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Le dernier rapport de l’IGAS dénonce l’insécurité des hôpitaux psychiatriques

Rédigé le 15 Août 2011

2011.06.01 --- Dans un rapport rendu public le 31 mai dernier, l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) estimant la présence de nombreux dysfonctionnements systémiques dans la gestion de la sécurité par les hôpitaux psychiatriques. Un État des lieux sévères des hôpitaux psychiatriques en France et ce, en plein débat devant le parlement sur l'hospitalisation d'office. Un rapport qui dénonce notamment les fugues, agressions, parfois meurtres ou viols, la violence dont font l’objet les patients.

« Il faudrait être naïf pour penser que ce rapport est publié aujourd'hui par hasard », nous confie, Norbert Skurnik, du syndicat des psychiatres de secteur, en référence au projet de loi de réforme de l'hospitalisation d'office voté en première lecture mardi dernier par les députés et rejeté par la profession qui le juge trop sécuritaire. « Le rapport de l'Igas vient à nouveau enfoncer le clou de cette orientation qui entretient un climat de peur et de stigmatisation des malades”, juge le psychiatre Paul Machto, responsable d'un centre de jour à Montfermeil.

Force est de constater que les moyens promis en décembre 2008, par Nicolas Sarkozy suite à la mort d'un étudiant, poignardé à Grenoble par un malade mental échappé d'un hôpital psychiatrique n’ont pas été tenus. Le président qui avait pourtant promis à l’époque un plan de sécurisation des hôpitaux psychiatriques, ainsi que la création de quatre unités qui vont prendre en charge les malades jugés « difficiles »pour lequel 70M seraient investis.

Une mauvaise gestion

L’institution met en cause la surveillance des établissements dont il serait trop facile de sortir. Elle évalue à 10 000 le nombre de fugues par an. Les accès des hôpitaux sont mal aménagés et peu surveillés, selon le rapport, qui a évalué entre 8.000 et 14.000 le nombre annuel de fugues de patients hospitalisés d'office ou à la demande d'un tiers. Quant aux détenus, ils sont une quarantaine par an à s'évader des hôpitaux psychiatriques. Dans la quasi-totalité des cas, le retour est rapide et les fugues n'ont pas de conséquences graves, relève l'Igas, qui souligne cependant qu'elles induisent des ruptures thérapeutiques.

l’IGAS, qui concernant la surveillance constate que en cinq ans, une vingtaine de meurtres (dont trois pendant des fugues, sept dans un établissement, cinq en sortie d'essai). Elle a aussi relevé une dizaine d'agressions sexuelles au sein des établissements. Ce sont des drames rares, mais les agressions à l'intérieur de l'hôpital contre le personnel et les malades paraissent en revanche plus nombreuses que ne le laissent percevoir les 1.870 signalements recensés en 2009. Face à cela, peu d'hôpitaux réagissent en mettant en place des programmes de formation et d'équipements adéquats, estime l’inspection générale.

Défaillance et manque de personnel

Un rapport qui confirme là aussi les nombreuses manifestations des syndicats ces derniers mois a Toulouse, Paris, Lilles ou Marseilles. Car si le rapport n’estime pas directement « le manque de personnel sauf exception localisée », il reconnait cependant une présence médicale lointaine, un encadrement défaillant, des locaux et des équipements vétustes. En revanche, la charge de travail des infirmiers en hospitalisation complète s'est alourdie et surtout le temps de présence des personnels a été réduit, ajoutent les auteurs, qui relèvent un fort absentéisme ou encore de trop nombreuses pauses fumeurs. : l'IGAS qui cite aussi le confinement dans des espaces étroits de personnes présentant des pathologies et des origines diverses, la négation de la vie privée, parfois le port du pyjama en journée, ou encore l'absence quasi totale de distraction.

Internement infantile

L’actualité a prouvé encore le manque d’une réelle politique concernant l’internement des enfants et des adolescents. Un rapport qui dénonce cette situation en n’acceptant pas que ceux-ci puissent être mis, faute de place, dans les unités pour adultes.

