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Benoît FELIX Handicap mental : «Un public vulnérable face aux infections sexuellement transmissibles»

Rédigé le 30 Novembre 2012

Infirmier en santé publique, Benoît Felix ici sur un plateau de télévision locale informe sur le sida, et la sexualité, les personnes vivant avec un handicap mental.Infirmier en santé publique, Benoît Felix informe sur le sida, et la sexualité, les personnes vivant avec un handicap mental. Il intervient depuis douze ans à travers l'Ile-de-France, principalement en instituts médico-éducatifs (IME) et en établissements et services d'aide par le travail (Esat). Employé par le centre régional d'information et de prévention du sida (Crips), ce «chargé de prévention des risques sexuels auprès de publics vulnérables» explique comment il aborde ce sujet encore tabou pour les professionnels et les parents. 

Olivier BONNIN : Est-il difficile de mener une prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) auprès des personnes touchées par un handicap mental ?

Benoît FELIX : La première difficulté est que la sexualité de ces personnes est extrêmement taboue. Les déficients et les handicapés mentaux sont souvent traités comme des enfants, et les professionnels comme les parents préfèrent généralement ne pas savoir. Pourtant, depuis 1996 une circulaire demande aux établissements qui les accueillent de s'investir dans la prévention du VIH. De plus ce public est particulièrement vulnérable face aux IST et aux abus sexuels. Une jeune femme avec un handicap mental léger est une proie rêvée pour un prédateur sexuel !

Une seconde difficulté est la variété des profils, dans les établissements où nous intervenons. Il n'est vraiment pas évident de faire passer un message sur le préservatif à un autiste, contrairement aux usagers n'ayant qu'une déficience mentale légère. Face à ces groupes souvent très disparates, il nous faut «niveler par le bas» nos explications.

Olivier BONNIN : Comment vous y prenez-vous ?

Benoît FELIX : Nous commençons par les bases de l'anatomie. J'utilise des dessins, représentant le corps et les actes sexuels, ainsi que des dessins animés pour enfants, ou encore des représentations de vagins en plastique...

J'aborde, ensuite, le cadre légal. Il importe de rappeler à ces personnes leur droit à la sexualité. Les établissements, souvent issus du mouvement chrétien, édictent parfois des règlements intérieurs proscrivant tout rapport sexuel. Elles y ont pourtant droit, comme les autres ! Parallèlement, je leur apprends qu'elles peuvent refuser tel ou tel acte sexuel.

Olivier BONNIN : Intervenez-vous également auprès des professionnels ?

Benoît FELIX : Oui, depuis huit ans, par des formations proposées chaque année. Là encore, il faut reprendre les bases ! J'ai connu un éducateur spécialisé persuadé que le VIH ne se transmettait pas par relation anale... Nous leur rappelons donc les différentes étapes de la vie sexuelle, puis l'anatomie, ainsi que le cadre légal. Nous leur présentons aussi différents matériels pédagogiques à leur disposition. Surtout, nous tentons de les rassurer, afin qu'ils puissent aborder le sujet par eux-mêmes dans leurs établissements. Malheureusement, les professionnels désireux d'engager une action sur la sexualité paraissent parfois suspects aux yeux de leurs collègues...

Olivier BONNIN : Vous n'intervenez qu'en Ile-de-France ?

Benoît FELIX : Oui, mais les Plannings familiaux peuvent proposer des interventions similaires partout en France !

Propos recueillis par la Gazette Santé Sociale
Par Olivier Bonnin

Martine CARRILLON-COUVREUR nouvelle présidente du CNCPH "Entreprise et Handicap " Quel avenir ?

Rédigé le 23 Novembre 2012

Martine Carrillon-Couvreur, député de la Nièvre, vice-présidente de la Commission des affaires sociales et nouvelle présidente du CNCPH lors du colloque Entreprises et Handicap du 15 novembre  © François Daburon / RIVINGTON En pleine semaine pour l'emploi et pour la première fois a été organisée une conférence parlementaire avec pour objectif celle d'une réflexion sur le handicap comme levier de performance dans l'entreprise et les façons de lutter contre les nombreuses idées reçu. Un Colloque intitulé "Entreprise et Handicap animée par Martine CARRILLON-COUVREUR député socialiste de la Nièvre et vice-présidente

de la commission des affaires sociales Celle qui est depuis quelques jours la nouvelle présidente du Conseil Nationale Consultatif des Personnes Handicapées, une nomination lequel certaines associations regrettent le caractère politique de celle-ci, nous dresse un aperçu de la vision des parlementaires sur la situation des travailleurs handicapés et l'utilité de la XVIe semaine pour l'emploi organisé par l'ADAPT et l'AGEFIPH et le FIPHFP. 

Une femme qui se dit satisfaite de cette journée de réflexion et qui dresse un bilan positif « Nous voyons le travail des grands groupes en faveur des personnes handicapées, les freins mais aussi les succès de ces années passées pour leur inclusion dans l'entreprise ». Une conférence auquel ont assisté beaucoup de représentant du monde associatif et économique et des entreprises et politique.

FHI --- Pensez-vous que les députés ont une bonne notion de « l'emploi des travailleurs handicapés » ? Alors même que les handicapés sont très peu représentés au sein des hémicycles ou très peu employés dans le fonctionnement administratif ?

Vue d'ensemble sur les intervenants lors du colloque entreprises et handicap le 15 novembre Le législateur a pour mission constitutionnelle de voter la loi et je peux vous assurer que les députés rencontrent des personnes en situation de handicap, sont sensibilisés par les associations concernant leurs attentes.

