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2020.11.06.damien seguin sur son monocoque 60 f3e10Alors que la France entière est quasiment confiné pour la deuxième cette année, le skipper handisport Damien SEGUIN du monocoque 60' Groupe APICIL, se prépare au départ de la course dont le top départ aura lieu dimanche prochain a 13h02. Un départ plus intime mais ou « les grandes émotions seront là ». En attendant, le jour J, le triple médaillé paralympique s'est confiné en compagnie de sa femme, de son préparateur mental et physique et d'un ami. A deux jours du départ, Damien confie commencer à ressentir la pression, mais poursuit sa préparation sereinement.

Un départ qui sera une première écrira une nouvelle page dans l'histoire du Vendée Globe puisqu'il sera le premier skipper handisport à s'élancer sur ce tour du monde, sans escale et sans assistance que la rédaction ne manquera pas de vous faire suivre et pour celle-ci lui souhaite tous nos vœux de réussite…

FHI --- Damien, comment te sens-tu à deux jours du départ ?
Damien SEGUIN --- La pression commence à monter doucement mais le stress pas plus que ça... En même temps comme je suis coupé du village, je me rends moins compte. J'ai l'impression d'être assez zen. On fait tout en tous cas pour que je le sois ici dans la maison où je suis confiné. Le fait d'être avec mon préparateur physique et mental, Tifenn et Matthieu (un ami) aide beaucoup. L'idée était d'avoir une ambiance sympathique et studieuse car il y a pas mal de boulot à faire que ce soit au niveau de la météo ou même de la préparation physique. Tout ceci se fait dans la bonne humeur. J'ai l'encadrement que je souhaitais avoir. C'est vrai que ce confinement c'est quelque chose que nous n'avons pas l'habitude de gérer donc on essaie de le faire au mieux. Cela aura au moins l'avantage deLE monocoque 60 soutenu par le groupe apicil 99194 me permettre de partir reposer, en pleine forme, avec une bonne idée de la météo.

FHI --- Comment vis-tu ce départ à huis clos ?
Damien SEGUIN --- C'est vrai qu'il y a un peu de regrets sur ce départ à huis clos car j'ai vu les deux dernières éditions partir. Que ce soit la descente du chenal ou sur l'eau sur la zone de départ, ce sont des moments assez uniques. Ça va être différent cette année mais je ne suis pas sûr qu'il y ait moins d'émotion car il y aura quand même un petit peu de public avec les personnes qui me sont proches, mon équipe et mes partenaires. Ce sera plus intime mais les grandes émotions seront là aussi. Et puis, quoi qu'on en dise, ça reste un départ de tour du monde. Ce n'est pas rien !

« J’ai appris à me faire
confiance sur l’imprévu…
J’ai envie de vivre les choses
tout simplement comme un
bizuth sur un Vendée Globe ».

FHI --- Quelles vont être les conditions du départ ?
Damien SEGUIN --- Le départ s'annonce cool ce qui n'est pas mal, mais après ça se complique très vite. Nous allons avoir une première semaine pas simple à gérer car il y a une grosse dépression qui va s'installer dans l'ouest. Du coup, le contournement de l'Espagne et du Portugal se fera dans des conditions un peu atypiques car nous n'avons pas l'habitude de le faire avec des dépressions. Il faudra s'adapter et c'est un avant-goût de ce que nous pourrons avoir un peu plus sud.

FHI --- La discipline, l’organisation, est-ce essentiel à tes yeux et si tu devais gommer un défaut chez quelle serait-il ?
Damien SEGUIN --- C’est certainement l’image que je renvoie car j’aime bien avoir de la rigueur mais paradoxalement non ! J’aime bien aussi laisser les choses se faire naturellement tout en essayant de border afin d’éviter que ça ne parte dans tous les sens. Mais je n’ai DAMIEN SEGUIN, LES YEUX DANS LES YEUX Si je n’avais pas été au bord de l’eau, je pense que j’aurais pu être à la montagne. » pas la volonté de tout contrôler car je sais parfaitement que je n’y arriverai pas.

Pour ce qui concerne défaut c’est peut la timidité. Je ne vais pas naturellement vers les gens. Je ne suis pas un ours mais je suis quelqu’un d’assez timide et réservé. Et comme j’ai tendance à me préserver, j’ai vite fait d’éviter les moments où je ne me sens pas très à l’aise. Par exemple, je ne suis pas un grand fêtard. Tous ces endroits comme les boîtes de nuit ou autres qui vont concentrer des gens que je ne connais pas, me mettent mal à l’aise. Par ailleurs, je suis assez maniaque sur certaines choses. J’aime bien que les choses soient à leur place. Un élément a sa fonction, je l’utilise dans sa fonction. En résumé, je n’aime pas le désordre désorganisé. Le désordre organisé, c’est autre chose, c’est une vraie qualité.

Parcours envisage de la course Vendée des globes par Damien SEGUIN  f64b0

FHI --- Le handicap a-t-il était un moteur dans ta décision de participer a cette course ?
Damien SEGUIN --- Ça a son importance certes même si ce n’est pas mon handicap qui m’a motivé à faire le Vendée Globe. Cette dimension autour du handicap est quelque chose qui est venue au fur et à mesure, un enjeu de communication et notamment après ce qui s’est passé en 2005 lors de mes débuts dans la course au large car cela a révélé qu’il y avait un vrai problème avec le handicap dans la société et dans le milieu sportif. Donc c’est symbolique mais pour que ce symbole ait de la valeur, il faut faire attention à bien communiquer. Le but n’est pas de faire du misérabilisme. Il faut rester dans un projet sportif. L’enjeu est de trouver le juste milieu.

La Rédaction 

Sources : APICIL 2020

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