Ne pas mettre la charrue avant les bœufs

Un document précieux qui nous fait voir l’impossibilité et l’inutilité de vote de loi comme celle actuellement en projet au parlement, les moyens eux ne sont pas. Avant toute décision, il convient donc pour le gouvernement de revoir sa copie de mettre en œuvre une véritable politique psychiatrique en France avec les moyens d’internement volontaire ou d’office. Une situation qui permettre alors de recevoir ses personnes en toute sécurité et dans le respect des dignités humaines auquel chacun de nous peut prétendre.

Stéphane Lagoutière

 

Deux associations renforcent leur partenariat pour mieux diagnostiquer les enfants dyspraxiques

Rédigé le 15 Août 2011

2011.05.21 --- Fortes de leur partenariat initié en 2010, les associations L’ADAPT et DMF ont mené une enquête nationale* sur les besoins des enfants dyspraxiques qui leur permet de dresser un état des lieux des difficultés rencontrées de manière récurrente par les enfants et leurs familles et de proposer des pistes de travail afin de faciliter le parcours des enfants et des jeunes en milieu ordinaire. Deux priorités apparaissent : avancer l’âge du diagnostic et développer des services d’accompagnement spécifiques.

Les dyspraxies sont des anomalies de la planification et de l’autonomisation des gestes volontaires (dont le regard). Selon la Haute Autorité de Santé publique, 5 à 7 % des enfants de 6 à 11 ans seraient atteints de dyspraxie, soit entre 600 000 et 840 000 élèves. Les atteintes sont plus ou moins sévères, mais pour 2 % des enfants scolarisés (environ 240 000), elles sont tellement importantes qu’elles nécessitent un accompagnement spécifique ainsi que des aménagements scolaires (adaptations pédagogiques).

Fortes de ce constat, les associations L’ADAPT et DMF ont conclu un partenariat en juin 2010 en vue de favoriser la reconnaissance de ce handicap et mettre en commun leurs expertises et leurs ressources pour développer des dispositifs d’accompagnement spécifiques des enfants et élèves dyspraxiques. Les deux associations ont réalisé une enquête nationale [1] auprès des enfants et jeunes atteints de dyspraxie afin de recenser leurs besoins quotidiens, d’observer la manière dont ils y répondent et d’identifier les besoins qui restent non couverts. Une enquête qui fait apparaitre l’importance de trois point notamment.

Priorité au dépistage précoce

La première difficulté pour ces enfants et leur famille résident dans l’absence de diagnostic. En effet, la dyspraxie est parfois mise sur le compte d'un retard intellectuel, problème psychologique ou de la mauvaise volonté. Aujourd’hui, 2/3 des enfants atteints de dyspraxies ne seraient pas diagnostiqués. Quand ils le sont, le diagnostic intervient trop tardivement, dans la majorité des cas à 7/8 ans, au cœur du cycle des apprentissages fondamentaux. La médecine et la pédiatrie de ville sont quasi absentes du processus de diagnostic (seulement 9 %), il y a donc urgence à les sensibiliser à la reconnaissance de la dyspraxie pour avancer l’âge du dépistage.

Une coordination indispensable des soins et de la rééducation

L’étude fait ressortir un manque de prise en charge globale de l’enfant, avec une demande d’accompagnement spécifique DYS, de coordination, d’information et d’orientation. Ainsi, si 92.5 % des enfants et jeunes de l’échantillon sont suivis pour leur dyspraxie, seulement 15 % sont accompagnés par un SESSAD[2]. Pour les autres, la rééducation est majoritairement effectuée en milieu libéral avec des soins ou rééducations en milieu hospitalier et/ou CMPP et une consultation régulière de 2 à 3 professionnels. Cette dispersion des soins fonctionnels et psychologiques alourdit considérablement la prise en charge de l’enfant et le fragilise. La coordination des soins de l’enfant constitue un des axes de développement des SESSAD DYS ou SESSAD Troubles des Apprentissages.