Par ailleurs, je tiens à souligner que lors des deux dernières législatures, les députés de mon groupe parlementaire et moi-même, avons beaucoup auditionné, proposé, présenté des propositions de loi pour améliorer les situations individuelles et les besoins d'accompagnement repérés.

Cependant, nous pouvons encore améliorer l'information et la connaissance des situations diverses.

Il existe, entre autre, de sérieux progrès à réaliser en matière d'éligibilité des personnes en situation de handicap.

FHI --- La loi sur les emplois réservés date de 1987. Revue et modifiée par la suite, notamment en 2005, n'estimez-vous pas anormal que les entreprises françaises et les trois collectivités publiques n'aient pas réussi en 30 ans à atteindre les 6% exigés? Quelles en sont les raisons selon vous ?

Durant la 13e législature, j'ai interrogé l'ensemble des ministères pour savoir quel était le taux de personnes en situation de handicap employées dans leur service et le montant des amendes ainsi payées.

Nous ne pouvons que déplorer le trop faible taux d'employabilité actuel des personnes en situation de handicap et regretter que les collectivités publiques comme les entreprises n'aient pas encore, pour la plupart d'entre elles, atteint les 6% exigés par la loi.

Aussi, il convient de convaincre et de porter un nouveau regard à l'instar des initiatives telles que le colloque qui vient de se dérouler à l'Assemblée Nationale sur le sujet : « handicap et entreprise » et qui a rassemblé de nombreux participants issus de tous les milieux : économique, social, associatif et politique.

Il faut favoriser l'accès à la formation, à la qualification et cela tout au long de la vie.

FHI --- Vous dites que le handicap peut être un levier de performance pour les entreprises. Comment expliquer que celles-ci parlent d'intégration et non « d'inclusion » comme l'avait défini la loi de 2005 ?

Le mot « inclusion » est un concept sociologique et non pas économique mais l'intégration ou l'inclusion doivent permettre de porter un projet global et conforme aux droits des personnes. Il ne faut pas perdre de vue que le monde de l'entreprise est d'abord préoccupé par des contraintes économiques et de rentabilité. Cependant, nombre d'entre elles font preuve d'une approche citoyenne qui inclut les personnes et qui les considère, de la même manière, que les personnes valides.

Elles témoignent, dans cette démarche, de leur volonté de s'attacher d'abord aux compétences des personnes plutôt de s'attarder à leur handicap.

Je pense qu'il faut veiller au contenu des accompagnements et s'appuyer sur les réussites de ces entreprises.

FHI --- Un sondage IFOP, publié à l'occasion de la 16ème semaine pour l'emploi des personnes handicapées, indique que seulement 61% des entreprises de plus de 20 salariés respectent la loi du 11 février 2005 imposant d'employer 6% de personnes handicapées, sous peine de sanctions financières. Quels sont selon vous les freins au recrutement ? Pourquoi 64% des dirigeants pensent qu'employer une personne handicapée est difficile ? Comment lutter contre les discriminations ?

Les freins au recrutement sont l'absence de qualification de ces personnes et sont clairement définis comme tels par les employeurs. Mais, force est de remarquer qu'il existe d'autres facteurs comme l'absence de connaissance des handicaps de la part des employeurs, l'absence d'information relative à l'adaptation des postes de travail et la connaissance des capacités et des compétences des personnes handicapées.

La lutte contre les discriminations est possible grâce à une meilleure information, par des actions concrètes, des rencontres régulières entre les employeurs et les publics concernés.

FHI --- Le manque de formation et de qualification des personnes handicapées est souvent invoqué par les entreprises. Cette excuse ne devient-elle pas un peu trop facile ? Ne pensez-vous pas que les responsabilités sont partagées notamment par les difficultés de scolarisation ou le manque de formation dans les entreprises ?

Sur la scolarisation des enfants, la loi est claire et précise. Le principe veut que les enfants puissent suivre une scolarité en milieu ordinaire mais il faut tenir compte du handicap des enfants pour élaborer, avec eux, les professionnels et les parents, un projet personnalisé cohérent et réaliste. Il appartient aux pouvoirs publics de mettre en œuvre les exigences de la loi. Sur ces sujets, nous avons progressé mais il faut maintenir les exigences qui permettront l'accès à la scolarisation et à la formation.

Sur le manque de formation des entreprises, il faut encager de véritables partenariats et nouer un dialogue pérenne pour les inciter à employer des personnes handicapées. Par ailleurs, je suis convaincue que la formation tout au long de la vie est également un moyen destiné à permettre des évolutions professionnelles.


De Gauche a droite Gisèle Biémouret, députée du Gers, vice-présidente du Conseil général du Gers en charge de l’insertion, Denis Jacquat, député de la Moselle, membre de la Commission des affaires sociales Isabelle Debré, sénateur des Hauts-de-Seineco-rapporteur sur l’application de la loi du 11 février 2005 relative au handicap, Martine Carrillon-Couvreur © François Daburon / RIVINGTON FHI --- Quel bilan tirez-vous de la conférence parlementaire qui a eu lieu aujourd'hui ? A-t-elle permis de bouleverser les idées reçues ?

Cette conférence fait preuve, en premier lieu, d'audace et d'optimisme car affirmer que le handicap est un levier de performance n'est pas courant dans les colloques ou les rencontres que j'effectue chaque semaine. Aussi, il faut saluer cette initiative. J'ai pu découvrir beaucoup de témoignages extrêmement riches.

