L'UNEA, APF et l'UNAPEI concluent un engagement national avec le gouvernement pour relever le défi du chômage.
La Ministre du Travail Muriel PÉNICAUD, et Sophie CLUZEL, Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, ont signé l’engagement national "Cap vers l’entreprise inclusive 2018-2022" avec l’union nationale des entreprises adaptées (UNEA), l’APF France handicap et l’UNAPEI. Un accord qui met fin a une concertation lancée en a l'automne dernier et qui selon les associations « permet d'aboutir aujourd'hui à un engagement fort en vue de développer l'emploi des personnes en situation de handicap dans les entreprises adaptées ». Un avis que ne partage pas toutes les associations comme l’APAJH qui a refusé de signer cet accord.
« Jouer un rôle majeur dans la baisse du chômage » …
Un accord dont l’objectif selon les deux ministres et a la fois « accompagner le secteur des entreprises adaptées » mais aussi d’être un acteur « majeur dans la réduction du chômage des personnes handicapées ». Une contradiction qui semble contradictoire avec la politique annoncée depuis plusieurs mois par Sophie CLUZEL qui n’a eu de cesse d’affirmer « sa politique d’emploi en milieu en ordinaire ». Mais aussi par le changement des modalités du calcul de la subvention spécifique attribuée aux entreprises adaptées prévues par récent arrêté.
Un engagement qui porte selon les signataires associatifs. « Une ambition nouvelle et forte pour l'emploi des personnes en situation de handicap ». Il marque également la volonté de tout le secteur des entreprises adaptées « d'introduire une réelle transformation de son modèle pour davantage d’innovation et d'inclusion » Le gouvernement d’ajouter aux « au profit de ceux qui en ont le plus besoin ».
Un engagement autour de 4 objectif…
"Cap vers l’entreprise inclusive 2018-2022" qui s’articulent autour de quatre objectifs a la fois avec la création 40 000 emplois pour les personnes en situation de handicap à horizon 2022 portant ainsi le secteur à 80 000 emplois. L’autre axe étant de moderniser les entreprises adaptées en incluant à la fois une optique plus inclusive, un accroissement de la performance économique et « une moindre dépendance aux aides de l’État » insistent le gouvernement. Un point sur lequel pourtant l’UNEA avait mis en garde le gouvernement dans un récent sondage et sur le risque de faillite de celle-ci. Pourquoi donc revenir sur ces mises en garde ?
Le troisième axe de l’accord concernant lui le lancement d'expérimentation visant à moyen terme à consolider la mission des entreprises adaptées vers l'emploi ordinaire, avec des « trajectoires professionnelles, des passerelles entre entreprises adaptées et autres employeurs publics et privés » insiste là encore le communiqué du gouvernement. Le quatre axe de "Cap vers l’entreprise inclusive 2018-2022" concerne lui l'annonce d’un effort budgétaire du gouvernement qui porte les aides publiques à 500 M€ par an d'ici à 2022.
« Liberté de choisir son avenir professionnel »…
Le cadre juridique de cet engagement sera créé par des amendements projet de loi pour la « Liberté de choisir son avenir professionnel ». A l’automne 2018, une convention opérationnelle sera proposée à l’ensemble des associations engagées dans l’emploi des personnes en situation de handicap, et notamment l’UNEA, l’APF France Handicap, l’UNAPEI, l’ANRH, la FAF, l’APAJH, la FEHAP, le GEPSO…
Un engagement dont déjà une association l’APAJH a annoncé son refus de signer celui-ci, une association qui d’après nos informations pourrait être également rejointe par d’autres qui estime cet engagement national "Cap vers l’entreprise inclusive 2018-2022" comme largement loin de répondre sur le fond aux questions que peuvent se poser « sur l’avenir des entreprises adaptées de petite taille, souvent rurales » souligne l’APAJH.
Pour les signataires, « il s'agit d'un engagement fort pour l'emploi des personnes en situation de handicap dans les entreprises adaptées. Cet engagement participe à la construction de la société inclusive et renforce l'identité et l'utilité du modèle de l'entreprise adaptée ». Un sentiment que aura mis notamment en valeur le Président de l'UNEA lors de son discours que «L’essentiel de ce que nous actons aujourd’hui c’est un engagement commun pour répondre à un défi social, celui de l’emploi des personnes en situation de handicap de la France». Rappelant que la « situation du chômage des personnes en situation de handicap à ce jour comme vous l’avez évoqué madame la ministre est dramatique ».
Une convention pour laquelle Muriel PÉNICAUD estime que la « mobilisation conjointe du gouvernement, des responsables des entreprises adaptées et des associations de personnes en situation de handicap, nous allons permettre à 40 000 personnes handicapées supplémentaires d’avoir accès à un emploi d’ici à 2022, c’est un progrès inédit pour encourager une société plus inclusive qui s’appuie sur la diversité et les atouts de chacun. C’est la démonstration qu’un secteur social comme celui des entreprises adaptées peut se transformer au service des personnes handicapées. »
Sophie CLUZEL qui aura tenue à souligné que la présence des « entreprises adaptées a su développer, depuis 30 ans, l’agilité nécessaire pour ajuster, accommoder et adapter l’environnement de travail aux besoins des personnes handicapées ». Cet engagement national témoigne de leur « expertise et réactivité pour apporter une réponse originale de proximité aux difficultés d’insertion des personnes handicapées et notamment celles des jeunes. Mieux associer les entreprises du milieu adaptées et celles du milieu ordinaire pour accueillir des jeunes est l’un des défis que cette réforme des entreprises adaptées permettra de relever », conclut-elle.
Stéphane LAGOUTIÉRE
Publication : 16/07/2018