Un accompagnement scolaire adapté et pérenne

87 % des enfants sont scolarisés en classe ordinaire [3], toutefois l’accompagnement et les adaptations sont indispensables pour les maintenir dans ce système scolaire. Si 59% des enfants ont un(e) AVS[4] à l’école primaire, cet accompagnement baisse dès l’entrée au collège et peut avoir pour conséquence une rupture dans le parcours scolaire de l’enfant. S’il est nécessaire de développer des réponses aux besoins de ces enfants au niveau de la scolarité, il est également indispensable d’anticiper leur situation de jeunes et jeunes adultes (16 – 25 ans) : au lycée, étudiants, en formation, en recherche d’emploi, en emploi et d’éviter les ruptures de parcours.

En amont des services de soins, de rééducation et d’accompagnement, L’ADAPT et DMF agissent pour une reconnaissance de la dyspraxie tant au niveau des médecins généralistes, des médecins scolaires, que des enseignants qui se trouvent chaque jour au contact des enfants. L’ADAPT publiera un Cahier de L’ADAPT spécifique DYS au cours du 2e semestre 2011 destiné aux professionnels du secteur et organisera le 10 octobre prochain un Café des Réussites DYS en partenariat avec DMF à destination des familles, des professionnels du secteur et des entreprises.

La Rédaction

1 Cette étude a été menée auprès d’un échantillon de 318 familles adhérentes de l’association DMF, concernées par la dyspraxie, sur tout le territoire français.

2 Service d'éducation spéciale et de soins à domicile

3 En comparaison, 70% des enfants handicapés l’étaient au niveau national pour l’année scolaire 2009-2010

4 Dans l’Éducation Nationale, les AVS sont des assistants d’éducation mis au service d’un accompagnement à l’intégration scolaire, individuelle (AVSi) ou collective (AVSco), des élèves handicapés.

Perce neige 45 ans d’existence grâce a la générosité et de solidarité de ses bénévoles

Rédigé le 15 Août 2011

2010.06.13 --- Au cours de ces quinze dernières années, Perce-Neige, présidée par Christophe Lasserre-Ventura, petit-fils aîné de Lino Ventura, a accéléré son développement en ouvrant une vingtaine de nouvelles Maisons Perce-Neige. Des constructions à taille humaine, conçues avant tout pour apporter soutien affectif et confort matériel aux résidents et où ils bénéficient d’un accompagnement à la fois chaleureux et qualifié. Ces établissements, ouverts sur l’extérieur, proposent tout au long de l’année de nombreuses activités créatives, culturelles et sportives.

Face à la diversité des besoins, Perce-Neige a multiplié ses initiatives en créant différents types d’établissements : Foyers de vie, Foyers d’Accueil Médicalisés dont certains pour personnes vieillissantes, Maisons d’Accueil spécialisées pour personnes polyhandicapées et autistes, centre de vacances adapté, accueils temporaires...Deux établissements sont actuellement en cours de construction dans le Maine-et-Loire et les Bouches-du-Rhône. Depuis sa création, Perce-Neige a permis la réalisation d’une cinquantaine d’établissements.

Parmi ceux-ci, 27 Maisons Perce-Neige sont gérées directement par l’association et accueillent plus de 700 résidents. L’association envisage également d’autres évolutions, des reprises d’associations existantes avec des opérations de rapprochement, une participation plus active à la formation dans le secteur médico-social et des liens plus forts avec la recherche médicale.

Le handicap mental ne régresse pas. Il concerne tout le monde... Il mérite d’être mieux connu pour être mieux soutenu. Les origines sont diverses : à la conception (maladies génétiques...), pendant la grossesse, à la naissance (prématuré...), au cours de la vie (traumatismes crâniens, accident vasculaire cérébral, maladie dégénérative...). Près de 700 000 personnes, enfants et adultes, sont atteintes d’un handicap mental en France. L’espérance de vie de ces personnes a augmenté de 50 ans en l’espace d’un siècle.

C’est grâce à la générosité de tous que l’association pourra poursuivre son développement avec pour objectif principal la qualité d’accompagnement et le bien-être des personnes handicapées mentales.