Nous voyons le travail des grands groupes en faveur des personnes handicapées, les freins mais aussi les succès de ces années passées pour leur inclusion dans l'entreprise.

Autant d'initiatives qui transforment les représentations que nous avons sur ces sujets.

FHI --- Pour conclure cette interview, la ministre vous a nommée au poste de Présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées pour les trois prochaines années. Quelles sont pour vous les grandes priorités à venir ?

Une des premières priorités sera de mettre en lumière, à mon sens, le besoin d'accessibilité voulu en 2015. Nous savons que cette obligation légale sera difficile à tenir pour l'ensemble des dispositifs concernés. L'accessibilité ne se limite pas, par ailleurs, aux seuls bâtiments, elle se conçoit comme une exigence qui doit traverser l'ensemble des sphères d'activités des personnes comme le sport, la culture, les loisirs etc..

L'autre priorité sera à porter sur la barrière d'âge et la convergence des politiques publiques en faveur des personnes handicapées vieillissantes. Mais, de nombreux sujets restent d'actualité. Il faudra axer notre vigilance sur l'avenir des jeunes adultes maintenus dans des établissements faute de places (amendements CRETON), leur scolarisation, les transports, les situations des infirmes moteurs cérébraux, les problématiques soulevées par les établissements médico-sociaux...

Il y aura bien évidemment beaucoup d'autres sujets. Chaque membre aura sans nul doute des propositions à formuler et des réflexions à proposer. Le CNCPH est une instance de dialogue et je serai attentive à ce que la parole puisse circuler librement et que tous les thèmes présentés puissent être débattus.

Interview réalisé a Paris
Par Stéphane LAGOUTIERE 

 

* Liste des participants sur la photos d’ensemble : De gauche à droite Jean-Marie Barbier, président de l’APF, François-Noël Tissot, président de la commission Handicap, ADDRH Benoît Aubert, administrateur de l’ADMDPH Gisèle Biémouret, députée du Gers, vice-présidente du Conseil général du Gers, Denis Jacquat, député de la Moselle, membre de la Commission des affaires sociales Martine Carrillon-Couvreur, Isabelle Debré, sénateur des Hauts-de-Seine, co-rapporteur sur l’application de la loi du 11 février 2005 relative au handicap, Arnaud de Broca, secrétaire général de la FNATH Gérard Bayol, directeur général délégué en charge du Pôle entreprises et institutionnels,

Avec Mme Marie-Arlette CARLOTTI pour qui la SNPH doit être un lieu avant tout "d’incitation au recrutement"

Rédigé le 15 Novembre 2012

Marie-Arlette CARLOTTI dans son bureau a Paris À mi mi-parcours de la semaine pour l'emploi des personnes handicapées, nous avons interrogé Mme Marie Arlette CARLOTTI plus de six mois après son arrivé a ce ministère en charge des personnes handicapées et de l'exclusion.

Une manifestation auquel la ministre sera très présente, aujourd'hui même elle assistera a la première conférence parlementaire qui aura lieu sur le thème de l'emploi et du handicap et organisée par l'ancien député Mme Martine CARRILLON-COUVREUR désormais présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées. 

Une semaine qui se déroule avec un taux de chômage record de 22 % pour lequel malheureusement pas vraiment d'explication nous sont donnée. Les emplois d'avenir et autres solutions mis en place par ce nouveau gouvernement sera-t-elle suffisante ? Voici ce que nous a répondu Mme la Ministre.

FHI --- Avec un chômage en progression constant depuis 20 ans et taux record de 22 % et + 13,9 % en 2011, comment expliquez-vous l'échec des différents gouvernements ?

Marie-Arlette CARLOTTI : Ces chiffres sont évidemment désolants. Les personnes handicapées ont un taux de chômage équivalant au double de celui de la population valide. L'année dernière, il a augmenté beaucoup plus fortement que l'augmentation moyenne du chômage. Pour les entreprises en période de crise, l'embauche des travailleurs handicapés est plus difficile qu'en période de croissance.

FHI --- Emploi d'avenir oui, mais croyez-vous que cela puisse être l'unique solution ?

Marie-Arlette CARLOTTI : Trop de jeunes de notre pays n'ont pas accès au monde du travail. Les emplois d'avenir constituent une première expérience professionnelle et une chance d'acquérir une qualification.
Les emplois d'avenir reposent sur une ambition collective et mobilisatrice : offrir une véritable insertion professionnelle à des jeunes peu ou pas qualifiés. Ce programme aura un impact tout à fait considérable. Ce sont 100.000 jeunes chômeurs qui vont trouver un emploi dans les prochains mois et ensuite 150.000 par an. Nous avons fait inscrire un volet handicap dans ce dispositif. De nombreux jeunes handicapés qui pourront être recrutés jusqu'à l'âge de 30 ans (au lieu de 25 ans pour les autres jeunes). Avec ces emplois d'avenir, nous disons aux jeunes que la société ne les abandonne pas.

FHI --- L'AGEFIPH a cette année 25 ans d'existence, avec de 17.7 % à quota 0 et 31 % a moins de 4 %, pensez qu'ils soient possibles de parler de réussite et voyer-vous des reformes dans son organisation ?

Marie-Arlette CARLOTTI : L'emploi des personnes handicapées dans les entreprises augmente trop lentement mais il augmente régulièrement. Et l'action de l'AGEFIPH y est pour beaucoup. Sensibiliser des dizaines de milliers de petites entreprises à la question du handicap est un travail de longue haleine et l'AGEFIPH y consacre une énergie considérable dont je reconnais les résultats positifs. Il faut continuer ce travail en le concentrant sur les personnes dont le handicap représente un vrai frein à l'embauche ou au maintien dans l'emploi.

