Course poursuite de 24 heures a Madrid la compagnie Iberia abonne six passagers en fauteuil
Une fois de plus les transports aériens nous montrent qu'il ne semble pas accepter certaines règles y compris européennes. C'est le sentiment qu'aura ressenti un groupe de douze passagers originaire de Suisse dans le vol Madrid / Genève le 23 septembre dernier. Arrivé de Málaga où il venait de passer un séjour, ce groupe composé de six personnes en fauteuil et six accompagnantes abandonnées à leur sort lors du transit pendant 24 heures...
Traversée effrénée dans l'aéroport
Dès l'arrivée à Madrid suite à un retard, ils n'ont alors que quinze minutes à peine pour prendre le prochain pour Genève qui décolle 15 minutes plus tard. « On aurait pu l'avoir, mais, malheureusement, nous avons reçu des indications contradictoires », raconte Christine JAQUIER Conti, directrice par intérim du Club en fauteuil roulant de Genève. Les uns envoyé vers une porte d'embarquement alors que les personnes en fauteuil roulant sont prises en charge à l'opposé de l'aéroport. L'avion, lui, a déjà décollé.
C'est après plus de 30 minutes que les deux groupes réussis à se retrouver devront attendre le retour à leurs bagages réapparaissent au compte-gouttes, durant plus de quatre longues heures. Comme suite à des erreurs inacceptables, un responsable de la compagnie d'Iberia leur informe qu'il avait inscrit sur le premier vol du lendemain.
Un sentiment de panique et de colère
La responsable du groupe, Christine Jaquier décide alors trouver un logement pour la nuit. Une solution loin d'être évidente quand il faut loger six personnes en situation de handicap moteur. Chargés et épuisés, les passagers atterrissent finalement dans un quatre-étoiles, vers minuit et demi. Malgré l'aide du personnel de nuit, il aura fallu en plus aider ces personnes à se coucher, parfois les porter. D'autres se trouveront sans médicament ou de matériel médical. Deux heures après leur arrivée tout le monde est enfin couché. Après trois heures de sommeil, le groupe se lève à cinq heures du matin pour se rendre à l'aéroport. Mais le cauchemar continu, nouvel obstacle, les douze passagers, devront faire face à des employés du check-in et de la douane particulièrement minutieux ! « On a failli louper notre avion de 9 h 20. Ils ont exigé que chaque passager porte son billet, alors que deux personnes de notre groupe n'ont pas l'usage de leurs mains. Ils ont ensuite fouillé rigoureusement les chaises roulantes, à la recherche de drogues, d'explosifs ou de produits de contrebande », raconte à nouveau Christine JAQUIER
« Nous avons fait le nécessaire »
Après leur arrivée à Genève avec plus de 24 heures de retard prévues, la compagnie ibérique affirme de son côté avoir parfaitement géré cet indicent. ., . Il était donc impossible à ce groupe de réussir à la prendre, d'autant plus que les personnes à mobilité réduite sont les dernières à sortir des avions. » Aucun commentaire sur les attentes interminables, sur la disparition des bagages, ni sur l'excès de zèle subi à l'embarquement. Quant à la prise en charge hôtelière, elle décline toute implication. Pour Iberia, « tout s'est bien passé ». À qui la faute reste à le déterminer et qui pourrait trouver sa réponse, la responsable du club ainsi que les six passagers en situation handicap envisage eux de porter plainte contre la compagnie aérienne.
Stéphane LAGOUTIERE
Publication : 28/09/2012