Vote historique de l’OMS ou effet d’annonce sur la réadaptation adoptée à l’unanimité par les 194 États membres
Le 29 mai dernier, 194 Etats membres de l’OMS ont adopter à l’unanimité la résolution pour le renforcement de la réadaptation dans les systèmes de santé. Une nécessité qui concerne 2.4 milliards de personnes dans le monde, soit 1 personne sur 3, ont besoin de services de réadaptation. Reste que près 30 ans après la mise en place du traité d'interdiction internationale totale des mines terrestres antipersonnel en 1997, que bon nombre et pas des moindres non toujours signer se traiter. Les services de réadaptation, dont plus de 50 % d'entre elles n'y ont pas accès. Un vote qui marque selon handicap international un tournant historique vers une meilleure reconnaissance de la réadaptation en tant que service de santé essentiel.
Premier rapport en 2026…
Une résolution1, résultat d'efforts conjoints menés par Handicap International et l'Alliance mondiale depuis presque 4 ans. Celle-ci établissant un nouveau cadre politique, définit des engagements pour les différents acteurs dont les actions seront suivies. Handicap International a espoir que les efforts menés permettront d’améliorer la situation actuelle des services de réadaptation. D’ici 2026, l’OMS publiera le 1er rapport sur la réadaptation dressant l’état des lieux des services de réadaptation dans le monde.
Une résolution qui veut répondre à l’urgence…
La résolution ayant pour objectif de renforcer la réadaptation, dans les systèmes de santé, l’OMS reconnaissant ce service désormais comme essentiel. Par ce vote, la totalité des Etats membres de l’organisation de la santé s’engagent à renforcer leurs efforts pour rendre les services de réadaptation plus performants et accessibles à tous. Un accord comprenant notamment le développement de service, mais aussi celle de la formation de davantage de personnels et renforcer la couverture sociale des patients sont les maîtres mots de la résolution. Elle est d’autant importante face à l’augmentation constante des besoins et à l’état actuel des services de réadaptation.
Une urgence, dont témoigne Valentina POMATTO, Responsable du plaidoyer pour le développement inclusif pour Handicap International. « En tant que premier instrument international spécifiquement dédié à la réadaptation, cette résolution fixe des engagements pour les États membres, l’OMS et les autres parties prenantes afin de faire progresser l'intégration de la réadaptation dans les systèmes de santé de la planète et dans le cadre de la couverture sanitaire universelle. L’objectif est de reconnaître la réadaptation comme une question cruciale de santé publique et de faire émerger une volonté politique accrue pour prendre des mesures concrètes sur un sujet trop longtemps négligé ».
Tchad : La nécessité d’agir…
Si la présence de services de réadaptation permette de prévenir ou de limiter l’apparition d’un handicap chez une personne malade, blessée ou handicapée. Au contraire, le manque de services de réadaptation dans de nombreux pays est à l’origine de l’exclusion sociale et professionnelle de millions d’individus. Une situation critique comme le démontre le Tchad dont le secteur et quasiment inexistant sous développé et sous financé. Le pays ne compte que deux centres de santé, non subventionnés par l’État pour plus de 17 millions d’habitants et aucune école de formation des professionnels n’existe à ce jour. Formés à l’étranger, ils exercent en majorité à N’Djamena, la capitale. Dans ce contexte, l’adoption de la résolution permettra à long terme de favoriser la reconnaissance, le développement et l’intégration de la réadaptation dans la planification des systèmes de santé et de renforcer les mécanismes de financement. En conséquence, on dénombre vingt kinésithérapeutes et dix orthoprothésistes au Tchad.
Une situation critique que témoigne Natoyallah DJIMINGAYE, kinésithérapeute de formation et chargé technique de réadaptation au Tchad « Je crois que l’adoption de cette résolution fera avancer nos efforts de plaidoyer pour la reconnaissance du secteur, car nos projets de réadaptation ne sauraient se pérenniser sans une implication effective et une prise en main par les structures étatiques dédiées et l’organisation mondiale de la santé (OMS). Au Tchad, cet instrument pourra par exemple stimuler la validation d’une politique nationale de la réadaptation ainsi que la mise en œuvre de sa stratégie technique ».
L’ONG toujours présente sur le terrain…
Handicap International, acteur incontournable de la réadaptation humanitaire dans le monde Handicap International est l’une des pionnières en matière de réadaptation humanitaire dans les contextes de développement, de catastrophes naturelles et de conflits armés. L’association mène 62 projets de réadaptation dans 35 pays différents et défend cette résolution depuis de nombreuses années. Handicap International accompagne les États pour inclure la réadaptation dans leur système de santé et contribue notamment à la mise en œuvre des services de réadaptation physique et fonctionnelle tels que l’appareillage.
Une hausse de 83% de victimes
L’Observatoire des armes explosives, créé en 2022 et composé de membres du Réseau International sur les armes explosives le 24 avril dernier, son premier rapport intitulé « 2021-2022 : Deux années de dommages causés aux civils par l'utilisation d'armes explosives dans le monde ». Ce rapport fait état de recherches et d’analyses portant sur les dommages causés par l'utilisation des armes explosives en zones peuplées et sur les pratiques en la matière entre les années 2021 et 2022. Mais surtout une hausse dramatique du nombre de victime estimé selon le rapport a 83 %.
La Rédaction
1 Dans le cadre de la résolution, l’OMS définit la réadaptation comme « un ensemble d'interventions destinées à optimiser le fonctionnement des personnes handicapées ou malades dans leurs interactions avec leur environnement ».
Publication : 30/05/2023