La Rédaction

Inauguration du premier foyer d’accueil médicalisé en France pour les adultes autistes musiciens

Rédigé le 11 Août 2011

2011.05.31 --- Vendredi 27 mai à 14 h 30, Patrick Devedjian, député et président du Conseil général des Hauts-de-Seine, inaugure le premier foyer d’accueil « Alternote » pour les adultes musiciens souffrant d’autisme à Antony, en présence de Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France, Bertrand Delanoë, maire de Paris, Jean-Yves Senant, maire d’Antony, Pierre de Lavalette, président d’APRAHM-AUTISME, et Michel Pinville, directeur du foyer.

À l’initiative de l’association APRAHM-AUTISME, le projet « Alternote » s’inscrit dans la continuité de la démarchée initiée, en 2001, avec le foyer d’accueil Alternat pour adolescents musiciens et autistes. Les adolescents sont à présent devenus adultes. Aujourd’hui, ce nouveau foyer d’accueil pour adultes musiciens, autistes ou souffrants de Troubles Envahissants du Développement, est le premier en France. Il offre sept places à ces artistes.

Depuis 2005, le Conseil général des Hauts-de-Seine a financé l’association APRAHM-Autisme à hauteur de 286 800 € pour la construction du foyer d’accueil médicalisé à Antony. Cette association s’est toujours distinguée par la réalisation de structures innovantes. En 1993, elle a créé notamment le concept d’"Alternance" pour l’accueil d’adolescents autistes en institut médico-éducatif. Elle gère trois établissements : le foyer d’accueil médicalisé Alternat et Alternote à Antony, et les deux Instituts médico-éducatifs par alternances basés à Bourg-la-Reine et à Paris.

La Rédaction

Inauguration du foyer de vie « La Valsière » à Grabels dans l’Hérault

Rédigé le 11 Août 2011

2011.05.28 --- André Vezinhet, Président du Conseil général, député, a récemment inauguré le foyer de vie « La Valsière », à Grabels, une extension du foyer occupationnel « Les Écureuils ». Ce foyer géré par l'APEI* du Grand Montpellier, une association du mouvement parental, fondée en mai 2006, qui a pour vocation de conseiller et d'accompagner les personnes handicapées mentales et leurs familles.

L'extension répond aux objectifs du schéma départemental visant à augmenter la capacité (13 places supplémentaires, dont 2 accueils temporaires), à améliorer les conditions d'accueil et à mutualiser les moyens d'accompagnement des adultes handicapés.

Autre objectif: reloger 12 résidents.

Le nouvel hébergement, implanté dans le prolongement de l'existant, dispose d'une superficie de 900m2. Il regroupe 24 chambres individuelles réparties sur 2 niveaux, permettant ainsi une organisation en 2 unités de vie de 12 chambres. Chaque étage dispose d'un espace collectif et d'un lieu d'accueil dédié aux familles.

Le coût total de cette opération (construction+agencement+matériel et mobilier) s'élève à 2,14 M. Le Département s'est porté garant de l'emprunt PLS (prêt locatif social) à hauteur de 75 %, sa participation se traduit aussi par l'attribution d'un budget de 2,4 M en 2011, au titre de l'aide sociale.

A l'heure où l'État se désengage financièrement, le Département de l'Hérault maintient son soutien en faveur de l'accompagnement des personnes handicapées. En 2011, il a voté un budget de108,7 M pour leur prise en charge, dont 33,9 M€ dédiés à la PCH et 53,8 M à l'hébergement.

Rappelons qu'en novembre 2010, qu’en novembre 2010, André Vezinhet avait déposé une question prioritaire d'inconstitutionnalité pour dénoncer l'insuffisante compensation financière des charges liées à l'APA, à la PCH et au RMI-RSA par l'État, comme le prévoit l'article 72-2 de la Constitution, auprès du tribunal administratif de Montpellier. Après avoir été renvoyée devant le Conseil d'État, la plus haute instance administrative en France, la QPC est aujourd'hui entre les mains du Conseil Constitutionnel.

* association de parents et amis de personnes handicapées mentales

Auxiliaire de Vie Scolaire Individualisé, un métier d'avenir par Nicolas Avon

Rédigé le 11 Août 2011

 

2011.05.28 --- Que peut bien recouvrir cette appellation un peu barbare que celle d'AVS-i, je me propose, si vous le voulez bien de vous donner ma définition. À l'heure où je rédige cette note, mes petits camarades et moi-même sommes en week-end. Nous sommes des salariés de l'Éducation nationale, donc en week-end. Nous n'avons pas tous le même statut. Je ne connais pas la répartition exacte sur le territoire national, mais pour faire simple, si c'est possible, disons qu'il existe deux types de contrat qui permettent d'assumer ce type de fonction.

