Gabriel ATTAL accueil son successeur Michel BARNIER : Du plus jeune 1er Ministre au plus ancien de la Vème
Quelques heures après l’annonce officiel par la présidence de la république au travers d’un simple communiqué. La passation de pouvoir n’aura donc attendu ! Il vrai que ce gouvernement avait déjà présenté sa démission il y a 51 jours. C’est donc dans la cour de Matignion que Gabriel ATTAL aura accueil le nouveau premier ministre Michel Barnier. Après moins d’un quart d’heures les deux hommes revenant devant les journalistes pour leurs discours.
« Rien ne résiste au peuple français »…
Une passation qui été marqué par quelques trait d’humour respectif et notamment de Gabriel ATTAL. Ce dernier désormais président du groupe parlementaire des députés EPR (Renaissance) à l’Assemblée. Un départ contraint, par une dissolution qu’il ne voulait pas et qu’il a subie, est revenu longuement dans son discours, sur cette expérience lorsqu’il s’est présenté sur le perron avec son successeur. Avant cela il aura salué son successeur comme « un grand élu local que vous êtes, vous connaissez nos territoires. (…) mais aussi l’expérience quasiment inégalée du service de l'état dans différentes fonctions de l'international et de l'Europe ».
Il y avait hier de la fierté et de la frustration chez Gabriel Attal, 35 ans, le plus jeune Premier ministre de la Ve République, à l’heure de la passation de pouvoir…Car si pour ce dernier « Être Premier ministre, c’est l’honneur d’une vie », a-t-il estimé. Celle-ci évoque ne pas cacher « il y a évidemment une frustration (…) « Huit mois c’est court, c’est trop court ». Ajoutant que dans « d’autres circonstances, nous aurions mené ce travail à bon port ».
Tout a contrario soulignant « avoir aussi le sentiment du devoir accompli dans le temps qui m’a été imparti ». Gabriel ATTAL déroulant ensuite les grands dossiers, de la crise des agriculteurs en début d’année aux troubles meurtriers en Nouvelle-Calédonie. Mais celui de l’Education nationale pour lequel Gabriel ATTAL a demandé à nouveau Premier ministre de « continuer à faire de l’école une priorité absolue de la République ».
« Notre pays connaît une situation politique inédite : la politique française est malade, mais la guérison est possible », a insisté Gabriel ATTAL, appelant à « sortir du sectarisme ». Mais « il y a au moins autant de raisons d’espérer que de douter, il y en a même plus », a-t-il cependant estimé. Terminant son discours en remerciant les membres du gouvernement et la liberté « qui ont forgé une véritable amitié », les parlementaires, ainsi que sa famille. « Françaises, français n’oubliez jamais votre vocation de grandeur (…) parce que nous sommes la France et rien n’est impossible. Rien ne résiste au peuple français ». Terminant sur ces mots « la liberté sera au cœur des valeurs qui m’animeront dans les mois et les années à venir ». Déclenchant une longue standing ovation.
« On attend d’un 1er ministre qu’il dise la vérité »…
Pour le second la tâche n’en n’aura pas été plus facile, devant assurer son autorité dès le début de son discours. « Je peux dire quelques mots ? », questionne alors, presque amusé, Michel BARNIER. Revient alors sur le discours du Premier ministre sortant. « J’ai bien aimé la manière dont vous m’avez donné des leçons, enfin, les enseignements, même si ça n’a duré que huit mois, que l’on apprend quand on est Premier ministre », glisse l’ex-commissaire européen. Parlant de ce que « peuvent attendre les Français d’un Premier ministre ? Je le dis avec humilité, je pense qu’on attend de lui qu’il dise la vérité. Même si cette vérité est difficile », poursuit Michel BARNIER.
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« La vérité d’abord sur la dette financière, et sur la dette écologique qui pèse aujourd’hui lourdement déjà sur les épaules de nos enfants. J’aurai l’occasion dans quelques jours, dans quelques semaines à peine, devant le Parlement, de dire les grandes priorités législatives et les propositions au nom du nouveau gouvernement. Il s’agira de répondre, autant que nous le pourrons, aux défis, aux colères ». Souligne ce dernier.
