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Un nouveau biomarqueur de la maladie coronarienne découvert par des équipes toulousaines

Un chercheur dans un laboratoireQuelques semaines après la journée mondiale du cœur qui eut lieu le 29 septembre confirmant l’importance de la prévention notamment chez les femmes. Les équipes médicales et scientifiques toulousaines(1), après plus de dix ans de recherche, ont annoncé aujourd’hui la découverte d’un nouveau biomarqueur des maladies cardiovasculaires. Un nouveau biomarqueur présent dans le sang circulant et donc détectable par une simple prise de sang à travers la protéine IF1. Des résultats que l’équipe vient de publier au sein de la revue scientifique BMC Médecine.

« Facteur protecteur du risque cardio-vasculaire... »
De nombreuses études épidémiologiques ont établi que le cholestérol HDL, ou « bon cholestérol », est un facteur protecteur du risque cardio-vasculaire. Malgré tout, plusieurs études et essais cliniques remettent en cause la valeur de cette protection sur simple mesure sanguine de cholestérol HDL. « Il devenait nécessaire d’identifier de nouveaux marqueurs de protection du risque cardio-vasculaire » souligne l’équipe.

L’équipe du Dr Laurent Martinez à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires a découvert l’action particulière de l’enzyme F1-ATPase , déjà connue pour son rôle central dans la production d’énergie, essentielle au fonctionnement des cellules. F1-ATPase se retrouve sur la membrane de plusieurs types de cellules et « aide » le cholestérol HDL dans ses effets protecteurs contre la maladie coronarienne, mais également dans l'élimination du cholestérol par le foie.

Fait important ce dosage sanguin de la protéine IF1 mis au point par les équipes toulousaines pour la première fois au monde est le biomarqueur de l’activité de l’enzyme F1-ATPase. Il a fait l’objet du dépôt d’un brevet d’exclusivité.

Une étude réalisée sur 577 personnes...
Un travail qui est le fruit d’un programme d’étude Gènes et Environnement en Europe du Sud réalisé par les équipes toulousaines à partir d’une grande enquête sur la pathologie coronarienne. Grâce à ce travail, les données cliniques et les paramètres biologiques de 577 patients coronariens ont pu être analysés.

Dix ans de recherche qui auront permis de constater une mortalité totale plus basse chez les patients ayant un taux de protéine IF1 élevé, supérieur à la médiane, comparée aux patients dont le taux était inférieur à cette médiane (respectivement 20 et 29 %). Plus important, soulignent les chercheurs, cette constatation est également établie en considérant uniquement la mortalité d’origine cardiovasculaire. En revanche, aucune corrélation entre taux de mortalité et taux de cholestérol HDL n’a été retrouvée.

Un puissant biomarqueur d’avenir
En l’état actuel de l’étude, on peut conclure que la protéine IF1 est un puissant biomarqueur prédictif des maladies cardiovasculaires. Il vient compléter, voire surpasser, d’autres éléments prédictifs : facteurs de risques, paramètres cliniques et même biomarqueurs actuellement utilisés dans ces pathologies. Sur la base de cette étude, l’évaluation de la protéine IF1 va maintenant être étendue à des cohortes de patients européens pour différentes pathologies cardio-vasculaires et probablement remplacer le bon cholestérol HDL dans l'évaluation du risque cardiovasculaire.

La Rédaction

(1)Les équipes impliquées sont : Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC) - INSERM (UMR 1048) – Hôpital Rangueil, / Dr Laurent Martinez / Fédération de Cardiologie du CHU de Toulouse - Hôpital Rangueil - Pr J.Ferrières / Service d’Epidémiologie du CHU de Toulouse - Hôpital Rangueil - Pr J.Ferrières, Dr J.B. Ruidavets / Service de Biochimie - Institut Fédératif de Biologie - CHU Toulouse - Pr Bertrand Perret, Dr Annelise Genoux / Centre de Ressources Biologiques - Toulouse Bio-Ressources - CHU de Toulouse - Pr B. Perret.

Catégorie : INNOVATION & RECHERCHE
Publication : 14 October 2016

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