Le suicide un réelle santé publique majeur : Un journée placé sous le thème « Créer l’espoir par l’action »
Une journée créer en 2003 instituée en 2003 par l’Association internationale pour la prévention du suicide1 qui célébrera sa 21ème édition. Un suicide qui dans le monde représente la mort de plus 770 000 mort chaque année et la quatrième cause de mortalité chez les 15-29 ans. Dont 77 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Le suicide est un problème de santé publique majeur qui touche environ 56.000 personnes par an en Europe, soit 1,1 % de tous les décès. La France fait partie des pays européens où le taux de suicide est le plus élevé, avec 13,8 décès pour 100.000 habitants en 2019, derrière la Lituanie, la Lettonie et la Slovénie.
Cette journée est l’occasion de rappeler ce qui constitue le socle d’une action résolue pour prévenir le suicide : « informer, repérer plus tôt, maintenir le lien et renforcer l’offre de soin et de prise en charge des personnes à risque suicidaire. Cette action passe aussi par l’engagement citoyen des bénévoles, que je salue, qui participent à l’effort collectif de prévention du suicide. Ils agissent au quotidien pour soutenir les personnes en souffrance psychique, dans le cadre d’une ligne d’écoute, de maraudes à la rencontre des plus démunis, ou bien encore en tant que secouriste en santé mentale. Aujourd’hui, plus de 70 000 secouristes en santé mentale ont été formés et sont prêts à apporter une première aide. Nous pouvons "et devons" tous être acteurs de la santé mentale », a souligné Aurélien ROUSSEAU, ministre de la Santé et de la Prévention.
Cause et taux de suicide en France…
Comme le démontre une récente enquête publié par Santé Publique France (v. Article). Une situation que confirme également un rapport de l'Observatoire Nationle du Suicide, publié en septembre 2022 que ce sont encore plus « 9000 personnes se suicident chaque année en France, et 685 tentent de le faire ». Le taux de suicide en France en 2019 était de « 13,8 pour 10 000 habitants », ce qui est supérieur à la moyenne des pays européens.
Un suicide touchant principalement les hommes, qui représentent 76% des décès par suicide. Le mode de suicide le plus fréquent chez les hommes étant la « pendaison pour 41%, suivi des armes pour 30% d’entre eux. Un mode qui chez les femmes les plus fréquents étant les « substances toxiques pour 24,5 % » mais aussi la « noyade pour 20 %. Les causes du suicides en France et plus généralement en Europe, sont-elles multiples et complexes, mais certains facteurs de risque peuvent être identifiés. Parmi eux, on trouve la « dépression », qui est la principale cause des tentatives de suicide chez les adolescents. Mais aussi « l'isolement social », qui touche près d'un Français sur cinq. Enfin celle lié encore « l'activité professionnelle », qui peut être source de stress, de harcèlement ou de burn-out. Certains secteurs d'activité présentent un taux de mortalité par suicide plus élevé que d'autres, comme celui de la santé et de l'action sociale (34,3/100 000), de l'administration publique (29,8/100 000), du secteur de la construction (27,3/100 000) ou de l'immobilier (26,7/100 000).
La Prévention un facteur important…
La prévention du suicide passe par l'identification des populations à risque, le dépistage et le traitement des troubles psychiques, le soutien psychologique et social des personnes en détresse, la réduction de l'accès aux moyens létaux, ou encore la sensibilisation et la formation des professionnels et du grand public. La pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif sur la santé mentale de nombreux Français, qui ont dû faire face au confinement, à la perte d'emploi, à la maladie ou au deuil. Il est donc essentiel de renforcer les dispositifs d'écoute et d'accompagnement des personnes vulnérables, ainsi que de surveiller l'évolution du phénomène suicidaire dans le contexte actuel.
