Une Résolution pour sanctionner les armes chimiques utilisées en Syrie rejetée par la Russie et la Chine
Présente avec le soutien des États-Unis, du Royaume-Uni, la France a présenté au conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution visant à sanctionner les auteurs des attaques chimiques que le mécanisme conjoint d’enquête et d’attribution (JIM) a confirmées en Syrie. Une résolution dont la Russie et la Chine ont opposé son véto empêchant le vote du texte. Une décision dont les deux pays du Conseil permanent de sécurité autorisent ainsi la Syrie a violé la convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC).
Un vote qui dans le détaille avait pourtant réussi a réunir neuf votes pour, trois votes contre dont ceux de la Chine, de la Russie et de la Bolivie et trois abstentions. Depuis le début de la guerre Moscou aura donc par sept fois opposé son veto à une résolution sur la Syrie à l'ONU, et le sixième de la part de la Chine.
Violation des conventions internationales...
Ce texte conçu dans le sillage de la publication des conclusions de la mission d'enquête conjointe de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Une situation dont la communauté internationale avait avec l’aide de l’ONG Handicap internationale voulu bannir à jamais la mise au point, la fabrication, le stockage et l’emploi de telles armes de destruction massive. Un régime dont le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc AYRAULT a précisé que sa « non-prolifération devait à tout prix être préservée. Il s’agit d’un enjeu essentiel pour la paix et la sécurité internationales »
Une résolution prévoyait de sanctionner onze responsables militaires et politiques syriens et dix entités gouvernementales impliqués dans le développement et la production d'armes chimiques. Les sanctions sont un gel des avoirs et, pour les individus, une interdiction de déplacement. Se basant notamment sur les résultats de l’enquête qui avait conclu « que les forces du régime étaient responsables de trois attaques au chlore et que les djihadistes de l'État islamique (EI) avaient utilisé du gaz moutarde. Damas nie avoir utilisé des armes chimiques dans ce conflit qui a fait plus de 300'000 morts depuis 2011 ».
La Russie préfère d’une priorité contre « Daech »
Si la France tenue à dénoncer l’utilisation d’armes chimiques par le régime et par Daech, y compris contre les populations civiles, est intolérable. Elle rappelle qu’« Il est crucial de ne pas laisser impunis les crimes de ceux qui choisissent d’utiliser de telles armes ». Un avis partagé par l’ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki HALEY, qui dit regretter que « des membres du Conseil de sécurité commencent à trouver des excuses aux autres États membres qui tuent leur propre peuple. Le monde est assurément devenu plus dangereux.»
La Russie à travers son Ambassadeur adjoint Vladimir SAFRONKOV, qualifiant les déclarations contre la Russie de « scandaleuse », jugeant la présentation de résolution comme une « provocation » avant de lancé «Dieu vous jugera». La Russie dont le ministre adjoint des Affaires étrangères russe, Guennadi Gatilov, avait peu avant le vote précisé que la lutte contre le terrorisme « est une priorité », et que celle-ci ne « ne peut pas être ignorée ».
La France, dont Jean-Marc AYRAULT, a souligné dans un communiqué que celle-ci « ne se résignera pas aux exactions qui continuent à s’abattre sur le peuple syrien. Elle poursuivra ses efforts, avec ses partenaires, pour lutter contre l’impunité et le recours aux armes chimiques. Elle souhaite que les Nations unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques restent pleinement mobilisées dans cette perspective ».
Stéphane LAGOUTIERE
Source : ministère des Affaires étrangères / Nation-Unis
Publication : 28/02/2017