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« La transition numérique » Un accélérateur pour l’emploi des personnes en situation de handicap ? »

Affiche de la 27eme édition Semaine Européenne pour Emploi des Personnes Handicapées sous le thème du numérique 0e073Après les femmes, les jeunes et la ruralité en 2022, la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées (SEEPH) 2023 fera un focus sur... la transition numérique qui se déroulera du lundi 20 au dimanche 26 novembre. Malheureusement le taux de taux de chômage atteint au deuxième trimestre 2023 à 7,2 % de la population active en France (hors Mayotte). Un taux qui reste deux à trois fois supérieur entre 14 à 16 % chez les salariés en situation de handicap. A condition de favoriser son accessibilité et de former davantage. C'est le message de la SEEPH 2023. Une ère numérique !!! dont le secteur est annoncé comme un booster d'emploi pour les personnes handicapées... Une possibilité peut être mais certainement pas suffisant !!! De plus le secteur des médias ou de la communication reste lui totalement abandonné !!!

Numérique…Stock de d’emploi ?
Une semaine européenne de l’emploi qui sera tournée, selon la conférence de presse de l’ADAPT, cette année tournée vers le numérique. Un secteur qui selon l’ADAPT, l’AGEGIPH et FIPHFP ont pour espoir que ce secteur pourrait promouvoir. Les effectifs salariales du numérique représentent aujourd’hui plus de 661 000 personnes, avec 230 000 postes à pouvoir d’ici 2027. En 2023, 85 000 offres d’emploi sur ces métiers sont aujourd’hui non pourvues1.

Les secteurs les plus porteurs de la transition numérique sont, entre autres : la sécurité du système informatique d’une entreprise, la conservation des données dans le cloud, la création ou gestion d’un site web, et l’analyse des données par l’intelligence artificielle. « Quand on regarde le secteur du numérique, on se prend à rêver ». Dans ce contexte soyons réaliste, « la transition numérique représente-t-elle un accélérateur pour l'emploi des personnes en situation de handicap ? », alors que le taux de chômage reste près de deux fois supérieur à celui de la population générale (16 % contre 7 %). Mais pas seulement, puisque ce secteur certes pourvoyeur de nombreux emplois nécessite un haut niveau de formation (Bac+2) alors que l’on s’ait que l’université accueil moins de 3 % d’étudiants en situation de handicap.

Un chômage encore important…
Avec un âge plus élevé (48 ans contre 39 ans), et un moindre niveau de formation et une mobilité géographique inférieure à la moyenne. Seuls 35% desLes chiffres de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés en moyenne 3.5 % f5327 bénéficiaires de l’obligation d’emploi accèdent à l’emploi dans les douze mois suivant leur inscription au chômage contre 60% pour les autres demandeurs d’emploi.  Seul point Le regard porté par les employeurs sur le handicap évolue positivement mais le taux relatif à l’obligation d’emploi des personnes handicapées est de 3,5%, encore loin des 6% posé par la loi2.

Accessibilité de l’emploi…
Les animateurs ADAPT, AGEFIPH et FIPHFP sont eux totalement unanimes à ce sujet. Soulignant que « L’essor du numérique n’est pas seulement intéressant en termes d’opportunités d’offres d’emploi. Les innovations permises par cette transition numérique dans tous les secteurs d’activités peuvent également être favorables aux personnes handicapées ». Précisant qu’Il « existe d’ores et déjà une multitude de fonctions utilisant l’informatique et bientôt l’intelligence artificielle, permettant aux personnes ayant un handicap moteur, sensoriel ou une déficience mentale de compenser leur handicap ». Des métiers qu’il est vrai s'adaptent à tout type de profils et de handicaps que soit par le télétravail, l’aménagement de poste par exemple.

Le numérique dont l’Association et les organismes reconnaissent que par accessibilité il convient également de lutté contre l’illectronisme une priorité. À l’heure où le numérique est devenu omniprésent, la maîtrise des notions de base de l’informatique est plus que jamais un prérequis indispensable, à la fois dans le monde du travail ou savoir se servir d’un ordinateur, d’une boîte mail, de la suite Office…et devenu indispensable. Tous comme et dans la vie privée comme déclarer ses impôts, faire une demande d’APL, ect. Des emplois qui peuvent aussi trouver leurs place dans l’économie circulaire sachant que beaucoup d’ESAT (Etablissements et services d'aide par le travail) travaillent à la déconstruction des ordinateurs.

L’article 47 de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, renforcer par la loi du numérique de 2016, laquelle réaffirme l’obligation des administrations de rendre accessibles leurs sites internet et mobiles, notamment aux personnes en situation de handicap. Un droit qui figure également dans Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies : « Art. 9 Accessibilité : g) Promouvoir l’accès des personnes handicapées aux nouveaux systèmes et technologies de l’information et de la communication, y compris l’Internet ». En somme, l’environnement législatif est au fait de ces enjeux ; toutefois ces obligations ne concernent pour le moment que le secteur public, or le secteur privé, grand pourvoyeur d’emploi également, accuse aussi un retard dans l’accessibilité numérique.

