Un Gouvernement en forme de continuité et changement de convenance
Après avoir la traditionnelle démission du premier ministre, Jean-Marc Ayrault a présenté son second gouvernement. La totalité des ministres candidats aux législatives ayant élu ces derniers ont reconduit dans leurs postes hormis quelques changements dus à difficulté de casting ou de mésentente. Certains comme Marie Arlette CAROLOTTI ont vu leurs périmètres élargis suite à leurs succès, celle ajoutant la Lutte contre l'exclusion à son ministère délégué aux Personnes handicapées.
Un remaniement qui aura été avant toute l'occasion pour le premier, ministre Jean-Marc AYRAULT, de conforter une assemblée nationale où le parti socialiste avec 280 députés ne dispose pas de la majorité absolue qui est de 289. Le premier s'assurant le soutien du parti radical de gauche de Jean-Michel BALYET avec une nouvelle ministre chargée de la décentralisation au travers de la sénatrice radicale de gauche et ancienne préfète Anne-Marie Escoffier ou encore Sylvia PINEL toujours du PRG qui au passage devient ministre de plein exercice.
Une autre femme fait également son entrée au gouvernement : Hélène Conway. Sénatrice représentant les Français établis hors de France, élue au palais du Luxembourg dans la vague rose de septembre dernier. Spécialiste du logement, Thierry REPENTIN fait lui aussi son entrée au gouvernement et se retrouve en charge de la Formation professionnelle et de l'apprentissage. Il épaulera le ministre du Travail Michel SAPIN.
Quelque règlement de casting aussi avec Delphine BATHO, jusqu'ici ministre déléguée à la Justice, et réputée en mésentente avec sa ministre de tutelle, la garde des Sceaux Christiane TAUBIRA. Nouveau défi pour cette proche de Ségolène ROYALE, promue, de façon inattendue, au poste de ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. Autre changement qui aura lui subi le feu de critique EELV et de l'UMP, la sénatrice de Seine-et-marne Marne Nicole Bricq, nommée, elle, ministre du Commerce extérieur. Ex-rapporteuse générale de la commission des finances du Sénat, elle change donc de ministère et part à Bercy pour reprendre l'une des attributions de Pierre Moscovici, ministre de l'Économie et des Finances.
Un gouvernement qui compte désormais 20 ministres et 18 ministres délégués contre 16 dans la première équipe Ayrault. Un deuxième gouvernement qui conserve sa parité totale avec 19 femmes et 19 hommes outre le premier ministre, avec un total de 38 membres contre 34 dans le premier gouvernement. Celui qui retrouvera les députés fraîchement élus à partir du 26 juin après l'élection du président de l'Assemblée nationale pour lequel selon toute vraisemblance Claude BARTOLONE devrait être élu avant que n'intervienne Jean-Marc Ayrault lors de la présentation de déclaration de politique générale et la discussion du projet de loi de finances rectificative.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Publication : 21/06/2012