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Henri laniray président de la section handisport sport adapté un homme au service du sport 5a481Henri LANIRAY est asémiste depuis ses 12 ans. Aujourd'hui à la retraite, il est président de la section Handisport & Sport Adapté. Au sein du club jaune et bleu, il œuvre pour que tous aient accès à la pratique sportive. Il souhaite avant tout transmettre et participer au décloisonnement de l’handisport sur le territoire auvergnat. S'il aime s'investir dans l'organisation d'événements sportifs ce qu'il préfère ce sont ces fabuleux moments de vie partagés avec les athlètes, en particulier, et les asémistes en général !

FHI : Henri Laniray, pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Henri LANIRAY : A l'âge de 12 ans, dans les années 1965, j'ai débuté le rugby à l'ASM. J'ai pratiqué le rugby pendant des années et cela m'a permis de voyager... Il y avait des déplacements tous les week-ends. J'ai eu la chance de jouer à l'étranger, notamment en Italie et Angleterre.

A cette époque-là, les encadrants étaient des salariés Michelin, des parents qui accompagnaient leurs enfants qui jouaient au rugby. Ils s'intéressaient beaucoup à nous et nous avons vécu des moments très forts. Je suis toujours en contact avec mes anciens coéquipiers, qui sont devenus de véritables amis, comme « Bébert », bien connu à l'ASM J

Plusieurs années plus tard, avec mon ami Jeannot VIALLON notamment, nous avons décidé d'aller jouer à Romagnat et nous avons créé l'équipe de rugby féminine. A ce moment-là, on a été considérés comme des « farfelus » car le sport féminin était peu développé... Mais nous étions convaincus par ce beau projet !

Du point de vue professionnel, j'ai travaillé pour la Banque Populaire après avoir évolué dans l'immobilier et au Centre des impôts. J'ai gravi différents échelons et, en fin de carrière, j'étais responsable du service entreprise au sein de la Banque Populaire. Durant ces années, j'ai continué à graviter dans le monde du rugby, notamment au Comité Régional de Rugby où j'étais membre de la commission de discipline. Gérard Bertin, directeur général de l'ASM, que je côtoyais régulièrement, m'a demandé si je souhaitais aider la section rugby de l'ASM. J'ai tout d'abord refusé ... et puis il y a eu l'accident d'Adrien CHALMIN, qui a touché tout le monde... Je connaissais son père avec qui j'ai travaillé à la Banque Populaire ... Touchés par tous ces événements, nous avons décidé, avec Gérard BERTIN, de créer une association « rugby fauteuil ASM », en 2007.

Le 4 avril 2008, nous avons organisé un match de gala ASM-Toulouse, à la salle de basket de l'ASM. 1100 personnes sont venues. Nous avons dû refuser des spectateurs et fermer les portes pour limiter les entrées... C'était un moment très fort et assez impressionnant ! Le développement de l'association de rugby fauteuil et la création de la section ont été rendus possible grâce à l'implication et la passion de nombreux bénévoles asémistes, de toutes les sections ASM et du président de l'époque, Jacques CHAMPEIX. A l'heure actuelle, c'est toujours le cas. Tout le monde s'implique. La section ASM Handisport & Sport Adapté a été créée en 2011, après un audit pour comprendre les besoins potentiels dans les différentes sections. D'année en année, elle s'est développée avec l'apparition du tennis fauteuil, de l'athlétisme, de la lutte, du judo, de la natation. C'est grâce à l'implication de toutes les sections que, désormais, plus de 100 personnes pratiquent de l’handisport ou sport adapté à l'ASM.

FHI : Pourquoi la section Handisport ?

Henri LANIRAY : L'accident d'Adrien Chalmin m'a vraiment touché... C'est un peu l'élément déclencheur et c'était un vrai défi. Il y avait un vrai beau projet à bâtir. Quand la section Handisport & Sport Adapté a été créée, je ne connaissais pas tout dans le champ du handicap. J'ai donc dû aller chercher des informations. Je me suis inscrit au Comité régional Handisport ; je suis allé à la Fédération Française de Handisport ; j'ai participé à des réunions.
Ensuite, nous avons participé à beaucoup de journées de prévention afin de faire connaitre la section Handisport & Sport Adapté au grand public, comme le salon Handisup, une manifestation sur la sclérose en plaques, la journée mondiale de l'autisme, la journée mondiale de la trisomie 21,... Aujourd'hui, c'est une section qui fonctionne et qui est reconnue grâce aux différents internationaux et champions de France titrés en lutte adaptée, athlétisme, ou autre.