Un contrat de droit public, celui d'assistant d'éducation qui a remplacé les contrats emplois jeunes il y a quelques années. Ce contrat engage la personne sur une durée hebdomadaire de 35 ou 20 heures. Les AED sont recrutés au niveau BAC et plus. AED c'est aussi la nouvelle appellation des MI/SE, Maîtres d'Internat/Surveillants d'Externat. En la matière l'État fait un comme comme il le veut avec les noms qu'il donne à ceux qu'il emploie à durée déterminée.

Dans mon département la durée du contrat est d'un an et renouvelable 5 fois. J'ai contracté en 2008 à la rentrée de septembre, sauf faute grave, ou bien si je trouve un emploi pérenne, je suis tranquille jusqu'en 2014. Je reviendrai sur le sujet plus loin dans cette note.

Un contrat de droit public d'une part donc et un contrat de droit privé le Contrat Unique d'Insertion d'autre part. Les critères actuels (27/05/11) d'éligibilité sont fixés par Pôle Emploi. À ma connaissance, il faut être chômeur de longue durée et arriver en fin de droit pour pouvoir prétendre à ce type de contrat.

La durée hebdomadaire du contrat ne dépasse pas les 26 heures. Les droits à ce type de contrat n'excédant pas deux ans. Autrement dit, s’est des personnes beaucoup trop éloigné de l'emploi (pas uniquement des personnes privées d'emploi, il existe aussi des étudiants au long parcours, des parents ayant pris un congé pour élever leurs enfants, je n'ai pas la prétention d'être exhaustif sur le sujet).

Il m'est arrivé jusqu'aux oreilles que l'État ait comme idée de remplacer son personnel AED, par des personnes en contrat aidé (CUI). Pourquoi je fais cette remarque, c'est très simple. Mes connaissances actuelles du sujet m'amènent à dire qu'une personne employée en CUI coute moins cher à l'État qu'une autre salariée sous contrat d'AED. Et en la matière c'est dramatique. Pardonnez-moi cette trop longue introduction et venons-en au sujet des AVSI.

En 2005 le législateur vote la Loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette Loi a pour conséquence, en matière d'éducation, puisque c'est à ce sujet que je veux en venir, de rendre obligatoire la scolarisation de tous les enfants, y compris donc ceux qui sont porteurs de handicap.

La Loi, ou un de ses décrets d'application (le net est très performant pour trouver les textes exacts, je le rappelle mon objectif n'est pas d'être exhaustif sur le sujet), prévoit que chaque enfant reconnu handicapé par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) peut bénéficier d'aides compensatrices. Elles sont soit d'ordre matériel comme le prêt d'un ordinateur, soit humain comme la nomination pour une durée hebdomadaire décidée en instance interne.

Vous avez suivi le raisonnement? C'est là que nous apparaissons mes collègues et moi-même, nous incarnons le rôle d'Auxiliaire de Vie Scolaire Individualisé. Il existe de nombreuses questions concernant ses missions, leur nature, la filière dont sont issus ceux qui y sont affectés, la précarité des contrats qui leur sont proposés...

Je relate mon expérience et mes interrogations, en aucun cas je ne suis le porte-parole de qui que ce soit. Je m'interroge : pourquoi l'État, qui a rendu obligatoire la scolarisation de tous les enfants, ne se donne-t-il pas les moyens d'appliquer la législation qu'il a mise en place? Pourquoi, aujourd'hui, réserver à des emplois précaires la responsabilité de ce type de missions ? Quelles sont les conséquences sur le terrain de l'application au rabais du texte de 2005 ?