L’atout de la formation professionnelle…
Cependant, ce secteur reste difficilement accessible pour les personnes en situation de handicap. La formation et donc un élément indispensable pour parler d’une inclusion réussit. l’ADAPT Est a mis en place une formation « Passerelle numérique » d’une durée de six mois à l’attention des personnes en situation de handicap. Faisant le constat que les personnes en situation de handicap intéressées par le numérique ne trouvaient pas d’emploi, faute de qualifications nécessaires requises, LADAPT Est a développé une formation qui permet une mise à niveau des compétences de la personne et une découverte des outils numériques. La « Passerelle numérique » a pour objectif de permettre à la personne d’accéder, dans un second temps, à des formations de droit commun dans le domaine du numérique et à des métiers comme le développement web, le design/l’infographie, et le métier de technicien réseau. Lorsque la personne entre en entreprise, elle peut bénéficier d’un accompagnement dans la sécurisation de son l’emploi. Plus permissifs dans leurs approches organisationnelles, les métiers du numérique s’adaptent à tout type de profils et de handicaps. En effet, ils permettent la mise en place du télétravail, un aménagement de poste ou encore une gestion des tâches plus flexibles.

De son coter le FIPHFP à lui déployer 1,17 M€ en 2022, une offre numérique dans son catalogue d’interventions depuis 2016 pour accompagner les employeurs. Comme le diagnostics d’accessibilité des sites et applicatifs internet ou intranet pour accompagner les employeurs publics dans la connaissance du niveau d’accessibilité des sites / applications publics ou à usage strictement interne (intranet, applications propres à un métier...). Ou encore la Mise en accessibilité des sites et applicatifs internet ou intranet pour accompagner les employeurs publics dans la mise en accessibilité de ces sites et applications.».

A noter enfin l’action du pôle formation de l’ADAPT Rhône Métropole de Lyon qui propose des actions de formation pour les personnes en situation de handicap et utilise des outils de compensation dans son processus de formation. Ces outils peuvent être numériques et dans certains cas représentent un vrai plus. Avant de commencer la formation en tant que telle, les personnes accompagnées pour lesquelles cela est nécessaire, sont familiarisées avec des outils numériques gratuits la plupart du temps pour compenser un handicap, comme la difficulté de lecture (Google Lens par exemple), d’écriture, ou de vision. Dans le cas où le logiciel ou l’outil est payant, LADAPT peut être amenée à aider une entreprise employant une personne handicapée à contacter l’Agefiph ou le FIPHFP pour l’achat de ces outils de compensation. LADAPT intervient ensuite dans la formation à l’apprentissage : comment se concentrer, mémoriser, canaliser ses émotions… et présente un panel de solutions (pouvant intégrer également des outils numériques) pour aider la personne accompagnée dans ces tâches. Enfin, LADAPT forme des personnes en situation de handicap qui se destinent aux métiers du numérique (développeur réseau, technicien réseau…), et accompagne la personne dans les démarches d’adaptation du poste en amont de la formation

Une campagne contradictoire… ?
« Alors que le numérique accélère tout, pourquoi certains recruteurs freinent-ils à l'idée de m'embaucher ? » « Si l'intelligence artificielle multiplie les opportunités, pourquoi mon handicap divise-t-il de moitié mes perspectives d'emploi ? », interroge L’ADAPT, via sa campagne SEEPH 2023 qui questionne sur une contradiction. Une technologie la technologie ouvre toutes les portes mais ne permet pas aux personnes handicapées d'ouvrir celles des entreprises.

Par ailleurs, beaucoup de métiers nécessitant un niveau d’études moins élevé deviennent plus difficile d’accès pour les personnes en situation d’illectronisme. Ainsi du métier de garagiste, de professionnel de santé, d’imprimeur, ou d’agriculteur, en passant par celui de journaliste, le numérique est devenu indispensable à tous ces métiers. Enfin, l’accessibilité numérique n’est à ce jour encore qu’une exigence, malgré son inscription dans la loi française depuis 2005. Alors comment faire du numérique « un outil utile et non une barrière infranchissable » ?

Un taux d’emploi direct de 3,5%
En effet, selon une étude3 de novembre 2022
, une entreprise sur trois n'embauche pas ces salariés. L’entrée en vigueur de la réforme de l’OETH en 2020 s’est déroulée dans le contexte de la crise sanitaire, qui s’est traduite par un effondrement des embauches, y compris de travailleurs handicapés.

En 2021, 628800 travailleurs handicapés sont employés dans les 107900 entreprises assujetties à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH). Cela représente 421900 équivalents temps plein sur l’année, soit un taux d’emploi direct équivalent à 3,5 % de l’ensemble des effectifs assujettis. La réforme de 2020 introduit une survalorisation des bénéficiaires de l’OETH âgés de 50 ans ou plus, aboutissant à un taux d’emploi direct, majoré à ce titre, de 4,5 %: il progresse de 0,2 point par rapport à 2020. En 2021, les bénéficiaires de l’OETH en emploi direct représentent 80 % des effectifs attendus par la loi, soit 3 points de plus qu’en 2020. 29 % des entreprises remplissent intégralement leur obligation par l’emploi direct. Le taux d’atteinte de l’obligation par l’emploi direct est plus élevé dans les grandes entreprises et varie du simple au double selon les secteurs d’activité.

Stéphane LAGOUTIERE

(1) Sources : Numeum et Institut Montaigne
(2) Sources : AGEFIPH et FIPHFP
(3) Sources : Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques)
(4) Sources : ADAPT/AGEFIPH/FIPHFP 2023

 

 

 

Catégorie : EMPLOI, FORMATION, FORUM
Publication : 23/10/2023
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