Une crise sanitaire pour lequel le rapport publié en 2022 affirmé pourtant « Une diminution des décès par suicide en France pendant les confinements de 2020 ». Tout en précisant « une possible sous-estimation des décès par suicide et des tentatives de suicide pendant les phases aiguës de l’épidémie, notamment pendant les épisodes de confinement (…) Enfin, de manière plus générale, la pandémie, en tant que phénomène social systémique, en ce qu’elle touche toutes les sphères de la vie des personnes, a rendu l’investigation du suicide et de la santé mentale plus difficile, en particulier dans les travaux ne pouvant pas s’appuyer sur des données prépandémiques »
Il existe des interventions efficaces pour prévenir le suicide, cela a été démontré par la littérature scientifique. Ce constat a amené les pouvoirs publics et les intervenants dans le champ de la santé publique à intégrer cette démarche de prévention qui a fait ses preuves. Ce dossier analyse ces interventions probantes au travers de programmes concrets. Une trentaine d'experts et d'intervenants de terrain y ont contribué. Un travail coordonné par Sandrine BROUSSOULOUX, Enguerrand du ROSCOÄT, Michel WALTER et Guillaume VAIVA. Un ouvrage publié par Santé Publique France en 2019 Prévenir le suicide : Connaissances et Informations, mais dont les informations restent parfaitement à jour.
Des jeunes de plus en plus concernés…
Mais que faire pour protéger les jeunes du risque suicidaire? « Prévention », c'est le mot d'ordre de Michel LEJOYEUX, professeur de psychiatrie et d'addictologie à l'Université Paris Cité et auteur du livre En Bonne Santé avec Montaigne, publié en mai 2022 au éditions Robert Laffont, récemment paru en livre de poche. Les dépressions et les états psychotiques sont les causes principales de conduites suicidaires, explique-t-il. D’après les données de l’INSERM, la dépression est l'un des troubles les plus répandus puisqu’elle concerne environ 15 à 20% de la population générale, même si ces chiffres, comme ceux qui concernent les suicides, sont « largement sous-estimés », estime Michel LEJOYEUX. « L'existence d'une dépression multiplie par 5 le risque de mort par suicide chez la personne atteinte », souligne-t-il.
3114 : Un numéro à l’écoute des suicidaires…
Ecouter et orienter les personnes souffrant d’idées suicidaires, tel est l’objectif du numéro d'appel 3114, de ce numéro national de prévention du suicide lancé le 1er octobre 2021. Gratuit, le service garantit une écoute vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, par des professionnels formés comme répondants. Dix centres ont ouvert leurs portes le 1er octobre 2021 à travers le pays et doivent être rejoints par neuf autres en 2022, pour constituer un réseau employant à terme 300 personnes. En 2022, le 3114 doit s’enrichir d’un service de tchat. Ses créateurs veulent aussi le rendre accessible aux personnes handicapées et aux détenus, en ajoutant ce numéro à ceux autorisés à l’intérieur des prisons. Un numéro de prévention qui dispose également un site
Des sites d’informations et prévention…
Pour plus d’information vous pouvez consulter également trois site. Le premier créer en 1998, Infosuicide se veut ouvert à l’échange d’informations entre tous ceux concernés par l’isolement et la prévention du suicide et tout particulièrement aux professionnels, aux chercheurs, aux étudiants, aux associations, aux institutions. Il se veut réagir à l’actualité : pour débattre, dialoguer, comprendre et agir. Les pages sont ouvertes à la publication, ou au référencement, de tout travail original ou d’intérêt sur les thèmes abordés et a pour but de relayer l’actualité sur la question, d’ouvrir un espace d’échanges, de débats et de partage de savoirs sur la question du suicide et de sa prévention.
Le second et créer en 1997 elle devient l’Union nationale de prévention du suicide. Elle a une action de plaidoyer auprès des institutions publiques et politiques pour influencer et modifier les comportements et prises de position. Elle met en place diverses actions et réalisations pour alerter, sensibiliser et informer l’opinion publique sur le fait que le suicide n’est pas un sujet tabou et qu’une prévention du suicide et de sa tentative est possible.
Le troisième enfin et l’Observatoire nationale du suicide (ONS), qui ne dispose pas de site directement est une instance consultative créée par le décret n°2018-688 du 1er août 2018 et renouvelée en 2023. Présidé par le ministre chargé de la santé. Il a pour objectif d’éclairer les acteurs par des analyses statistiques, des travaux de recherches et une veille documentaire stratégique, pour renforcer la prévention du suicide. L’ONS publie tous les deux ans un rapport, qui présente au grand public et aux experts des dossiers thématiques et un suivi des principaux indicateurs des conduites suicidaires.
Stéphane LAGOUTIERE
Sources : Ministère de la santé / UNPS / ONS / OMS
1. Site en anglais exclusivement.
Publication : 08/09/2023