FHI --- Tous les gouvernements successifs ont toujours mis en avant le manque de formations chez les travailleurs handicapés, le défaut de scolarisation et le manque d'AVS et moins 0,5 feront des études supérieur. Ne sont-ils pas responsable de cette situation ?

Marie-Arlette CARLOTTI : L'insertion en milieu ordinaire est l'un des objectifs que je poursuis au sein du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Cette question doit donc être posée dans toute sa complexité, il s'agit ici de toucher à la fois à la scolarisation, à l'accès à la formation et à l'enseignement supérieur.

Pour les enfants et adolescents en situation de handicap, j'ai lancé le 16 octobre dernier avec ma collègue George Pau-Langevin, un groupe de travail sur la professionnalisation du métier d'accompagnant qui rendra ses travaux en 2013. Dès septembre, nous avons pris des mesures d'urgence avec 1.500 AVS supplémentaires.

Pour les étudiants en situation de handicap, seulement 11.000 d'entre eux accèdent à l'enseignement supérieur. C'est bien trop peu ! Il faudra changer cela rapidement.

Un rapprochement entre les universités et les entreprises est également nécessaire, afin de mieux anticiper l'entrée dans le monde du travail, il permettra aussi à l'entreprise de se préparer à accueillir les travailleurs en situation de handicap de façon plus qualitative. La charte Universités/handicap intègre cet engagement. En parallèle, de nombreuses grandes entreprises, soucieuses de recruter des professionnels d'un niveau élevé de qualification, font largement connaitre leurs offres ; cela s'accompagne parfois de formes innovantes d'aide à l'étudiant handicapé.

FHI --- Avec une moyenne en baisse, en 2012 située à 4,2 % pour les trois fonctions publiques au-dessous du secteur privé, comment expliquez-vous que l'État n'a pas été le premier à donner l'exemple ?

Marie-Arlette CARLOTTI : Historiquement, l'Etat a été le premier à donner l'exemple puisque les premières législations sur le handicap avaient pour objectif de reclasser dans les administrations les blessés et invalides de guerre sur ce qu'on appelait les emplois réservés. L'Etat avait sans doute le sentiment d'avoir fait son devoir. Avec la loi de 2005, toutes les administrations ont la même obligation d'emploi de personnes handicapées que les entreprises et elles sont soumises aux mêmes pénalités. Je vous précise que les modalités spécifiques pour le recrutement de fonctionnaires handicapés sont efficaces et que les recrutements s'améliorent. D'autre part, les administrations ont une tradition de maintien dans l'emploi plus forte que les entreprises.

FHI --- Pour conclure, la 16e édition de la semaine pour l'emploi des travailleurs handicapés aura lieu du 12 au 16 novembre, pensez-vous que celle-ci joue encore son rôle d'instigateur ? Certains ne voyant qu'un rendez-vous marketing pour les grandes entreprises.

Marie-Arlette CARLOTTI : Bien entendu, cette semaine pour l'emploi des personnes handicapées conserve tout son rôle d'incitation au recrutement de travailleurs handicapés. Elle donne lieu à des centaines de manifestations sur tout le territoire, elle permet la rencontre de milliers de candidats à l'emploi avec des milliers d'employeurs potentiels. Pas seulement dans les grands groupes mais aussi dans beaucoup de TPE et PME. Et si les grands groupes se mobilisent pour l'emploi des personnes handicapées, nous ne pouvons que nous en féliciter.

Interview réalisé le 14 Novembre 2012
Par Stéphane LAGOUTIERE

Philippe BAS Président de l'Observatoire interministériel de l'accessibilité et de la conception universelle

Rédigé le 18 Octobre 2012

2012.10.18.intervention-au-sénat-le-11-10-12Sénateur UMP, Philippe BAS, siège a la commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois ou il occupe le poste de Vice-Président, pour lequel il d'ailleurs participé au rapport rendu par Isabelle Debré et Claire-Lise Campion. Avant d'être Président de l'Observatoire interministériel de l'accessibilité et de la conception universelle qui a rendu son rapport le 10 mai dernier.

Un homme au fait du handicap depuis de nombreuse années tant par son mandat locale puisque Vice-Président du conseil général de la Manche dans le canton : Saint-Pois, mais aussi par sa participation active a la création de la loi du 11 fevrier 2005 et la mise en place des MDPH. Le Président qui lors de la présentation a la presse a lui pointé le doigt sur le manque moyen étant l'une des quatre recommodations jugées comme essentielles. Un avis que ne partage pas la ministre, Mme CARLOTTI même si elle salue le rapporte. Interrogé sur les divergences qui peuvent néanmoins apparaître voici que Philippe BAS nous a répondu...

FHI --- L'Observatoire interministériel de l'accessibilité et de la conception universelle que vous présidez vient de rendre son rapport. Vous reconnaissez que l'échéance de 2015 et l'objectif d'une accessibilité généralisée ne seront pas atteints. Quelles sont les raisons de cet échec ?

Philippe BAS : Peut-on parler d'échec quand nous voyons l'évolution de nos villes depuis 2005? Mais on peut et même on doit s'interroger sur la réelle faisabilité en 10 ans d'une mise en accessibilité de 650 000 ERP et 350 réseaux de transports publics. La mise en accessibilité de la Cité nécessitait l'acquisition d'une compétence « accessibilité » par les bureaux d'études, les architectes..., le déploiement de méthodes de travail (faire un état des lieux, identifier les travaux nécessaires et les programmer) et la mobilisation de budgets conséquents. Sans oublier qu'il convenait de construire le cadre réglementaire pour que la loi devienne opérante.

