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Observation d'un coronavirus au microscope Inconnu, il y a encore quelques mois chez l'homme comme chez l'animal, le coronavirus MERS-Cov, acronyme de Middle East Respiratory Syndrome, est apparu en avril 2012 en Jordanie et a été identifié en juin sur un malade hospitalisé en Arabie Saoudite. Il s'est ensuite répandu dans plusieurs pays européens. Le premier patient français a, semble-t-il, été infecté lors d'un voyage à Dubaï et le second en le côtoyant dans une chambre à l'hôpital. Hospitalisé le 23 avril, placé depuis le 8 mai sous assistance respiratoire au CHRU de Lille, le premier patient, âgée de 65 ans est décédé le 28 mai 2013.

Depuis septembre 2012, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé 44 cas, dont deux identifiés en France en avril dernier. Le nombre de cas recensés reste donc sans rapport avec l'épidémie de SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) de 2003, qui avait touché près de 8.500 personnes dans le monde entier et fait plus de 800 morts. Mais la menace est bien réelle, puisqu'il y a peu d'informations sur le mode de transmission de ce nouveau coronavirus et qu'il n'existe pas de traitement antiviral.

Des symptômes comparables

Comme le SRAS, le MERS-Cov est un bêta coronavirus. Leurs symptômes cliniques sont identiques : toux, difficultés respiratoires, fièvre, infections intestinales parfois, voire insuffisance rénale. Mais l'analyse du matériel génétique du MERS-Cov montre bien qu'il s'agit de deux virus différents.

Le MERS-Cov est extrêmement létal, avec un pourcentage de mortalité proche de 50 % : 24 décès pour 44 cas identifiés. « Cependant, il faut tenir compte du fait qu'actuellement, ce sont les cas les plus graves qui sont dépistés », nuance le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bichat-Claude Bernard. En revanche, il se transmet moins facilement, même si certains cas ne sont peut-être pas détectés encore, en raison de symptômes plus discrets. « Si c'était un virus aussi contagieux que celui du SRAS, on aurait déjà recensé davantage de cas », explique le Pr Yazdanpanah.

 Transmission mal comprise

L'OMS ne dispose pas encore de données suffisantes pour conclure au mode ni à la source de transmission du coronavirus. Mais tout comme le SRAS, « elle s'effectue probablement par voie aérienne », indique Yazdan Yazdanpanah. La transmission interhumaine est avérée pour le SRAS. En revanche, pour le MERS-Cov, « la transmission d'homme à homme est probable, lors de contacts étroits et rapprochés, indique le Dr Keiji Fukuda, sous-directeur général en charge de la sécurité sanitaire de l'OMS, mais pas encore prouvée ».

Une absence de traitement...

Il n'existe, pour l'heure, aucun traitement contre les coronavirus. Les soins préconisés sont, selon les individus, la réanimation du malade et l'oxygénation du sang ou la prise d'antibiotiques pour lutter contre les surinfections bactériennes. « Quant à la mise au point de vaccins, elle semble difficile », explique Gregory Härtl, directeur du département médias de l'OMS.

En effet, selon une étude parue dans Plos One en avril 2012, les quatre candidats-vaccins étudiés provoquent, chez la souris, des effets secondaires graves et inattendus. Des études plus récentes ont été conduites à partir de singes pris comme modèles d'infection. Elles ont montré, sur des cultures de cellules, que deux antiviraux, la ribavirine et l'interféron-alpha2b empêchent le virus de se reproduire. Encore faut-il démontrer leur efficacité sur l'homme.

La Rédaction

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