Néanmoins la tache aura difficile autant pour celui qui quitté Matignion après un si court passage, aura tant bien que mal essayé de mettre en avant sa politique et celle de ces prédécesseurs. Essayant même de rassurer le peuple français dans son discours en affirmant que « tout est possible parce que nous la France et que rien ne résiste au peuple français ». Drôle de façon de lui rappeler que la dette française devrait atteindre fin 2024 3.264,3 Mds€. Représentant 102,4 % du PIB, au premier trimestre 2024. Emmanuel MACRON et ces gouvernements ayant fait progresser celle-ci de 1100 Md€. Un discours qui relève comme nous vous laissons la possibilité de juger vous-même, mais révèle beaucoup sur le sentiment de départ sur une défaite. Reste maintenant voire comment Gabriel ATTAL soutiendra en tant que Président du Groupe parlementaire de la majorité présidentielle, le nouveau Premier ministre.
« Nous sommes dans un moment grave »…
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a enchaîné, en assurant qu’il allait reprendre des projets laissés en suspens par le précédent gouvernement, « en y ajoutant sa propre valeur ajoutée ». « Nous sommes dans un moment grave », a-t-il poursuivi, disant aborder cette nouvelle page « avec beaucoup d’humilité ». Affirmant que les grandes lignes qui devront être énoncées lors de discours de politique générale viseront à « répondre aux défis, aux colères, aux souffrances (…) qui traversent beaucoup trop nos villes, nos quartiers et nos campagnes », liées selon lui à l’accès aux services publics, à la sécurité, à la maîtrise de l’immigration, et à l’école, qui « restera bien la priorité ».
Michel BARNIER qui tend la main au plus jeune ancien premier ministre de la Vème pour lequel celui-ci présente un geste d’ignorance « J’applaudis, ça va, ah », dit Gabriel ATTAL en souriant. Tentant de garder la face, le nouveau Premier ministre pose alors la main sur l'épaule de l'ex jeune premier. Pas certains que ces deux-là se contactent pour se donner des nouvelles après cette entrevue…
Des réactions diversifié….
Ancien ministre et commissaire européen de droite Michel BARNIER a été nommé jeudi Premier ministre par Emmanuel MACRON, 60 jours après le second tour des législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité. Si le Nouveau Front Populaire, crie au vol avec Jean Luc MELANCHON qui dans une vidéo estime que « le Président de la République à nier et voler le résultat des élections législatives de juillet 2024 ». On découvre aujourd’hui « un Premier ministre qui est « nommé avec la permission et peut être sur la suggestion du Rassemblement national » ajoute le leadeur de la France Insoumise. Reste que le résultat de ces élections demeure plus complexe. Car le nouveau front populaire n’a aucune légitimité a l’Assemblée nationale, puisque seuls les groupes parlementaires sont reconnu. Ils sont d’ailleurs au nombre de 15 pour cette XVIIème législature.
Reste que si ces derniers tous réunie compte effectivement 195 députés. Il en demeure que aucun Premier ministre n’aurait pu tenir sans l’accord directe ou indirecte du RN qui compte 142 députés avec les 16 députés du camp des Républicains ralliés au RN. Effectivement tous gouvernement du Nouveau Front Populaire et son programme aurait fait l’objet d’un rejet par les députés RN, Les LR de Laurent Wauquiez, et les Députés de la majorités présidentiels mais aussi ceux d’Horizon et du Modem. En conséquence cette nomination demeure le seul possible, mais elle oblige pour cela le nouveau premier ministre a faire des concessions importante au RN afin de ne pas être censurer. Une censure que le RN dispose comme une arme réelle puisqu’elle serait systématiquement votée par la gauche dans son ensemble.
Reste maintenant au Premier ministre soutenu par le camp présidentiel et les 40 députés LR, de tenter de former un gouvernement susceptible de survivre à une censure, pour mettre fin à la plus grave crise politique depuis 1958. Une tache qui sera loin d’être évidente et pourtant pour lequel il ne dispose pas plus de dix jours.
Stéphane LAGOUTIERE
Sources : Hotél Matignion
Publication : 05/09/2024