FHI --- Quelle analyse porte l'observatoire du rapport paru en juillet dernier par la commission d'application des lois sur la loi du 11 février 2005 ?

Philippe BAS : Je partage l'analyse de Mesdames les sénatrices Isabelle Debré et Claire-Lise Campion : l'échéance de 2015 doit être conservée pour ne pas casser la dynamique enclenchée. Il appartient au Gouvernement, en concertation avec les associations de personnes handicapées, de prendre les dispositions pour que les objectifs de l'échéance de 2015 soient respectés. Dans cet esprit de responsabilité, l'Observatoire recommande qu'en zone rurale, les services de transport soient complétés par des transports spécialisés, évidemment sans surcoût pour l'usager handicapé, tant que les lignes régulières ne seront pas accessibles. Ainsi, un véritable droit au droit sera garanti aux personnes handicapées.

FHI --- Vous avez déclaré « Il faut aussi savoir se montrer raisonnable dans les travaux à réaliser compte tenu de la situation financière actuelle ». Exprimez-vous un accord avec le rapport de l'IGAS qui demande la mise en oeuvre de dérogation ?

Philippe BAS : Il convient de réfléchir à la nécessaire adaptation de la politique nationale d'accessibilité au contexte actuel de raréfaction des ressources budgétaires. Plusieurs propositions ont été émises : un report, explicite ou implicite, de l'échéance de 2015, l'identification d'ERP à rendre accessibles en priorité d'ici 2015, un aménagement des normes d'accessibilité, etc. L'Observatoire préconise la réalisation d'une évaluation des travaux d'adaptation et d'accessibilité, sur les aspects efficacité ergonomique et ressenti par l'usage. De cette manière, il sera possible d'identifier les solutions techniques efficaces les moins onéreuses et de les généraliser.

FHI --- Le rapport parle d'une politique d'accessibilité à plusieurs vitesses, ainsi 16 départements, moins de 2% de ces plans ont été adoptés et 4 d'entre eux n'ont engagé aucune concertation. Manque de volonté politique ou de moyens... ?

Philippe BAS : Il est vrai que près de 45 % des communes de moins de 500 habitants n'ont pas débuté la phase de diagnostic de leurs voiries. Ces communes ne disposent pas d'expertise interne sur l'accessibilité. Elles n'ont pas pu s'appuyer sur une expertise privée de qualité. De nombreux appels d'offre portant sur le diagnostic de la voirie ont été déclarés infructueux faute de candidats : le privé considérait comme inintéressants ces petits marchés.

De plus le rapport rendu par certains bureaux d'étude s'est avéré inexploitable. Vous voyez dans quelle situation inextricable se trouvent les petites communes C'est pourquoi j'ai proposé au Gouvernement de mettre à disposition des communes de moins de 500 habitants les directions départementales des territoires (DDTM) et leurs services « accessibilité ».

FHI --- Parlant d'une évolution une « indéniable mobilisation » vous dites qu'un ERP sur deux a réalisé des travaux d'accessibilité, globaux ou partiels, depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. Comment cela est-il possible, car la majorité des chiffres parle de 15 à 20 % ?

Philippe BAS : Les commissions consultatives départementales de sécurité et d'accessibilité, les CCDSA, ont examiné 330 000 dossiers entre 2007 et 2011. La nature des dossiers instruits révèle que 22 % du parc actuel est composé d'établissements construits ou créés par changement de destination selon la nouvelle réglementation : ces établissements sont intégralement accessibles. De plus, 28 % du parc actuel a fait l'objet de travaux d'accessibilité, partiels ou globaux. Grâce à un travail de compilation des rapports annuels de ces commissions, il est possible d'indiquer que près d'1 ERP sur 2 a amélioré son accessibilité. Ces chiffres arrêtés au 31 décembre 2011 ont permis d'actualiser l'étude menée par Accesmétrie en mai 2010 qui précisait, pour sa part, que les gestionnaires d'ERP avaient déclaré spontanément avoir réalisé des travaux qui amélioraient de 15 % le niveau d'accessibilité des dits ERP.

FHI --- Beaucoup d'associations présentes sur le terrain à travers leur bénévole au sein des commissions d'accessibilité ont parfois le sentiment de ne pas être prises en considération ou écoutées ?

Philippe BAS : Deux types de commissions existent au niveau local, les CAPH et les CCDSA. Dans les CCDSA, les représentants associations de personnes handicapées se révèlent être particulièrement et beaucoup plus assidus que les représentants des gestionnaires et propriétaires d'ERP. Ils veillent au respect de la réglementation et savent exprimer les attentes en termes de qualité d'usage. Leur expertise est reconnue par les services de l'Etat qui les associent à leurs missions de conseil, de formation et de sensibilisation. Pour les CAPH, je vous invite à prendre connaissance du rapport qui va bientôt être publié par la DMA et qui décrit leur mode d'intervention auprès des élus.

FHI --- Le Premier ministre a confié aux deux sénatrices de la commission d'application des lois du sénat auquel vous appartenez, une mission d'étude de trois mois pour rattraper les retards du chantier 2015. Que vous inspire cette décision ?

