Les ménages, d’enfants handicapés bénéficiant de l’AEEH défavorisé sur le marché du travail et un niveaux vie plus faibles
Les parents d'un enfant handicapé, et majoritairement les mères, vivent plus fréquemment seules et se trouvent dans une situation moins favorable sur le marché du travail que les autres familles, ce qui les conduit à une plus grande précarité, révèle une étude de la DREES. Des "ménages" bénéficiant de l’AEEH qui dans 30 % sont souvent des familles monoparentales (neuf fois sur dix il s'agit de mères avec leurs enfants), soit 7 points de plus que les autres ménages avec enfant de moins de 20 ans.
AEEH : 292 000 bénéficiaires en 2017, qui sont t-ils ?…
En moyenne en 2016 et 2017, 292 000 ménages bénéficient de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) en France métropolitaine soit 4 % des ménages avec un enfant de moins de 20 ans. Il serait plus de 310 000 fin 2019. Une allocation, destinée aux parents d’enfant handicapé, qui vise à compenser les frais engendrés en matière d’éducation et de soins. Des ménages selon cette étude, qui « sont souvent des familles monoparentales », qui représente 30 % et 90 % sont des femmes. « Une situation sept fois plus importante que pour les ménages avec enfant de moins de 20 ans », souligne le service statistique des ministères sociaux.
Des parents bénéficiaires de l’AEEH souvent plus âgés que le autres parents d’enfant de moins de 20 ans. 60 % des mères ont ainsi plus de 40 ans ou plus contre 50 % pour les autres mères. Une situation légèrement plus importante chez les pères De même, ou 70 % d’entre eux ont 40 ans ou plus, contre 60 % pour les autres pères. Situation qui reflète sans doute le temps nécessaire à la mise en place d’un diagnostic et à la reconnaissance administrative du handicap de leur enfant.
Difficulté d'Emploi : Les femmes principales concernées...
Un situation financière aggravée par la difficulté pour ces familles monoparentales d’accès a l’emploi ayant pour conséquence directe de réduire leurs niveau de vie. Une situation qui se reflète dans l’étude de la DRESS, Ainsi vivant plus souvent seuls et moins diplômés de l'enseignement supérieur 27% des mères et 26% des pères.
Il est également beaucoup plus fréquent qu’au moins l’un des parents ne travaille pas. Le plus souvent la mère inactives c'est-à-dire ni en emploi ni au chômage, le sont pour s’occuper d’un enfant ou d’une personne dépendante. Selon l’étude, 54 % travaillent, quand c'est le cas de 74 % de celles n'ayant pas d'enfant handicapé. Par ailleurs, quand elles travaillent, elles sont plus souvent à temps partiel (42 % contre 31 %).Cet écart est beaucoup plus réduit concernant les pères d'enfant handicapé et les autres : 82 % des premiers travaillent contre 88 % des seconds
Pauvreté : 1 ménage sur 4 en dessous du seuil…
La situation moins favorable des parents d’enfant handicapé sur le marché du travail s’accompagne d’une plus grande fragilité économique : leur niveau de vie mensuel moyen est de 1 567 €, soit 272 € de moins que les autres ménages avec enfant de moins de 20 ans. Ainsi, près d'un ménage bénéficiaire de l'AEEH sur quatre (24%) vit sous le seuil de pauvreté contre 17% pour les autres ménages avec enfants, indique la Drees. Sans cette aide, l'écart de niveau de vie serait presque deux fois plus important soit 494 €.
En fait, à situation égale par rapport à l’emploi, les plus aisés d’entre eux sont souvent moins aisés comparés aux couples sans enfant handicapé, mais les plus pauvres sont moins pauvres. Par exemple, pour les couples dont l’un des deux parents travaille, les 10 % des ménages d’enfant handicapé les plus aisés ont un niveau de vie de 2 030 euros en moyenne, soit 428 euros de moins que les autres, alors que pour les 10 % les plus pauvres, il est supérieur de 113 euros en moyenne à celui des autres ménages avec enfant
Raison qui n’empêche pas les associations à revendiqué l’augmentation de cette allocation dont le montant de base et de 132,61 € qui sont 64 % à bénéficier. Largement insuffisant même si celle-ci peut s’accompagné de complément dit de majoration spécifique pour parent isolé dont le montant qui peut varié de 588,45€ (Mi-temps) à 1701.31€ en cas de contraintes permanentes de surveillance et de soins à votre charge et arrêt totale de tous activités professionnelle.
Des bénéficiaires en augmentations…
Pour en bénéficier seul les enfants ayant une incapacité permanente d’au moins 80 %, sont éligible, sauf s’il est accueilli en internat avec prise en charge intégrale des frais de séjour par l’Assurance maladie, l’aide sociale ou l’État. Les enfants ayant un taux d’au moins 50 % le sont aussi. À condition qu'ils fréquente un établissement qui assure, à titre principal, une éducation adaptée et un accompagnement social ou médicosocial aux jeunes handicapés, ou que son état exige le recours à un dispositif adapté ou d’accompagnement.
Un nombre de bénéficiaires de cette prestation qui n’a eu de cesse d’augmenter fortement ces derniers années. Ainsi ils étaient 170 000 enfants bénéficiaires fin 2009 (DRESS 2011), ils sont 310 000 fin 2019. Plusieurs éléments d’explication peuvent être mobilisés : la hausse du nombre d’enfants âgés de moins de 20 ans dans l’ensemble de la population française, l’augmentation de la prévalence de certains handicaps ou encore une meilleure détection de ces derniers. Cela pourrait également traduire un changement dans le type d’accueil et d’accompagnement de l’enfant avec une scolarisation plus fréquente des enfants handicapés en milieu ordinaire. Parmi les 310 000 foyers bénéficiaires de la prestation en 2019, 64 % ne perçoivent que l’allocation de base, sans complément.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Sources : DRESS 2020
Publication : 06/11/2020