Les médecins en manque de formation sur la Tubercolose selon une étude du BEH
Une étude de cas de tuberculose réalisée en Seine-Saint-Denis, le département le plus touché de France, met en évidence la formation parfois insuffisante des médecins et des paramédicaux sur la maladie, et les erreurs de prise en charge qui en découlent. Rappelons que celle-ci quelque peu oublié des Français peu avoir des conséquences graves et l’apparition de lourd handicap.
Le Centre de lutte antituberculeuse de Seine-Saint-Denis a mené une étude rétrospective sur les centres de dépistage du département, relatée dans un article publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). La Seine-Saint-Denis dont le taux de tuberculose est 3 fois supérieur à la moyenne française, avec six centres départementaux de dépistage et de prévention enquêtant sous l'égide du Conseil général autour des cas de tuberculose signalés.
L'étude rétrospective a été réalisée autour d'un cas virulent. La patiente, élève d'un lycée professionnel, avait subi un dépistage à la rentrée 2008 chez un médecin généraliste. La radio pulmonaire était normale, mais l'intradermoréaction faisait apparaître un résultat nettement positif (20 mm), montrant une infection tuberculeuse latente probablement récente. Le médecin lui a cependant remis un certificat d'aptitude.
« La faible incidence de la tuberculose en France entraîne un déficit de formation et d'expérience des médecins sur le sujet », note l'article. La jeune fille a le mois suivant effectué un stage dans le service de gériatrie d'un hôpital. Son certificat d'aptitude n'a pas été remis en cause, et porteuse d'une « infection tuberculeuse latente en cours d'évolution vers une tuberculose », la jeune fille a évolué sans avoir été dépistée dans le lycée et le service hospitalier, jusqu'au diagnostic en janvier 2009.
Les autorités de santé ont alors procédé à un dépistage des « sujets contacts » et dans la famille. Selon l'étude, « 15 cas de tuberculose ont pu ainsi être diagnostiqués avant la survenue de symptômes et avant la contamination de l'entourage », du moins pour la majorité d'entre eux. Le dépistage et le traitement des infections tuberculeuses latentes ont permis aussi d'empêcher la survenue d'un nombre important de tuberculoses secondaires.
Autour des trois cas index, 1 347 personnes ont bénéficié d’un dépistage complet (63 % des sujets contacts identifiés) ; 15 cas de tuberculose maladie (1,1 % des 1 347 personnes dépistées) et 229 infections tuberculeuses latentes (17,0 % des 1 347 personnes dépistées) ont été diagnostiqués. Un lien a été établi entre les dépistages des deux lycées. Trois souches différentes de bacilles ont été typées.
L’enquête a permis de confirmer les bénéfices de la mise en place de dépistages rigoureux autour des cas, bénéfices tant individuels que collectifs. Elle a également permis d’identifier des facteurs pouvant favoriser la poursuite des chaînes de contamination : la formation parfois insuffisante des corps médicaux et paramédicaux sur la maladie, les erreurs de prise en charge qui en découlent et les difficultés d’organisation et d’acceptabilité du dépistage autour des cas.
La Rédaction
Publication : 23/10/2011
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