Philippe BAS : Le contexte a changé depuis 2005 et l'adoption de la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées : budgétaire bien sûr, mais aussi technique. L'État s'est quant à lui réformé. Il convient de s'interroger sur les moyens les plus efficaces pour atteindre l'objectif d'une Cité accessible à tous, de libérer toutes les énergies pour réaliser ce projet de société. C'est l'objet de la mission confiée à Mme Claire-Lise Campion par le Premier ministre. Il importe, avec l'appui de tous les acteurs et partenaires de l'accessibilité, de faire un point d'étape et de réfléchir à ce qui a été efficace, ce qui l'a moins été. A partir de cette évaluation et des points de convergence, le Gouvernement pourra alors prendre les décisions nécessaires au respect des objectifs de la loi de 2005.

FHI --- la ministre Mme CARLOTTI a salué votre rapport exprimant l'échec du précédent en matière selon elle, mais ne semble pas d'accord avec vous sur le manque de moyens. Comment exprimez-vous cette contradiction ?

Philippe BAS : J'ai adressé le rapport 2012 de l'Observatoire le 2 octobre à la Ministre et celle-ci a fait part dans un délai très bref de son intérêt pour son contenu. La Ministre a particulièrement insisté sur un des points qui fait consensus au sein de l'Observatoire : celui de l'absence de système d'information national qui fait grand défaut à un moment où il importe d'évaluer les avancées en matière d'accessibilité. Elle a repris à son compte le fait que la mobilisation des acteurs est patente, mais que des disparités sur le territoire existent, ce que le rapport 2012 a particulièrement mis en évidence. Les travaux de l'Observatoire vont nourrir la réflexion de ma collègue Sénatrice qui vient de se voir confier une mission par le Premier ministre.

En tant que Président, je ne peux qu'être satisfait de l'impact du rapport 2012. Ce rapport, résultat du travail des 57 membres de l'Observatoire, s'inscrit parfaitement dans les travaux de mise en oeuvre de la loi de 2005.

FHI --- Dans vos conclusions vous rappelez l'importance d'une conception universelle de l'accessibilité. Quel objectif se fixe l'observatoire pour permettre enfin a une société qui puisse conçu pour tous et accessible a tous ?

Philippe BAS : La conception universelle, c'est-à-dire la « conception de produits, d'équipements, de programmes et de services qui peuvent être utilisés par tous, dans toute la mesure du possible, sans nécessité ni adaptation ni conception spéciale », est un concept nouveau en France. L'Observatoire a organisé le 9 décembre dernier une conférence fondatrice pour favoriser son développement. Des intervenants étrangers ont pu nous rassurer que la « conception universelle » bénéfice d'un terreau favorable en France grâce notamment à la réglementation accessibilité, la quête d'esthétisme qui serait inhérente au design français et une expertise en ergonomie qui permet d'identifier les besoins de tous les usagers. La France dispose d'atouts indéniables pour développer des produits créateurs de richesse, y compris à l'international et l'Observatoire veille à diffuser cette nouvelle approche.

Philippe BAS, Président de l’Observatoire de l’accessibilité et de la conception universelle, avec a sa droite Mmes EGYPTIENNE et PROST-COLETTA, représentant l'État, M.CHAZAL, président des associations d'aveugles et de malvoyants en arrière plan et Mme Christel PRADO, présidente nationale de l'UNAPEI et vice-présidente de l'observatoire© DP

 

 Interview réalisé par 
Stéphane LAGOUTIERE 

Véronique DUBARRY Adjointe au Maire de la ville de Paris en charge du Handicap

Rédigé le 11 Octobre 2012

Suite a la présentation le 24 septembre, devant le Conseil de Paris, avait débuté sa première séance sur le thème du handicap et le vote du nouveau schéma. L'occasion pour la ville dont le budget à destination des personnes handicapées est passé de 108 M€ en 2001 a 276 M€ en 2012, de présenté les actions qui seront mise en oeuvre et de revenir avec Véronique DUBARRY sur ce vote qui souhaite maintenir « un effort au moins équivalent au cours des prochaines années ».

 Veronique DUBARRY lors de son intervention au conseil de Paris le 24 septembre 2012

FHI --- Vous avez eu l'occasion le 12 septembre dernier de monter la voirie parisienne à Marie-Arlette CARLOTTI en charge des personnes handicapées. Quatre ans peut-on dire que le handicap intégré dans toutes les politiques publiques comme vous le souhaitez en 2011 ?

Véronique DUBARRY : Si le handicap était intégré dans les politiques publiques « comme je le souhaite », je pourrais enfin plier mes affaires et fermer mon bureau d'adjointe au Maire de Paris chargée des personnes en situation de handicap. Car alors, la question du handicap serait complètement intégrée dans tous les dossiers. Aujourd'hui, on a encore besoin de la mouche du coche que je suis, qui doit constamment rappeler à chacun de prendre en compte la question du handicap dans son action.

Il y a du progrès, une certaine évolution des mentalités. Et je constate avec plaisir que l'on quitte le registre du compassionnel chichiteux gnangnan prôné par notre ancien Président de la République. Ce changement de point de vue est essentiel pour une amélioration de l'action.

FHI --- Le jour même un rapport, remet en cause l'objectif 2015 notamment sur les EPR en bâtit existant, avec deux causes essentielles selon eux les délais et le coût 17 Md€. Et proposition essentielle un report de dix ans. Comment percevez-vous le raisonnement de ces cinq rapporteurs ? Où est le principe de l'accessibilité universelle ?