Lorsque j'ai été engagé en septembre 2008, on m'a proposé une formation de 60 heures (c'est bien peu). J'ai fait le choix d'accepter, et ce malgré mon diplôme d'éducateur spécialisé. Certains de mes collègues, eux-mêmes diplômés ES, on fait le choix de se faire dispenser. Je fais partie de ce qui considère que nous apprenons chaque jour, même si l'on doit entendre deux fois des intervenants sur un même sujet. La spécificité de chacun fait qu'il n'y aura pas le même discours, ni la même approche. Il n'en demeure pas moins que je n'ai pas appris grand-chose au cours de cette formation. On en revient là encore à la question des moyens que l'État attribue ou non aux objectifs qu'il s'est fixés.

En septembre 2008 on m'a demandé d'aller sur le terrain, dans une classe de grande section de maternelle accompagnée une petite fille porteuse de trisomie 21 qui était maintenue dans son école faute de place dans l'institution spécialisée qui finalement l'accueillera à la rentrée 2009. J'ai donc pendant un an œuvrer à faire accepter cette petite fille par ses pairs et tenter de la faire évoluer dans ses apprentissages.

En aucun cas l'AVSI n'est un substitut du professeur des écoles qui lui se charge de la classe. Je prenais donc les consignes de l'institutrice et ensuite j'improvisais. Mon expérience d'éducateur spécialisé me fut d'un grand secours et m'est d'ailleurs toujours un étayage précieux. J'ai pu remarquer cette première année que l'institutrice avec laquelle je travaillais n'avait pas de connaissances en matière de handicap et encore moins en matière de prise en charge et d'adaptation de ses apprentissages à une enfant handicapée.

C'est la présence de cette fillette de 7 ans dans sa classe qui lui ouvrit les portes de la reconnaissance de la différence. Nous avons cheminé l'année durant au gré des aléas, ce fut passionnant comme première expérience.

Modestement je pense avoir participé à la reconnaissance en qualité d'individu en tant que tel de cet enfant parmi son groupe classe et le groupe des adultes de l'école. Concernant la fillette et compte tenu des atteintes dont elle était porteuse, nous n'avons pas progressé en terme d'apprentissage scolaire. Ma grande fierté en fin d'année fut de la voir demander à être le chef d'orchestre lors d'un temps de regroupement, elle qui était si inhibée et discrète en début d'année.

Au cours de l'année, l'Inspection académique, au rythme d'une séance par mois réunissait les seuls AED missions AVSI pour une séance d'analyse des pratiques professionnelles. C'est important de préciser que seuls ceux qui sont employés en qualité d'AED ont droit à ce type de réunion. Nous partageons les mêmes missions que nos collègues sous contrat CUI mais nous n'avons pas le même traitement. Ce n'est pas juste, il y a là matière à s'indigner (merci Mr Hessel d'avoir remis le terme à la mode) et ce n'est pas la seule raison de s'indigner, je pense en aborder une voir plusieurs autres avant la fin de ce texte.

Donc chaque mois nous étions réunis par groupe de dix. L'animateur était un psychologue scolaire. Cet espace a offert à ceux qui ont bien voulu s'en saisir d'échanger sur sa pratique et d'aborder des problématiques particulières. Je le répète, il est regrettable que l'ensemble des AVSI n'ait pas droit au même traitement. Ce lieu d'échange permit aux individus de faire connaissance et de se rapprocher pour lutter contre l'isolement. Nous avons donc eu la possibilité d'élaborer des réflexions sur nos pratiques et certains ont pu résoudre en tout ou partie la difficulté qu'il rencontrait sur le terrain.

Depuis deux ans maintenant j'accompagne un jeune garçon atteint de dyspraxie en école élémentaire. Autre enfant, autre école, autre dynamique, autre problématique, il m'a fallu jongler. Si certains d'entre vous veulent en savoir plus sur mon travail au quotidien avec cette enfant, j'ai créé un blog (avs-i.blogs.nouvelobs.com) où je retrace quelques interventions auprès de Guillaume 9 ans. La fonction est toujours aussi passionnante. Je suis devenu avec les semaines le trait d'union entre l'école, l'enfant, son institutrice, les parents et les professionnels du secteur paramédical que j'ai rencontrés.

