine des services à la personne où les maladies professionnelles explosent, mais aussi, d’autre part, une amélioration de l’indemnisation », sur laquelle « ils vont travailler s’ils sont au pouvoir » ajoute la FNATH.
Un manque de volonté politique et de proposition..
Des candidats qui au final malgré ne propose rien de véritablement de concret voir même absolument avouant pour certains ne pas s’être préoccupé de la question. Une déception quand nous sommes à 17 jours du premier tour des élections présidentielles et que le programme ne sera donc changé et que les candidats n’ont absolument pas abordé ces questions dans leurs meetings ou réunion publique...Une fois de plus comme pour la question du handicap qui concerne plus douze millions de personnes, ce dossier qui concerne dans toutes formes près de 3 millions de salariés risque de ne pas trouver de véritable proposition sérieuse et d’exprimer une volonté politique de changement !
La FNATH Qui invite les citoyens et les électeurs à consulter le compte rendu de leurs rendez-vous avec les autres candidats jusqu’au 2e tour, directement sur fnath.org, sur Facebook ou Twitter.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Sources : FNATH 2017
Publication : 07/04/2017