Véronique DUBARRY : Vous parlez d'accessibilité universelle, et vous faites bien. Lorsque Marie-Arlette Carlotti a présenté le rapport à Paris, j'ai surtout entendu les rapporteurs préciser que pour les handicaps sensoriels, mentaux et psychiques, aucun report ne devait être admis. C'est dommage que les journalistes n'aient pas retenu ce point. Encore une fois, on se cantonne dans la vision handicap = fauteuil.

Idée communément admise qui implique une vision réduite du handicap et empêche les choses d'avancer. Je passe mon temps à marteler aux gestionnaires d'ERP que s'ils ne peuvent installer une rampe, agrandir leur porte, ils peuvent très bien, même si une dérogation leur est accordée par la commission en préfecture, installer une boucle magnétique sans débourser grand-chose, clarifier leur communication en français facile à lire...

Toutefois, je suis d'accord pour dire que les conclusions des rapporteurs ne doivent pas être entendues comme un constat d'abandon, mais comme une vision réaliste de la situation permettant d'intensifier l'action. Attention aux trop longues études ou rapports! Mais si le précédent gouvernement n'avait pas frileusement gardé ce dossier sous le bras, on aurait tout de même pu travailler plus tôt et mieux.

FHI --- La rentrée scolaire a eu lieu, il y a près de deux semaines, quel premier bilan peut-on donner sur l'inclusion des enfants en situation de handicap, alors que l'UNAPEI et d'autres associations ont lancé des messages à la mobilisation ?

Véronique DUBARRY : Plutôt un sentiment qu'un bilan, car on ne dispose pas encore des chiffres. La situation reste à améliorer, nous avons constaté encore des manques d'AVS et je me suis employée, avec ma collègue Colombe Brossel, adjointe au Maire en charge des affaires scolaires, à alerter le rectorat sur des situations ponctuelles. Mais pas autant que l'année dernière. Disons qu'on est passé d'une centaine à une soixantaine de situations difficiles.

Attention, les chiffres parisiens ne sont pas les chiffres nationaux. Et sur le qualitatif, il faut encore se battre. Le travail d'AVS ne peut pas s'accommoder de ce statut précaire et donc de ce turn-over trop important pour des enfants qui ont avant tout besoin d'être sécurisés, et donc de stabilité dans l'accompagnement.

 

 

 

 

 

Pour ce qui est des 60 CLIS à la rentrée septembre 2012– Classes pour l'inclusion scolaire, en collège - - nous estimons avoir répondu aux besoins. Côté ULIS et ULIS pro – Unité localisée pour l'inclusion scolaire, en lycée - , nous avons procédé à 6 nouvelles ouvertures pour un total de 58. Nous continuons d'absorber la demande toujours grandissante. Nous nous concertons avec le rectorat pour anticiper les ouvertures et répondre au mieux à la demande

FHI --- Le conseil de paris sera l'occasion de présenter le rapport de la mission d'information et d'évaluation sur les modes et méthodes d'attribution des logements sociaux à Paris. Beaucoup de personnes en situation de handicap connaissent toujours des difficultés pour obtenir des logements. Quand en est-il pour ces derniers ?

Véronique DUBARRY : Oui, les personnes en situation de handicap connaissent des difficultés de logement à Paris. C'est le lot commun de tous les Parisiens. Il faut tout de même noter que parmi les logements attribués par la Ville à Paris (juste une partie du logement social à Paris), par rapport à la demande, une proportion supérieure de logements est attribuée aux personnes handicapées.

Au-delà des chiffres, il faut adapter finement l'offre à la demande, attribuer un logement non seulement accessible, mais exactement adapté à son occupant. C'est pour cela que nous collaborons très étroitement avec les bailleurs sociaux: nous leur avons demandé de nommer chacun un référent handicap, de recenser les logements accessibles. Près de 130 000 logements, soit 26 % du parc, sont aujourd'hui accessibles : 78 000 à la canne et 53 000 aux fauteuils. L'objectif défini par le Plan Local de l'Habitat (PLH) est d'atteindre 40 % en 2020.

Nous avons aussi mis en place 77 ULS - les Unités de Logements Spécialisés – qui permettent à des personnes lourdement handicapées de vivre en autonomie chez elle, avec une domotique adaptée. Notre objectif est d'en avoir ouvert 200 en 2016.

Et là encore, nous pensons accessibilité universelle. Le personnel d'accueil des points logements en mairies d'arrondissements est en cours de formation à l'accueil des personnes en situation de handicap mental, avec les Papillons Blancs de Paris.

FHI --- Le maire et vous-même à l'occasion du conseil de paris les 24 et 25 septembre allez présenter la politique en direction des Parisiens en situation de handicap. Quelles seront les grandes lignes prises en 2013 ?

Véronique DUBARRY : Ces grandes lignes sont aussi incluses dans le nouveau schéma départemental du handicap 2012-2016 et dans le Plan de mise en Accessibilité de la Voirie et de l'Espace public présentés le même mois.

Mener une politique du handicap, c'est entretenir, parfois réajuster, tout ce qui a été lancé depuis 2002. Beaucoup de choses étaient nouvelles, indispensables, il faut maintenant affiner. Un véritable travail de fourmi, pas forcément facile à valoriser. Entretenir tous les dispositifs de voirie qui peuvent s'user ou dysfonctionner : bandes podotactiles, feux sonores ... et lancer de nouvelles études pour innover, parfois être les premiers comme nous l'avons été pour le PAM maintenant suivi par tous les départements d'Ile de France. Je vous l'ai dit, nous continuons la mise en place des ULS.