Je vis à plein cette mission, je m'y engage et c'est stimulant. Cependant le constat reste le même : en 2014, si d'ici là une profession n'a pas été créée il en sera fini de mon parcours. Dans mon département nous nous sommes constitués en association (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.). L'association qui a pour but de faire reconnaitre la spécificité de notre intervention et de demander à l'État de créer un métier d'accompagnant scolaire souffle sa première bougie. Nous ne sommes pas aguerris au tissu associatif et à l'heure où l'association va souffler sa première bougie le bilan d'activité est maigre. Il n'en demeure pas moins qu'un nouvel élan s'est dessiné lors de la dernière réunion. Des groupes de travail se sont constitués, des stratégies et des objectifs clairement définis émergent.

Il existe de nombreuses associations (UNAISSE, UNAPEI entre autres) sur ce thème. Il existe même une fédération (FNASEPH), cela bouge, j'ai bon espoir. C'est un sujet qui pour l'instant ne fédère pas encore suffisamment et pourtant les raisons de le faire sont nombreuses. Par exemple les parents d'élèves reconnus handicapés par les MDPH pourraient revendiquer auprès de l'État que leurs enfants soient pris en charge par des personnes formées, qualifiées et reconnues.

La spécificité de notre fonction et les compétences qu'elle réclame ne peuvent se satisfaire de la situation actuelle des emplois précaires. Je me mets à la place d'une personne éloignée de l'emploi qui se retrouve parachuté au milieu d'une classe de 28 élèves pour accompagner un enfant autiste, quel vertige je ressentirai.

Je me mets à la place d'un enfant accompagné pendant plusieurs années et à qui l'Inspection académique dirait, l'an prochain ce n'est plus Nicolas qui t'accompagnera, mais Paul que tu ne connais pas et avec lequel tu vas devoir reprendre tout à zéro. Le temps de la rencontre à reconstruire, celui de la relation transférentielle à installer, celui de la confiance mutuelle à rebâtir... que de temps perdu et gâché à mon sens. Une personne en pâtit : l'enfant et ses chances de devenir un jour un élève ordinaire qui n'aura plus besoin de cette béquille.

Je reste convaincu que l'État ne peut plus faire machine arrière et que c'est aux acteurs citoyens de faire remonter le message et de faire pression sur l'actuel gouvernement, bientôt en campagne, pour évoluer dans le bon sens cette problématique. Mr Blanc, sénateur UMP, a été chargé par le président Nicolas Sarkozy de réfléchir aux moyens d'améliorer la scolarisation des jeunes handicapés. Le rendu du rapport était attendu pour la mi-mai gageons que celui fasse état de cette problématique et qu'il propose un redéploiement de moyens en la matière.

Je reste sceptique et inquiet à ce sujet.

La Rédaction

Alliade Habitat et l'ARHM concrétisent leur collaboration pour l’autonomie des déficients mentaux

Rédigé le 11 Août 2011

2011.05.24 --- La convention signée aujourd’hui est la concrétisation de la démarche partenariale engagée par Alliade Habitat et l'ARHM pour permettre à des personnes handicapées psychiques d'accéder à un logement. Alliade Habitat et l'ARHM se sont engagés dans la réflexion sur le thème « santé psychique et logement » dans le cadre de la Conférence d'Agglomération de l'Habitat du Grand Lyon depuis l'origine. Ils concrétisent aujourd'hui leur démarche partenariale par une convention permettant d'apporter un logement en appartement à des personnes reconnues handicapées psychiques.

Les personnes accompagnées par le SAMSAH (Service d'Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés) de l'ARHM dont la zone d'intervention, s'étend sur Saint-Fons, Vénissieux et VIIIe arrondissement, peuvent en effet bénéficier depuis 2008 de la mise à disposition d'un appartement dans le parc locatif d'Alliade Habitat.

La convention signée ce mardi 24 mai 2011 entre Alliade Habitat et le SAMSAH de l'ARHM prévoit donc les dispositions et les engagements mutuels afin que la solution apportée contribue à améliorer l'accès au logement à ses personnes. Les deux partenaires tiennent donc par cet engagement formalisé à souligner leur satisfaction mutuelle à collaborer et toujours mieux répondre aux besoins en logement par des solutions innovantes.

La Rédaction