Floriane VINTRAS : Ma volonté, « porter des projets utile pour la société au sein de mon entreprise »
Elle est âgée de 28 ans et s’appelle Floriane VINTRAS, elle exerce aujourd’hui le poste de responsable de communication au sein Wandercraft, a la pointe de la nouvelle technologie celle de la Robotique et des exosquelettes à destination pour les personnes en situation de handicap. Une femme au parcours atypique, avec une volonté, et une passion celle de « porter des projets porter utile pour la société au sein de mon entreprise ». Elle exprime après un parcours scolaire où le manque d’accessibilité des infrastructures a été un réel handicap pour elle poursuit ces études en alternance dans des écoles privées telles que Sup de Com ou encore Digital campus. Une réussite d’une inclusion professionnelle encore trop rare dans les métiers de la communication, de la presse ou des médias où les embauches représentent moins de 2 % des travailleurs handicapés…
FHI --- Quelles ont été les raisons pour lesquelles vous avez choisi ce métier et cette profession exercée par moins de 2% de personnes en situation de handicap ?
Floriane VINTRAS --- Le métier de communicant m’a toujours attiré par son aspect pluridisciplinaire : création graphique, événementielle, relations presse, stratégie digitale, et bien d’autres compétences ! J’aime l’idée de générer de l’envie et de la motivation en faisant un feedback positif ou correctif, ou encore dire ce qui va bien quand ça va bien et savoir dire ce qui ne va pas.
FHI --- Aujoud'hui a lieu la journée DuoDay qui a pour objectif de composer un binôme valide/personne handicapée en entreprise. Quel regard portez-vous sur ce type de manifestation?"
Floriane VINTRAS --- Ayant eu un parcours « standard » avec des études en milieu ordinaire puis des études supérieures en alternance je me suis confronté directement au milieu du travail et n’ai donc pas eu accès à ces journées.
Je pense que cela peut permettre aux entreprises, aux managers, et salariés de dépasser certains préjugés liés au handicap et de se rendre compte, que l’on n’est pas seulement une personne en situation de handicap, mais que l’on a aussi des compétences et des projets, et qu’il est possible de s’intégrer dans une équipe comme tout le monde. C’est indispensable pour changer le regard sur le handicap.
C’est peut aussi l’occasion, me semble-t-il de permettre de faire comprendre que des personnes en situation de handicap peuvent pratiquer des métiers liés a la communication, aux médias alors que leurs embauches ne représentent que 2 %. Une réalité d’autant plus difficile à comprendre quand elle peut se retrouver au sein d’association ou d’entreprises qui retransmettent cette information.
FHI --- Quelle a été la raison qui vous à incitée à rejoindre l’entreprise Wandercraft ?
Floriane VINTRAS --- L’été dernier, lors des essais cliniques, j’ai participé à l’amélioration de la dernière version de l’exosquelette en étant l’une des pilotes d’essai. A ce moment -là, j’étais sur le point de terminer ma formation de Chef de Projet Web et commençais mes recherches d’emploi.
Wandercraft m’a alors proposé de m’embaucher en tant que Responsable Communication. Je n’ai pas hésité, car l’aspect pluridisciplinaire de ce poste est ce que je recherchais. Pouvant être moi-même une potentielle utilisatrice de cet exosquelette je me sens complètement légitime dans ce que je communique et cela me motive d’autant plus ! Pour finir, l’esprit d’équipe, la cohésion que j’ai pu ressentir lors de ces journées d’essais cliniques m’ont encore plus donné envie de travailler chez eux et communiquer sur un produit aussi innovant que celui-ci est vraiment intéressant.
FHI --- Vous êtes embauchée depuis maintenant 6 mois : comment s'est passé votre inclusion professionnelle?
Floriane VINTRAS --- Je n’ai eu aucun problème d’intégration, d’autant plus que le métier de celle-ci tourne autour de la robotique, mais aussi du handicap donc ils sont très compréhensifs et sensibilisés sur le sujet. Et je souhaite souligner qu’il m’a toujours été précisé avoir été embauchée pour mes compétences et non pour mon handicap !
FHI --- La technologie numérique et robotique au service du handicap moteur est en pleine expansion, comme dans votre société d'ailleurs ! Pensez-vous que cela puisse réellement changer le quotidien et la vie professionnelle des personnes en situation de handicap moteur ?
Floriane VINTRAS --- Pour situer le produit, l’exosquelette ciblera plus particulièrement les personnes qui ont une paraplégie complète, partielle ou encore des neuropathies. L’exo sera disponible fin 2018, en centres de médecine physique et de réadaptation, d’abord en Europe, dans le but de permettre des nouveaux traitements et des sessions de réadaptation adaptées. Une version personnelle est en projet à moyen terme. Il faut lui apprendre progressivement à franchir les obstacles qui arrêtent les fauteuils roulants. Car un des objectifs est de concevoir un appareil d’accompagnement dans la vie quotidienne. Pour le moment, nous nous concentrons sur le marquage CE et la commercialisation de notre exosquelette médical. Rendrez vous sur a la prochaine étape !
Interview réalisé
Par Stéphane LAGOUTIERE
Publication : 26/04/2018