Et pourtant l'impression générale reste que peu de choses sont faites pour les personnes en situation de handicap, que Paris est inaccessible. Nous devons informer les Parisiens en situation de handicap de tout ce qui existe, de tout ce qu'ils peuvent faire. Le 25 octobre, nous sortons le guide : « Vivre son handicap » qui recense et compile les dispositifs parisiens existants, que l'on trouvait auparavant dispersés dans toutes les autres brochures de la Ville. Ce sera l'ouverture du Mois Extra-Ordinaire 2012, le quatrième, qui aura pour thème « Et si nous faisions vraiment connaissance » et qui verra une centaine d'évènements sur tout le territoire parisien, pour continuer à familiariser les Parisiens avec le handicap.

Veronique DUBARRY lors du DéfiFestival organisé le 27 et 28 septembre dernier a Paris

Interview réalisé par
Stéphane LAGOUTIERE




Le Député du Nouveau centre, Damien ABAD « ma victoire et de représenté tous les français »

Rédigé le 5 Juillet 2012

Damien ABAD dernière le fauteuil du président dans  hémicycle au sein de l’Assemblée nationale©D.ABADAtteint d'une maladie rare arthrogrypose, il est parfois considéré comme un candidat incarnant la diversité en raison de son handicap physique. Un homme âgé de 32 ans a la carrière surprenante. Élu le 17 juin dernier dans la 5e circonscription de l'Ain avec 56,0% au deuxième tour face à la candidate socialiste Josiane EXPOSITO, ce dernier devient ainsi à nouveau parmi les plus jeunes députés, tout comme il l'avait été, en 2009 lors de son élection au parlement européen. 2010, qui feront de lui un nouvel élu avec son élection au conseil régional Rhône-Alpes.

Une élection qui fait de lui aussi l'un premier député français avoir été élus en situation de handicap sous l'étiquette du nouveau centre. Après ouvert la XIVe session avec les plus jeunes députés et constaté parfois le manque d'accessibilité, Damien ABAD est désormais aussi membre aussi de la commission des affaires économiques un domaine qu'il connaît pour avoir été maître de conférences en Finances publiques à Sciences Po Paris entre 2008 et 2009. Nous sommes allés à sa rencontre...

F.H.I --- Vous étiez deux en situation de handicap à être candidat aux élections législatives, élues dans la 5e circonscription de l'Ain, vous êtes le seul député en situation de handicap. Avez-vous le sentiment que cette situation vous impose des obligations ?

Damien ABAD : Oui, nous avons peut-être une responsabilité et un devoir plus grand, celui de démontrer qu'une différence n'empêche pas de représenter les autres. Je porterai certes une oreille attentive et compréhensive aux difficultés que rencontrent les handicapés, mais en tant qu'élu, je me devrais d'être responsable et garant de l'intérêt général. Ma seule obligation est celle de travail et de loyauté vis-à-vis de ceux qui m'ont accordé leur confiance pour les cinq années à venir.

F.H.I --- Certains ont du mal a comprendre pas cette double étiquette que vous avez, car élu UMP, vous êtes pourtant secrétaire général adjoint du nouveau centre.

Damien ABAD : Je suis un homme de centre droit, qui a été soutenu par l'UMP et le Nouveau Centre. Je suis de ceux qui pensent que la droite et le centre droit doivent travailler ensemble, avec des sensibilités différentes, mais aussi un socle de valeurs communes comme le travail, la responsabilité, le courage ou encore le mérite.

Damien ABAD devant l’entrée principale de l’Assemblée nationale le 20 mai lors de sa prise de fonction©D.ABADF.H.I --- Alors que le nombre de personnes handicapées représente plus de 12% de la population, n'est-il pas dommageable qu'elle le soit aussi peu ?

Damien ABAD : Ma vraie victoire aujourd'hui pour les handicapés, c'est justement de pouvoir aussi représenter tous ceux qui ne le sont pas, de défendre des idées et des valeurs qui vont au-delà de nos différences. À mes yeux le handicap ne souffre pas tant d'un manque de représentation, mais d'un manque de compréhension. Les handicapés ne sont pas un groupe à part aux intérêts divergents nécessitant des législateurs plaidant leur cause. Le handicap doit devenir naturellement une cause nationale, soutenue par tous les députés, et faire partie intégrante du projet de société que nous voulons porter. C'est à cela que je veux me battre, en veillant avec soin à ce que ce combat soit celui de tous contre le handicap et non celui des handicapés contre tous.

F.H.I --- Pour conclure dans les prochaines heures, vous ferez votre entrée au Palais-Bourbon à qui s'adresseront vos pensées ?

Damien ABAD : A mes proches, ma famille, mes amis et à toutes celles et tous ceux qui ont crû en moi

Interview réalisé le 23 Mai 2012
Par Stéphane LAGOUTIERE 

Jean-Marie Faure, président de l’AGEFIPH : 2012 sera une année de transition

Rédigé le 8 Juin 2012

A Gauche Grégory CUILLERON, nouveau visage de la Campagne 2011 de l’Agefiph en faveur de l’emploi des personnes handicapées, aux côtés à droite de Jean-Marie FAURE président de l’Agefiph ©Thierry Plessis/ABACAPRESS.COM Élu Président pour une durée de trois ans en septembre, dans le cadre de l'alternance qui prévaut dans les organismes paritaires. Âgé de 58 ans aujourd'hui, il siège depuis 2003 au sein de l'organisme, représentant les salariés du syndicat CFTC. Jean-Marie Faure, qui avait été après 17 années dans les métiers de la menuiserie, se reconvertit au métier d'éducateur technique spécialisé. Il accompagne alors des jeunes en difficultés vers l'emploi.