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Journée mondiale du braille : Vers le droit au savoir et a la ratification du traité de Marrakech

Journee Mondiale du BraillePour célébrer la naissance de Louis Braille né le 4 janvier, fondateur de ce système de "lecture" une journée mondiale lui a été consacrée. Devenu non-voyant a la suite d’un accident dans sa jeunesse, il met tout en œuvre pour préserver sa relation avec le reste d’une société pourtant hostile à l’époque. Une journée pour l’Union Mondiale des Aveugles dont le siège se trouve au Canada, mais aussi toutes les associations nationales de souligner le handicap dont souffrent les aveugles et les mal voyants, en rappelant l'existence du braille. Une cécitée qui touche environ 285 millions de personnes dans le monde.

La journée mondiale du braille est l’occasion pour tous de commémorer l'invention de cet homme qui a été, au fil du temps, de plus en plus diffusée et répandue (on retrouve ainsi l'écriture braille sur les boîtes et notices de médicament, sur les factures de téléphone, de gaz, d'électricité...

Histoire de l'alphabet Braille et d’un homme de persuasion…

Braille, qui n'est pas né aveugle, mais qu'il l'est devenu très jeune suite à un accident, améliore un système d'écriture déjà mis à place appelée sono-graphie. Cette technique émane d'un ingénieur, officier de cavalerie, Charles BARBIER de la Serre, qui avait mis au point un procédé d'écriture en relief des sons, pour permettre la transmission sans bruit de messages aux armées, la nuit ou dans l'obscurité. Il proposa en 1820 sa méthode à l'institution royale des jeunes aveugles de Paris. Le système de Barbier se basait uniquement sur les sons, ne prenant pas en compte l'orthographe, la ponctuation, les signes mathématiques...

La préoccupation majeure de Louis Braille aura était la communication entre les aveugles, les malvoyants et les voyants. Insatisfait, celui-ci met en place son propre code alphabétique construit uniquement à partir de 2 rangées de 3 points, permettant 64 combinaisons comprenant l'alphabet, les accents, la ponctuation, les caractères musicaux...L'alphabet braille est rapidement adopté, car nettement supérieur au système précédent.

L'alphabet braille est rapidement adopté, car nettement supérieur au système précédent. Il n’a jamais été autant d'actualité qu'aujourd'hui avec l'émergence des nouvelles technologies qu'il accompagne grâce à des logiciels et matériels adaptés que l'on peut connecter à un micro-ordinateur, une tablette ou un smartphone.

Parmi les moyens de communication offerts aux déficients visuels, le braille est à la fois le mieux et le plus mal connu du grand public. En général, nous savons qu'il s'agit d'un procédé de lecture tactile pour aveugles, sans pourtant pouvoir préciser davantage sa nature et ses conditions d'utilisation.

Un droit d’accès a la lecture et a la connaissance…

Si les nouvelles technologies comme le numérique et notamment la synthèse vocale ont permis de contourner certaines interdictions de transcription en braille de livre, les difficultés demeurent. Comme le rappel l’UMA, pour les étudiants et élèves aveugles, le braille est la clé de l’alphabétisation et de l’emploi à venir. Cela dit, les lois actuelles en matière de droit d’auteur exigent aux écoles de demander une autorisation pour reproduire les livres sous des formats accessibles comme le braille ou les gros caractères.

Les pays qui ne disposent d’aucune exception au droit d’auteur pour les usagers aveugles posent un immense obstacle à l’éducation des enfants aveugles et malvoyants, qui peuvent se voir privés de l’accès aux livres et aux manuels scolaires dont ils ont besoin.

De plus, les livres en braille produits par les organisations qui servent les aveugles dans un pays, par exemple le Pérou, ne peuvent pas être partagés avec un autre pays, disons l’Argentine. Chaque pays doit produire ses propres livres accessibles, ce qui donne lieu à des frais accrus et inutiles de duplication. Des frais qui pourraient se voir réduits si les manuels en braille pouvaient être partagés au plan transfrontalier.

Un travail qui après plusieurs années de négociation entre l’Union Mondiale des Aveugles et  d’autres organisations internationales et avec l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle (OMPI) a permis l’avènement d’un traité qui ferait tomber ces obstacles à la connaissance du monde. Le résultat a été l’adoption du Traité de Marrakech par l’OMPI en juin 2013.

Un accord international sur le droit d’auteur qui, lorsqu’il sera ratifié par 20 pays, entrera en vigueur. Les pays qui ratifient le Traité devront prévoir une exception dans leur législation domestique sur le droit d’auteur concernant les livres sous format accessible aux aveugles et aux malvoyants, comme les livres en braille, qui ne seront plus soumis à l’autorisation obligatoire de l’ayant-droit.

Le Traité de Marrakech permettra aussi aux bibliothèques pour aveugles et aux organisations qui servent les aveugles de partager les versions accessibles de livres et autres ouvrages entre pays, une fois encore sans avoir à demander l’autorisation du titulaire du droit d’auteur.

Pour une ratification en 2015

Jusqu’à présent, le Traité de Marrakech a été signé par 81 pays, mais ratifié par seulement 4 : l’Inde, le Salvador, les EAU et l’Uruguay. L’UMA remercie ces pays d’avoir réalisé l’importance de ce traité pour leurs citoyens aveugles et malvoyants. Mais pour que ce traité devienne vraiment efficace, nous avons besoin que tous les pays le ratifient, de sorte que des millions de livres puissent être produits en braille et sous d’autres formats accessibles.

Seuls les pays qui ratifient le traité peuvent l’utiliser à l’avantage de leurs ressortissants aveugles. C’est pourquoi nous prions instamment tous les pays de ratifier ce traité vital en 2015. Pour plus d’informations, et pour accéder à l’intégralité du Traité de Marrakech, veuillez entrer sur le site web de l’UMA.

Pour cette Journée mondiale du Braille, « nous animons tout un chacun à contacter son gouvernement pour lui faire savoir que le Droit à la Lecture est un droit humain important pour toutes les personnes, et à lui demander de signer et de ratifier le Traité de Marrakech pour faciliter l’accès des ouvrages publiés aux personnes aveugles, malvoyantes et ayant des difficultés à la lecture des caractères imprimés », confie Marianne McQuillan, responsable du développement financier et des communications au sein l’UMA.

L’UMA qui a lancé pour cette journée ce marque-page pour marquer la page où vous en êtes dans un livre probablement inaccessible pour 500 millions de personnes ayant un handicap à la lecture des caractères imprimés.

Stéphane LAGOUTIÉRE

Catégorie : JOURNÉE MONDIALE
Publication : 2 January 2015

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