FHI : Quelles sont vos missions au sein de l'ASM ?

Henri LANIRAY : Mon but est d'encourager la pratique, apporter du dynamisme à la section en mettant en place ou en coordonnant des événements à l'image des Journées Sports et Handicaps ASM qui auront lieu les 21, 22 et 23 juin, à la Gauthière. Nous devons également proposer de la performance et du loisir afin que toutes les personnes soient satisfaites de leur pratique sportive. La section Handisport & Sport Adapté c'est également un moyen de parler de l'ASM autrement et de sensibiliser le grand public à l’handisport, au moins dans le Puy-de-Dôme.

A l'ASM, toutes les sections sont concernées et investies. Courir à Ladoux, avec une course « Tous en fauteuil » en est une belle illustration. Cela permet de faire toujours plus parler de la pratique handisport ! Au-delà de mon action de Président, je suis chauffeur de bus pour la section. J

FHI : Quel est votre objectif pour la saison en cours ?

Henri LANIRAY : L'orientation que je me suis donnée est que la section soit dynamique, performante, avec de la qualité. Nous faisons également des animations de sensibilisation aux entreprises, la dernière en date avec Malakoff et une dizaine de DRH par exemple, traitait de l'emploi des personnes handicapées. Nous essayons de trouver des solutions afin de faire avancer les mentalités sur le handicap. Nous aidons les licenciés de la section en recherche de formations ou d'emplois.

J'ai eu la chance d'accompagner Nicolas BOMPARD au championnat du monde de marathon, à Londres, et j'ai été marqué par la vision des anglo-saxons sur le handicap. Le mot « handicap », ils ne le prononcent pas. Pour eux, ce sont des sportifs qui participent à une épreuve. L'inclusion est de droit. Il y a encore un décalage entre notre culture et la leur ... Il faut donc continuer à travailler sur les représentations et les idées reçues.

FHI : Qu'est-ce qui vous plaît dans le bénévolat et qu'est-ce que cela vous apporte ?

Henri LANIRAY : Une excellente condition physique !!! J Je suis une personne valide et consciente de la chance qu'elle a. Ce sont surtout des moments de partage. Voir des gens qui viennent rire, échanger, discuter, c'est un vrai bonheur. Ce sont des moments fabuleux.

FHI : L'ASM en quelques mots ?

Henri LANIRAY : C'est une vieille dame, une grande dame et une belle dame, porteuse d'espoir. Une vielle dame car l'association a 108 ans. Une belle et grande dame, car l'ASM, c'est 15 sections, 6500 licenciés représentant plus de 55 nationalités. Il y a une culture de transmission, ici. Transmettre ce que l'on a reçu, c'est un peu la philosophie de l'ASM, d'ailleurs mes enfants ont pratiqué une activité sportive ici et maintenant mes petites filles pratiquent le judo. Les gens viennent ici pour partager un moment de vie. C'est un mélange, une association arc-en-ciel et universelle. Ici, au restaurant, vous pouvez manger à côté d'une personne en rémission de maladie grave et avec Alice TUBELLO ou Ruben GADO. Il y a du partage et de l'humain.

FHI : Si vous étiez un restaurant, un endroit ou un événement à Clermont-Ferrand, vous seriez ?

Henri LANIRAY : La place de Jaude, parce que c'est le cœur de la ville. C'est une place multiculturelle qui représente toute la population. Elle représente également l'envie de vaincre, avec ses deux statues.

FHI : Si vous n'aviez pas fait de rugby, quel sport auriez-vous pratiqué ?

Henri LANIRAY : J'ai pratiqué quelque temps le karaté. C'est un sport que j'aime beaucoup au travers des valeurs qu'il véhicule. Les arts martiaux permettent de cultiver la réflexion mais, également, la façon d'être, le respect. Ils permettent d'apprendre que parfois une victoire peut commencer par un retrait !

Interview Stéphane LAGOUTIÉRE
Réalisé en collaboration avec ASM

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