Médicaments biosimilaires : l’hôpital, premier vecteur de leur diffusion ces copies officielles !!!
Une étude de la DREES publié aujourd’hui souligne l'importance des prescripteurs hospitaliers dans la diffusion des médicaments biosimilaires. Quel est leur rôle dans la pénétration sur le marché de ville pour permettre à l'Assurance maladie de dégager plus d'économies ? Des économies dont son dernier rapport « Charges & Produits » publié en juillet dernier souhaite atteindre plus de 2 Mds€ d’économie en 2020 destinée à améliorer la qualité de soins et mieux maîtriser l’évolution des dépenses de santé parmi celle-ci 43 % proviendront des médicaments et des dispositifs médicaux.
Médicaments génériques et biosimilaires, des sources d'économies ?
Pour Pascal BRIERE, président du laboratoire pharmaceutique Biogaran, lors d’une tribune en juin dernier « plusieurs milliards d'euros pourraient être économisés si l'on recourait davantage aux médicaments génériques et biosimilaires ». Des médicaments génériques ne représentent que 36 % des médicaments délivrés aux patients en France, alors qu'ailleurs, ils atteignent 70 %, voire 80 % aux Etats-Unis ou en Allemagne. « Pour autant, sous l'impulsion principale des pharmaciens d'officine, des économies de l'ordre de 2 Mds€ sont réalisées chaque année grâce à eux. Si l'on passait la barre des 50 %, c'est un milliard d'euros supplémentaire par an qui serait économisé par la collectivité… un écart qui représente la contribution demandée aux entreprises du médicament en baisses de prix au cours des derniers projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ! » précise t-il.
Cette économie pourrait être amplifiée grâce aux médicaments biosimilaires, copies officielles des médicaments biologiques. Après dix ans d'utilisation en Europe, la communauté scientifique et médicale s'accorde à reconnaître qu'ils sont aussi efficaces et aussi bien tolérés que leur médicament d'origine. L'Agence européenne du médicament (EMA) a d'ailleurs mis un point final au débat, en concluant ainsi dans son rapport d'avril 2017 que « les médicaments biosimilaires approuvés par l'agence […] peuvent être utilisés, pour toutes les indications approuvées, de manière aussi sûres et efficaces que les autres médicaments biologiques ». Elle renvoie d'ailleurs la décision de trancher entre « switch », substitution ou seule interchangeabilité, au politique, et non au sanitaire.
Selon l’étude de la DREES publiée aujourd’hui que ces médicaments biosimilaires équivalents moins chers de médicaments biologiques sur le marché constitue une source possible d’économies pour l’Assurance maladie. Principalement prescrits à l’hôpital, les médicaments biologiques représentent, en 2018, 21,3 % du chiffre d’affaires hors taxe en ville et portent le dynamisme de ce marché. Malgré leur potentiel de diffusion important, les premiers médicaments biosimilaires peinent à percer en ville.
Si pour les médicaments génériques, le pharmacien de ville dispose d’un droit de substitution, ce n’est pas le cas des biosimilaires. Ils sont interchangeables, au sein d’un groupe biologique similaire, mais par les prescripteurs uniquement. L’hôpital, premier prescripteur de ces médicaments, joue donc un rôle clé pour leur diffusion en ville.
Or, si le choix des médicaments prescrits à l’hôpital influence, directement ou indirectement, leur consommation en ville, l’hôpital (ou le groupement d’achats) négocie leur acquisition au meilleur prix sans prendre en compte leur tarif en ville. Pour les laboratoires, proposer des prix bas à l’hôpital peut donc constituer une stratégie d’implantation indirecte sur le marché de ville. Des premiers schémas incitatifs pour promouvoir les biosimilaires ont d’ailleurs vu le jour à l’hôpital.
Quelles principales économies en 2020 ?
Sur les quelque 2 milliards d’euros d’économies prévues en 2020, 887 M€ devraient être réalisés grâce à un usage plus strict de certaines classes thérapeutiques (hypolipidémiants, anti-hypertenseurs, antalgiques, anti-inflammatoires, antidiabétiques, antibiotiques…) et le recours plus fréquent aux biosimilaires (près de 100 M€). La deuxième source d’économies la plus importante (715 M€) réside dans la rationalisation de certains actes et prescriptions, comme les transports sanitaires (160 M€), la biologie médicale et l’imagerie (238 M€), ainsi que certains soins paramédicaux (130 M€). Il est, par ailleurs, attendu une économie de 200 M€ grâce à la chirurgie ambulatoire et 220 M€ au titre de la lutte contre la fraude et les abus.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Sources : DREES
Publication : 04/09/2019
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