Le nombre des bénéficiaires de l’AAH en progression constante est perçue 1,13 million de personnes
Selon une étude publiée aujourd’hui par la DREES, le nombre d’allocataires percevant l’allocation aux adultes handicapés (AAH) aurait été multiplié par deux entre 1990 et 2017, pour atteindre 1,13 million. Une étude qui confirme la progression constante du nombre des allocataires et cela malgré une période de relative stagnation entre 2005 et 2007. Avant de reprendre fortement entre 2008 et 2013. Avant de repartir à la hausse depuis 2015 et hausse de + 3.6 %, dut notamment au recul de « l’âge minimal légal du départ à la retraite de la génération née en 1954 ». Le montant de l’AAH actuellement de 819 € sera porté à 860 € au 1er novembre et atteindra 900 € fin 2019.
Une évolution constante depuis 1990…
Comme le démontre l'étude de la DREES fin décembre 2017, celle-ci trouve son explication entre 1990 et 2005 par le fait que le nombre de bénéficiaires de ce minimum social a augmenté de façon régulière, d'environ 2,7% par an en moyenne, "sous l'effet principalement de la démographie". La décennie 1990 a en effet été celle où les générations du baby-boom sont arrivées à un âge (entre 45 et 60 ans) où les handicaps sont plus fréquents.
2005-2007 une relative stagnation…
Deux ans d’une relative stagnation du nombre de bénéficiaires AAH, ceux-ci n’ont augmenté que de 3 000 en 2006 (+ 0,4 %) et de 9 200 en 2007 (+ 1,1 %) trouve son explication à la fois par le départ à la retraite des premiers baby-boomers, ce qui a induit une sortie du régime. Mais également précise l’étude par la création, au 1er janvier 2006, des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) suite logique de la loi du 11 février 2005, chargé de recueillir les dossiers de demande d’AAH, en lieu et place des caisses d’allocations familiales (CAF). Une passation qui a manifestement un ralentissement du traitement des dossiers de demande AAH.
Une évolution constante 2008-2012…
Comme le démontre la DREES, le nombre d'allocataires de l'AAH a connu une nouvelle période de hausse marquée à partir de 2008, allant entre 3,7 % et 4,5 %. Au total, le nombre d’allocataires de l’AAH passe ainsi de 810 000 en 2007 à près d’un million en 2012. Une progression qui trouve son explication notamment par la mise en place, entre 2008-2012, du plan de revalorisation du montant maximal de l’AAH à hauteur de 25 %, ce qui a permis de relever le plafond de ressources des bénéficiaires. Mais aussi, en 2009, du délai de carence avant de percevoir l’allocation en cas d’activité professionnelle au cours des 12 mois précédant la demande. Enfin le recul de l’âge minimal légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans en 2010.
Une hausse plus modérée depuis 2013…
En 2013, la hausse du nombre d’allocataires de l'AAH est plus modérée passant de +2,5 % contre +4,2 % en 2012. Deux raisons principales peuvent expliquer ce ralentissement par la fin, en 2013, de la revalorisation bi-annuelle de l’allocation, mais surtout par l’application du décret précisant la notion de restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE) pour les bénéficiaires de l’AAH2. En 2014, le nombre de d’allocataires de l’AAH continue de croître, mais de manière plus faible avec +1,8 %. Une hausse qui semble néanmoins repartir à la hausse puisque depuis 2015, « due notamment au recul de l’âge minimal légal du départ à la retraite de la génération née en 1954 ». Les taux de croissance des bénéficiaires de l’AAH sont fixés respectivement à 2,1 %, 2,6 % et 3,6 % au titre des années 2015, 2016 et 2017. À noter que pour ceux qui sont âgés de plus de 62 ans et dont le taux d’invalidité et supérieur égale ou supérieur 80 % après 62 ans, ne sont pas nuls, car les allocataires même s’ils bénéficient de l’Aspa peuvent percevoir une allocation différentielle, voire rester à l’AAH pour ceux qui atteignent 62 ans à partir du 1er janvier 2017.
52 % des allocataires âgés de plus de 50 ans…
Fin 2017, 52 % des allocataires de l’AAH sont des hommes. Cette répartition se retrouve aussi bien pour l’AAH1 que pour l’AAH2 restant stable au cours des dix dernières années. En 2017, les taux de prévalence de l’AAH1 croissent lentement avec l’âge, de 1,7 % à 21 ans à 2,5 % à 40 ans. Ils progressent plus rapidement au-delà de cet âge et culminent à 4,4 % de la population à 60 ans. En 2017, le taux de bénéficiaire de l’AAH1 des hommes augmente régulièrement avec l’âge entre 20 et 55 ans et atteint son maximum, 2,3 %, pour les hommes âgés de 54 ans. Le taux de prévalence à l’AAH1 des femmes en 2017 reste plus faible que celui des hommes jusqu’à 60 ans. Il augmente avec l’âge également plus lentement.
Mais qui sont-ils… ?
Selon l'étude fin décembre 2017 sur les 1,13 million de personnes bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), dont 55,6 % dont le taux d’incapacité supérieur ou égal à 80 % (AAH1) et 44,4 % pour ceux ayant un taux d’incapacité entre 50 % et 79 % (AAH2). 52 % des allocataires de l’AAH1 sont des hommes, dont, l’âge médian est de 48 ans. Les femmes allocataires de l’AAH1 sont légèrement plus âgées, leur âge médian étant de 51 ans.
Si la répartition par sexe de bénéficiaire de l’AAH est identique chez les hommes et les femmes. En revanche, ceux ayant un taux d’invalidité entre 50 % et 79 % sont plus jeune, avec une moyenne d’âge de 47 ans. À noter que la proportion des allocataires parmi la population de la classe d’âge est plus élevée chez les hommes que chez les femmes jusqu’à 43 ans, au-delà, la tendance s’inverse.
Dans une précédente étude publiée en juillet, la DREES avait souligné des "difficultés d'insertion importantes" pour les personnes handicapées, en observant que seuls 6% des allocataires de cette prestation «sortent des minima d'une fin d'année à la suivante ».
Stéphane LAGOUTIÉRE
Sources : DREES
Publication : 15/10/2018